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Quand le marché d’emploi n’offre pas de perspectives sérieuses

Chômage

Quel est l’impact des relations personnelles dans la recherche d’emploi ? Le « piston » est-il toujours de rigueur dans les critères de recrutement ? Comment les jeunes Algériens se débrouillent-ils pour s’épargner les affres du chômage, la précarité et le sous-emploi ?

Selon l’Office national des statistiques (OMS), pas moins de 88,3 % des chômeurs algériens sans diplôme recherchent un emploi par le biais de leurs relations personnelles. En revanche, ils sont seulement 42 % à rechercher du travail, en procédant à une inscription auprès d’un bureau de main-d’œuvre.

Les enquêtes de terrain de l’ONS nous apprennent également que 49,2 % des chômeurs sans diplôme cherchent un emploi, en entamant des démarches auprès des entreprises.

Parmi eux, seulement 32 % se lancent dans la recherche de moyens pour travailler à leur compte. Il est à noter également que les relations personnelles sont la première méthode utilisée pour chercher du travail par les chômeurs diplômés de la formation professionnelle.

D’après les résultats des enquêtes de terrain, plus de 82 % optent pour ce mode de recherche d’un emploi alors qu’environ 65,4 % des chômeurs de cette même catégorie tentent une inscription auprès d’un bureau de main-d’œuvre.

En revanche, seuls les chômeurs diplômés de l’enseignement supérieur privilégient la recherche d’un travail, en entamant directement des démarches auprès des entreprises qui recrutent. Près de 93 % de nos chômeurs diplômés de l’université démarchent directement les entreprises nationales ou étrangères dans l’espoir de trouver un travail.

Néanmoins, près de 80 % de ces chômeurs diplômés recourent aux relations personnelles pour réclamer un emploi. En gros, une tranche de 84,4 % de la population active, mais restée au chômage, cherche du travail en utilisant les relations personnelles.

Les enquêtes de terrain de l’ONS indiquent enfin que 65,2 % des chômeurs, toutes catégories confondues, entament des démarches directement auprès des entreprises pour postuler à des offres d’emploi.

A peine 61 % des chômeurs recourent au bureau de main-d’œuvre de leurs localités respectives pour demander du travail à travers les antennes de l’Agence Nationale de l’Emploi (ANEM). Il va de soi que ces données-là mettent en relief deux choses : le marché d’emploi chez nous est encore régi par fonctionnement traditionnelle, pour ne pas dire archaïque, en complet déphasage avec le progrès économique dans le monde.

En outre, le déséquilibre entre l’offre et la demande en dit long sur l’angoisse qui frappe une bonne partie de notre jeunesse, quant à leur avenir professionnel, dans un monde de plus en plus dur. Un marché de l’emploi dominé par le relationnel, le piston, le népotisme déguisé, au détriment de la culture du mérite et de la recherche des compétences ou qualifications requises pour une véritable réussite professionnelle, n’est-il pas contre-productif pour le pays ?

Kamal Guerroua

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