La campagne électorale pour les présidentielles du 7 septembre révèle combien la pratique démocratique a reculé depuis Octobre 1988 et l’avènement du multipartisme en Algérie.
Il y a d’abord la pointure des candidats : le gouffre est abyssal entre des personnalités de l’envergure de Saïd Sadi, Ait-Ahmed, Noureddine Boukrouh, Louisa Hnaoune, etc. qui arrivaient à mobiliser, déplacer les foules, tenaient un véritable discours électoral et dégageaient une certaine aura à chacune de leurs sorties ; et les candidats de l’opposition actuels.
Ensuite, les thèmes abordés renseignent sur la chape de plomb qui pèse sur toute la société, puisque les candidats, dont c’est pourtant le rôle, ne s’aventurent jamais sur le terrain miné des sujets qui fâchent : identité, détenus d’opinion, liberté d’expression et de la presse, droits de l’homme, etc.
Les citoyens semblent ainsi se détourner de ce rendez-vous électoral dit crucial pour l’avenir du pays, car les jeux semblent pour la majorité faits.
Il est pourtant plus que temps pour notre pays de s’engager sur le chemin d’une véritable démocratie afin de mettre fin, entre autres, à la harga, symptomatique du mal-être profond d’une grande majorité de la population, non seulement la jeunesse.
C’est d’autant plus frustrant qu’une évolution positive est possible, mais la volonté politique n’y est malheureusement toujours pas …
Une perte de temps qui sera sûrement préjudiciable aux générations futures si l’avènement d’un véritable changement est encore une fois remis aux calendes grecques …
Youcef Oubellil, écrivain