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Quand donc la flatterie deviendra un délit en Algérie ?

DIGRESSION

Quand donc la flatterie deviendra un délit en Algérie ?

Le «flattérimètre algérien» affiche un record, jamais vu de mémoire d’homme de simple quidam.

La raison de cette singularité réside dans le dysfonctionnement du frein de la pudeur et de l’usage grossier d’un procédé vieux comme le monde: la flatterie. Hors de tout doute, la flatterie est à la fois un moyen de séduction, un vice, de la bassesse et derrière tout ça un intérêt latent ou patent. Présentement, la flatterie est pratiquée sans scrupule et évolue pour devenir un métier ou une occupation à part entière. Ce phénomène en vogue est, n’est plus ni moins, qu’une débâcle de l’âme qui fait tourner la tête.

Les flatteurs estiment le flatté sans conviction profonde. Oser dire «bravo vous êtes capable Monsieur le président», c’est plutôt du sarcasme et de la moquerie. Les professionnels de la flatterie se  trompent de croire que le président va être séduit par les frivolités et les discours creux qui font l’éloge de sa politique. En effet, la côte de popularité du président est déterminée par un sondage d’opinion et sa notoriété vient plus du labour que du champ.

En Algérie les flatteurs, devenus légion, utilisent de la fausse monnaie pour acheter l’estime du flatté. Ainsi, la volonté de faire de la flatterie dégoûtante, une passerelle ou un sens commun, n’est plus à prouver. Cet état de fait interpelle les gardiens des valeurs pour mettre terme à cette voie absurde et mettre à l’abri la dignité du peuple.

Nous vivons un simulacre général dont les flatteurs, clameurs et claqueurs sont les principaux auteurs. Ces petits esprits nuisibles à l’intégrité de la société sont devenus une menace majeure.

Force est d’admettre, qu’il faut tourner le dos à ces gens qui nous ridiculisent devant le monde, et de suivre le code de conduite de ceux qui ont fait notre gloire. L’Algérie a besoin de gens qui ont de l’allure pour surmonter ses difficultés. Des hommes fiers pas de courtisans qui multiplient les courbettes envers un homme, aussi puissant qu’il puisse être.

Les têtes pensantes,  un peu d’huile de coude et le discours tonique, nous évitera de nager à contre-courant.

On se demande pourquoi certains effrontés manifestent un vif intérêt à la flatterie? La vérité c’est que la flatterie relève de l’opportunisme sonnant et trébuchant.

Quel honneur pour le flatteur ? Quel honneur peut tirer le flatté de son flatteur ? Dans un pays normalement constitué, il n’y a point de place à ce genre de spectacles de ministres qui courbent l’échine devant un cadre.

Reste-t-il du temps pour inverser la vapeur et changer les choses ? Assurément, il est possible de couper l’herbe sous les pieds des flatteurs, tout simplement, par un décret interdisant de s’adonner à la flatterie envers le premier magistrat.

Si jamais cela advenait, il y aurait du beau linge en prison.

 

Auteur
Djamel Gaham

 




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