Jeudi 16 janvier 2020
Que dire de la littérature de jeunesse ?
Il est unanime que la littérature a toujours été le miroir où se reflète le plus fidèlement possible l’image de la société ainsi que le modèle auquel elle s’aspire. Ainsi, à l’aube du XXe siècle, le monde a embrassé une nouvelle ère : l’industrialisation. Le progrès déclenché grâce à la machine, a fait naître d’autres formes esthétiques d’expression outre que le livre classique.
Ainsi, la photo prend plus d’ampleur après l’invention de la photographie. Le public moderne est beaucoup plus séduit par les formes artistiques visuelles.
La littérature aurait perdu beaucoup de ses fans s’il n’y avait pas l’apparition d’une nouvelle tendance littéraire. Une forme adaptée aux différentes catégories sociales mais aussi aux nouveaux penchants du public. Vu que l’énergie de toute société réside dans les entrailles de la jeunesse et que cette dernière se séduit plus facilement par tout ce qui est « à la mode » ; la littérature lui a enfanté une nouvelle branche, appelée : la littérature de jeunesse.
Cette dernière est différente de la littérature au sens classique du terme de par sa forme ainsi que ses thématiques. En effet, elle s’est aventurée dans de nouveaux sujets susceptibles à intéresser davantage le lectorat juvénile. Ainsi, le texte littéraire n’est plus présenté seulement dans un tas de papier, mais il a été marié à l’image. La littérature de jeunesse s’est donc tissé son cocon à travers : l’album, la bande dessinée, le kamichi bai…etc.
Pour éclairer ces nouvelles formes littéraires, nous commençons par l’album qui est justement un tram narratif qui se raconte à travers le jumelage du texte et de l’image. Le lecteur aura alors plus d’intérêt pour un album que pour un volume, car il y trouve une sorte de facilité quant à la compréhension du récit. A travers les différentes relations existantes entre l’image et le texte, le lecteur peut formuler sa compréhension plus facilement. En plus, l’image joue un rôle crucial dans un album vu qu’elle porte une très forte révélation sémantique. Le lecteur aura la liberté de construire le sens selon ses interprétations formulées autour des images.
De plus, on trouve, la bande dessinée qui est une forme artistique qui a largement révolutionné le monde littéraire. En fait, la bande dessinée connait une très large audience étant donné qu’elle offre de très beaux textes sous une forme plus attrayante : avec des bulles et des desseins. La BD fait une grande allusion à la réalité. Avec des dessins, des bulles et des bandes, ce nouveau genre littéraire peut traiter divers thèmes, tout en attirant le lecteur, car ce dernier y trouve ce qu’il veut. Cela lui est souvent assuré par l’image qui joue un rôle plus important que celui du texte. En fait, il y a même des bandes où on ne trouve aucun texte. Le lecteur contemporain est attiré beaucoup plus par le message iconique qu’autre chose. La BD a permis aux écrivains d’aborder des thèmes qui ne pourraient pas susciter la curiosité du lecteur sous les ongles d’un livre ; comme les thèmes à trait politique qui, dès qu’ils sont abordés dans des bandes, ils deviennent un point d’intérêt des jeunes par excellence.
En outre, on ne peut pas parler de la littérature de jeunesse sans parler de kamichi bai. Cette création littéraire qui a fait apparition au Japon, a offert au lectorat juvénile, un autre espace esthétique où la littérature peut être objet d’étude sans pour autant ennuyer le lecteur. En fait, grâce à son mode très attirant, le Kamichi bai, peut déclencher une vive passion d’appréhender la littérature chez le lecteur qui devient en vérité un spectateur. En effet, le kamichi bai, fait montrer l’image et fait parler le texte. Le spectateur se focalise donc davantage sur l’image, mais aussi sur le texte oralisé qui donne voix à l’image. Le texte peut donc faciliter la compréhension de l’image quoique cette dernière reste primordiale.
En conclusion, on dira que la littérature de jeunesse est une énorme innovation dans le champ littéraire. Elle se manifeste sous plusieurs formes, traite diverse thématique, mais son souci principal est de créer un public de jeune qui porte intérêt à la littérature. Ce public visé n’en peut pas être séduit si on l’isole de l’époque où il évolue. Une époque marquée surtout par la magie de l’image. La littérature de jeunesse peut donc être considérée comme un Messie capable d’intéresser les jeunes lecteurs.
Cependant, il reste la manière d’appréhender cette dernière dans les classes de langue. Pourrait-on renoncer aux textes classiques ? Selon l’expérience des professeurs de français ayant déjà essayé d’introduire la littérature de jeunesse en classe de langue, cette nouvelle forme de la littérature fait un grand écho chez les apprenants.
Fini alors le temps du papier pur. Le soleil luit dorénavant pour un enseignement de littérature d’une manière plus moderne à ce que le public « numérique » en soit intéressé, grâce aux nouveaux thèmes conjugués aux couleurs de leur vie contemporaine ; mais surtout grâce à la magie de la photographie.
Quant aux textes classiques, on pourrait même les adapter dans des formes modernes. Comme c’est le cas des fables de Jean de La Fontaine. Selon, toujours les professeurs de français, les fables accompagnées de l’image suscitent plus de curiosité chez l’apprenant que celles écrites en encre, sur des pages blanches.
Cela ne sera pas une mince affaire, mais ce n’est quand même pas sorcier de faire revivre le musée littéraire, en y inculquant l’image.