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Que cache le communiqué de la présidence sur les privatisations ?

Polémique

Que cache le communiqué de la présidence sur les privatisations ?

​Du «bricolage institutionnel» fustige, dans une déclaration à Sputnik, Lyes Kacem, président de la section européenne du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD-opposition):

«Une instruction par un Premier ministre qui est remise en cause, peu après, par le Président de la République. Cela démontre bien l’absence de concertation dans la gestion des affaires publiques de l’État. Le tout alors que l’Assemblée nationale n’a pas été associée sur cette question qui concerne l’avenir du pays», a ajouté l’homme politique algérien, insistant sur le fait que son parti «condamne ce genre de pratiques, qui ne sera ni la première ni la dernière».

C’est que du côté du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, on ne se fait guère d’illusion puisque «chaque Premier ministre vient avec une copie remise en cause, le lendemain, par un autre, et toujours en défendant le même programme présidentiel depuis plus de 15 ans!»

Au parti des Travailleurs algériens (PT, opposition), on se félicite par contre d’un «rappel à l’ordre salutaire» intervenu pour empêcher «un retour à la politique de privatisation qui a fait des ravages dans notre pays». Pour le député Ramdane Youcef Tazibt, les pressions qui auraient conduit Ouyahia à aller dans le sens de la privatisation ne viennent pas du FMI, puisque «l’Algérie n’a plus de dettes extérieures significatives et même s’il peut y avoir une certaine pression de la part de l’Union européenne, avec laquelle nous sommes liés par un accord d’association»,

«Les pressions viennent surtout de l’oligarchie algérienne, constituées d’hommes d’affaires qui veulent, à travers les PPP, se positionner sur les secteurs juteux», a déclaré le député algérien à Sputnik.

C’est qu’à travers la privatisation, se profile aussi la distribution de la manne financière, à l’approche de l’échéance présidentielle de 2019, pour laquelle rien n’est encore joué. 

«Il y a des luttes au sein des sphères du pouvoir pour « disposer » des biens à privatiser, au profit des cercles d’affaires qui font partie des clans respectifs ou alors qui vont leur prêter allégeance. Ce qui assurerait un certain soutien, notamment financier, à l’occasion de la course à la succession du Chef de l’État et des élections présidentielles à venir», estime Anisse Terai, économiste algérien et ancien enseignant à Sciences Po Paris. C’est toujours à l’aune de cette échéance qu’il convient également d’analyser les récentes tentatives de «quadrillage de l’action du Premier ministre», selon cet expert algérien.

Ce serait dans ce contexte que le Front de Libération nationale (FLN), parti historique algérien, au pouvoir avec le Rassemblement national démocratique de Ouyahia, a entamé une démarche «parallèle» sur les PPP, avec les mêmes partenaires… sans le gouvernement.

Auteur
Sputnik

 




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