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Quand le protocole trahit le chef de l’État !

Tebboune

Tebboune bien seul

Je n’ai pu m’empêcher de commenter ce qui est pour moi « l’image du jour ». Une image qui, à elle seule, dit plus que mille discours. Extraite d’une séquence officielle, cette image ne révèle pas la stature d’un chef de l’État mais l’amateurisme désarmant de son entourage.

On y voit un président figé, seul, devant un immense panneau qui l’écrase au lieu de l’honorer. Là où l’image devait magnifier la puissance d’un pays hôte et traduire l’élan d’une rencontre continentale, elle ne renvoie qu’à l’impression d’un vide glaçant et d’une solitude mise en scène.

Ce n’est pas une simple maladresse visuelle. C’est le symptôme d’un défaut plus profond : l’absence de regard stratégique chez ceux qui prétendent maîtriser l’art de la représentation du pouvoir. À l’heure où chaque cliché façonne instantanément la perception d’une nation, comment expliquer qu’aucun conseiller n’ait su anticiper l’impact symbolique d’un tel extrait ?

En communication politique, la mise en scène n’est jamais secondaire : elle est le langage silencieux du pouvoir. Ici, ce langage bafouille, et l’image contredit le discours.

Le chef de l’État, au lieu d’incarner l’autorité et l’hospitalité, apparaît réduit à un figurant dans son propre décor. Et ce n’est pas seulement sa fonction qui en sort fragilisée : c’est tout un appareil d’État qui se révèle incapable de transformer le protocole en prestige, préférant subir les images plutôt que de les penser.

Mohcine Belabbas, ancien président du RCD

Tribune publiée par son auteur sur les réseaux sociaux

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