Ungal « taseddarit » (Aumer U Lamara) ittwakkes si temsizzelt i warraz aseklan « Prix littéraire » Mohammed Dib 2024 send/qbel ad d-tili temsizzelt !!!
Izmer ad yili d ayen yuran deg-s i yeffɣen seg ubrid n « Lezzayer tamaynut » ?
AWAL N Achab Ramdane :
« D ayen issewhamen ! ».
Traduction :
Le roman »Taseddarit » ne fait pas partie de la liste des romans en compétition en tamazight pour 2024 (dossier complet transmis le 04/10/2023 ; la date limite était le 06/01/2024).
Pourquoi ?
Peut-être que le contenu du roman dérange les gardiens du temple, et que l’on veuille imposer des romans amazighs « à l’eau de rose » ou ceux d’une époque révolue des « Béni-oui-oui » !!!
Ci-dessous une brève présentation roman.
Roman Taseddarit (l’abri)
Le fil conducteur du roman est la traque, par la police, de Waâli, militant des droits de l’Homme. Waâli n’est pas seul dans cette situation de fuite où les militants s’étaient dispersés et repliés dans leurs villages, quittant la ville incertaine, pour se protéger.
Dans cette situation d’urgence, Waâli a puisé dans sa mémoire et retrouvé la grotte (un simple abri sous roche datant de la préhistoire) dont il avait entendu parler étant enfant. C’est cet abri provisoire qui lui sert d’observatoire pour révéler son village lointain et aussi replonger dans le monde de son enfance, puis en cascade, retrouver les vies multiples du village à travers les siècles et des personnages aussi divers qu’inattendus.
Cet abri lui sert aussi de fenêtre (ou de porte d’accès magique) pour passer dans les mondes imaginaires de son enfance, dans les contes merveilleux de son pays qui ont bercé sa vie d’enfant.
Cette élévation ne se réduit pas au magique mais constitue une représentation imaginaire du monde (des mondes) du temps ancien où sur notre terre les animaux parlaient, les lieux parlaient.
Il s’en suit des échanges entre toutes les créatures rencontrées (l’aigle, le hérisson, la brebi, le serpent, etc.) pour dénoncer les travers de la vie sur terre et imaginer un monde meilleur, fait de paix et de solidarité. C’est une forme de convergence vers le combat bien réel de Waâli et de ses camarades.
L’atterrissage est bien entendu douloureux pour retrouver la solitude qui permet, certes, l’introspection salvatrice, mais aussi la chaleur et la solidarité des camarades, bien qu’invisibles, car dispersés par monts et par vaux, pour réaliser ensemble un projet commun fait de vérité historique, de justice et d’harmonie avec la terre des ancêtres, celle des cieux et des dieux.
L’aspect négatif de la vie (le côté noir), opposé au rêve idéaliste des jeunes militants, est traduit par la cohorte de policiers véreux, violents, et de responsables corrompus, à travers le sinistre commissaire Muḥ-Didu, bien décidés à en découvre, avec la kalachnikov, avec tous ces prétentieux qui veulent changer le cours des choses et gêner le bon déroulement des affaires.
Tout au long du roman, une polyphonie imbriquée resitue les personnages dans leur cadre complexe et leur temps, occupant à chaque fois la scène, et navigant entre le réel et le magique, dans une compression du temps et des siècles, là où aucun ne délègue les autres pour parler en son nom. Un monde (des mondes ?) où chacun assume ses positions, mais au final, rien n’est joué…
Une forme de réalisme magique qui remue nos certitudes.
Aumer U Lamara (Aomer Oulamara)
Octobre 2023.