C’est une première en Algérie, et probablement dans l’ensemble de l’espace nord-africain : un ouvrage intégralement rédigé en tamazight, consacré au football.
Adebbux Uḍar, littéralement « Le Livre du ballon », est signé Abdelmadjid Ramdani, auteur et intellectuel enraciné dans les montagnes des Aurès. Ce livre, modeste en volume mais immense en portée, marque une nouvelle étape dans l’usage de la langue amazighe dans les domaines les plus populaires.
L’auteur y présente, en tamazight normée, les règles du jeu, les postes, les fautes, les lois du football, mais aussi des repères historiques et lexicaux qui permettent de mieux comprendre ce sport devenu langage universel. Ramdani y injecte une passion personnelle : « Le sport, la langue et l’identité peuvent cohabiter, s’enrichir et se renforcer mutuellement. »
Un pont entre passion populaire et revendication linguistique
Ce projet n’est pas un simple manuel technique. Il constitue un acte culturel fort, une tentative de faire exister tamazight dans un espace où elle est encore absente : celui du sport institutionnalisé, médiatisé, mondialisé. Pour l’auteur, c’est une manière de dire que la langue amazighe n’est pas confinée à la tradition ou au passé rural, mais qu’elle peut aussi dire le monde moderne.
Dans les pages du livre, chaque terme est précieusement formulé : penalty devient Aẓru n unekcum, arbitre se dit Amalal, but est traduit par Taggara. Ce travail de terminologie contribue à élargir les horizons de la langue, tout en nourrissant les jeunes générations de locuteurs.
Un auteur entre langues et montagnes
Né à Zoui, dans la wilaya de Khenchela, Abdelmadjid Ramdani est diplômé en langue espagnole et en philosophie. Polyglotte et prolifique, il a déjà publié plusieurs ouvrages mêlant réflexion philosophique, mémoire collective et engagement identitaire. Parmi ses titres marquants :
La philosophie à l’époque des Lumières, Les coutumes des Ichaouiyen (Isebren Iccawiyen), La pensée morale dans la philosophie de Leibniz, Apulée, le philosophe berbère algérien de Madaure, Zoui, la confluence des montagnes des Nmâmcha et Le Livre du ballon (Adebbux Uḍar).
Adebbux Uḍar n’est que la suite logique d’un parcours intellectuel au service de la mémoire, de la langue et de l’ancrage territorial. « Ce n’est là qu’un fragment de ce que j’ai offert – et que j’offrirai encore – à ma langue », écrit-il.
Une œuvre utile, un message universel
Cet ouvrage, bien plus qu’un livre de sport, constitue un outil pédagogique, un manifeste linguistique, un objet de transmission. Il pourrait trouver sa place dans les clubs, les écoles, les familles. Dans une Algérie plurilingue, où la jeunesse a soif de repères, Adebbux Uḍar montre qu’il est possible d’aimer le Barça ou le CRB… tout en rêvant, pensant et commentant le match en tamazight.
Une belle passe décisive pour la langue, le sport… et la culture.
Djamal Guettala
Mille fois BRAVO et merci pour cette contribution à l’essor de Tamazight
Félicitations avec reconnaissance pour ce travail qui contribuera profondément à la ´lumiérisation’ de Tamazight dans le sport en particulier et sa dialectique en général.
Bravo Monsieur et d’autres succès et je ne manquerais pas de souligner que les générations futures tout comme l’histoire retiendront votre nom vous rendront grand hommage.
Bravo monsieur, un digne fils de cette terre, fier et fidèle à son histoire authentique .
Les peuples qui avancent c’est ceux qui sont restés eux mêmes tout en étant ouvert aux autres.
Bravo encore.