Alors que le scepticisme est le sentiment le plus partagé par la majorité des Algériens convaincus de l’issue de la présidentielle anticipée de septembre, le FFS et le MSP adoptent une attitude immodérement optimiste. Contre toute réalité, ces deux partis sont persuadés que leurs candidats respectifs ne feront pas de la simple figuration face à Abdelmadjid Tebboune.
Malgré les signes avant-coureurs d’une compétition dont les résultats semblent ficelés d’avance au profit du chef de l’Etat sortant, ses supposés concurrents persistent à croire ou font semblant de croire, que la partie vaut la peine d’être jouée.
Dans la torpeur d’un mois août caniculaire, les Algériens assistent indifférents à une véritable partie de poker menteur où tous les protagonistes, de parfaits cabotins, font semblant de jouer le rôle qui leur est dévolu.
Les appareils politiques, comme les militants de base sont sommés de se préparer au combat. On fourbit les arguments électoraux, on sort le grand discours sur les vertus et les enjeux des prochaines élections.Tout est fait pour persuader les citoyens-électeurs d’adhérer à une démarche que tous savent, pourtant, biaisée et truffée de chausse-trappes.
Les candidats dans les starting-blocks
Déterminés, l’air serein, comme si l’horizon était bien dégagé pour l’Algérie, les partisans des deux lièvres (FFS et MSP) enchaînent les préparatifs et se disent disposés à entrer en scène. Pendant ce temps, le futur gagnant, Abdelmadjid Tebboune observe, amusé, d’El Mouradia cette agitation sans lendemains.
Une scène où le decor se met petit à petit en place pour jouer une farce historique de mauvais goût. Une fade comédie où le FFS et le MSP endossent le rôle du dindon de circonstance, ils sont priés de servir de dupes dans un marché arrangé et fallacieux dont l’Algérie ne tardera certainement pas à subir les conséquences.
Après Youcef Aouchiche qui a placé l’ancien député de Bouira, Djamel Bahloul à la tête de son directoire de campagne, c’est autour d’Abdelmadjid Tebboune de nommer le ministre de l’Intérieur, Abderazak Merad pour diriger sa campagne électorale. Une invraisemblance si le scutin était vraiment libre. Car on ne peut confier la surveillance des élections à un directeur de campagne d’un candidat.
Le profil politique de l’homme plusieurs fois wali, comme sa fonction actuelle de premier policier du pays, qui, en outre, exerce l’oeil du maître avisé sur les rouages de l’administration au niveau central, des communes et des wilayas, ne laissent planer aucun doute sur les intentions des artisans du hold up électoral qui se prépare.
Abdelaali Hassani Cherif, candidat du MSP, a, quant à lui, désigné, mardi dernier, Ahmed Sadok, député et membre du conseil consultatif du parti pour orchestrer sa campagne électorale.
Ainsi, le décor est désormais planté, et les trois candidats sé disent prêts à entamer la campagne électorale qui débutera officiellement le 15 août prochain. En fait, connaît-on la date du 2e tour ?
Samia Naït Iqbal