Mercredi 19 août 2020
Quand le nombre 22 visite février 2019 !
Il n’y a pas lieu ici de brosser une rétrospective historique des acquis inestimables dignement arrachés à gorges déployées par le mouvement de contestation populaire issu des manifestations du 22 Février 2019.
En effet ce jour-là, à l’instar du fatidique 1er novembre 1954 ayant sonné le glas du tocsin dans un sursaut de dignité de vouloir se départir d’un asservissement d’un peu plus d’un siècle de colonisation, un mouvement d’adhésion spontanée est né.
Ce mouvement du 22 février a servi de déclic à l’éveil d’une société figée mais aussi traumatisée par tant d’années d’une gestion infantilisante que débile ayant ruiné le pays, pour l’avoir rendu à la croisée des chemins.
Soyons donc indulgents à son égard, dans le sens où, il va falloir non pas, lui faire un procès intentionnellement dénigrant auquel on assiste ces derniers temps, mais au contraire l’extraire de cette lutte sans merci menée par ceux qui n’ont de cesse de vouloir sa caporalisation par sensibilités interposées.
Un Mouvement de contestation populaire, quelles que soient les conditions ayant concouru à sa création demeurera éphémère tant que d’autres acteurs guidés par les mêmes préoccupations sociétales n’interviennent pour le structurer et donc lui permettre d’être démocratiquement représenté.
Par ailleurs, toute sensibilité sensée le rejoindre se doit de s’y fondre afin d’éviter l’incompatibilité d’intérêt, un principe en vigueur en matière commerciale notamment, lui faisant épargner qu’à Dieu ne plaise, un éventuel éclatement.
En connaissance de cause, toute cette agitation orchestrée à l’endroit du Hirak, au moyen de prises de position par-ci ou en la forme de torchons médiatiques ou autres avis et observations par-là, ne fait malheureusement que renforcer cette idée d’incompatibilité d’intérêt précédemment citée.
Cette gueguerre pour la prise de commande sur le Mouvement nous fait rappeler hélas les moments d’indécision et de reniement des uns et des autres ayant prévalu avant le déclenchement de la guerre de Libération Nationale.
En tant qu’observateur de la scène politico-sociale algérienne et particulièrement à l’avènement du mouvement de contestation populaire du 22 février, il m’a été donné de constater ce qui suit :
1 – Un ras-le-bol généralisé d’une société qui n’avait absolument rien a attendre ni de ses gouvernants et encore moins de ses représentants nichés au sein des institutions du pouvoir que dans ce qui convient de désigner par l’opposition ou partis politiques;
2- Un militantisme indéfectible de certains esprits rebelles n’a à aucun moment cessé de couver en dépit d’une forme de non permissivité et ce notamment au niveau de l’assemblée, où l’on a assisté à l’apparition d’une verve d’un genre nouveau et dont la langue n’était pas toujours fourchue pour ce qui est de dire la vérité;
3- Le niveau de déliquescence jamais atteint dans la gestion où la gabegie et l’absence de maturité de ceux qui n’ont aucune conscience à endosser des postes de responsabilité importante au sein des institutions de l’Etat, pendant que la corruption est érigé en culture dans un environnement sans justice sociale, en a été cette goûte ayant provoqué le déferlement du contenu du vase.
Ces quelques motifs fondamentalement cumulés ont eu raison de la volonté de tout un peuple de se soulever dans un sursaut d’orgueil pour tenter de mettre un terme au « carnaval fi dechra »
De grâce, que tous les fossoyeurs du mouvement se mettent à l’évidence que le peuple reconnaîtra demain les siens de ceux qui continuent à vouloir le maintenir sous le goulag par le mensonge et la politique « râtelière ».