Le MSP, parti du candidat, Abdelaali Hassani Charif, dénonce dans un communiqué « des pressions exercées sur certains responsables de bureau pour manipuler les résultats des élections présidentielles ».
Fini la lune de miel et l’entente cordiale entre les candidats. Le temps est aux accusations et la mise en cause de l’administration qui n’arrive pas à se départir de son péché originel : la fraude électorale et le bourrage des urnes.
L’accusation est venue du candidat Hassani Cherif du MSP et de son équipe de campagne, qui, sitôt revenus de l’euphorie partipationniste, mêlent leurs voix au concert de dénonciation du retour des anciennes pratiques qui avaient, par le passé, entaché le résultat des élections au profit du candidat du système. Comme si ce parti islamiste avait cru que le régime avait tiré un trait sur ses pratiques de maître fraudeur !
En effet, dans sa première déclaration à l’issue de la parodie présidentielle, la direction de campagne du candidat Abdelaali Hassani Charif a révélé des pratiques administratives inacceptables, notamment des pressions exercées sur certains responsables de bureau de vote pour gonfler les résultats.
« Nous attendons l’annonce des résultats provisoires et nous assumerons notre responsabilité devant les électeurs et les militants », poursuit le communiqué sur un ton menaçant la direction de campagne du candidat Hassani Cherif.
« L’Autorité électorale nationale a démontré son incapacité à gérer les taux de participation le jour du scrutin en étant parfois en retard et en annonçant le pourcentage de participation moyen après minuit, le vote se terminant à huit heures, avec un retard de 24 heures ! », fustige la même instance qui s’étonne de « l’annonce d’un taux de participation incomplet en termes de nombre de suffrages exprimés et de l’utilisation d’un terme étrange, « le taux de participation moyen » (termes utilisés par l’Anie) dans les wilaya en plus de l’incapacité d’annoncer le taux de participation des bureaux de vote l’éxterieur du pays ! ».
La Direction de campagne du candidat du MSP/Hamas a indiqué qu’elle avait malheureusement enregistré le retour d’anciennes pratiques qui auraient pu être évitées, notamment « des pressions sur certains superviseurs des bureaux de vote pour gonfler les résultats. L’incapacité de remettre les procès-verbaux de décompte aux représentants des candidats(…) »
Le mouvement islamiste a souligné qu’il « attend l’annonce des résultats définitifs et assumera sa responsabilité devant les électeurs et les militants et de clarifier toutes les conditions et circonstances entourant le processus électoral et ses résultats possibles, et de déterminer la position appropriée à leur égard ».
Pour le MSP/Hamas, le processus électoral n’a pas été exempt de pratiques administratives inacceptables de la part de l’Autorité électorale nationale indépendante, car des problèmes sont apparus lors de la phase de collecte des signatures, en particulier lorsque les résultats de la collecte des formulaires d’inscription des citoyens ont été annoncés au public. Sans compter que « la campagne électorale a été marquée par un manque de contrôle sur la couverture médiatique des candidats ».
Samia Naït Iqbal