Mardi 18 septembre 2018
Que faire pour se sauver ?
Jusqu’à quand les autorités doivent-elles compter sur les forces de l’ordre pour tenir le peuple ?
L’effet psychologique de la crise se constate facilement dans toutes les rues d’Algérie.
Pas besoin d’analyses pointues de spécialistes pour s’en rendre compte ! Nos citoyens ne supportent plus d’être pris en otage par une élite vieillissante qui gère, paraît-il, «aléatoirement» le pays.
Comment convaincre, par exemple, un habitant de Bab El Oued, de Nâama ou d’Arzew qu’on planifie, en haut lieu, pour les prochaines décennies alors que les choses courantes du quotidien se gèrent mal : entretien des espaces publics, administration des collectivités locales, l’écoute et la prise en charge des doléances citoyennes, etc. Le problème de l’Algérie va au-delà du cadre économique ou politique, pour englober l’incivisme des comportements, l’indifférence populaire, des mauvaises habitudes de consommation prises pour style de vie, suite à de longues années de « dopage rentier » des cerveaux.
C’est peu dire qu’on prend aujourd’hui un virage dangereux vers la déroute, sans qu’on n’arrive à optimiser nos chances de développement ni entrevoir une quelconque alternative. Bref, si, d’un côté, la tendance pessimiste de certains, laquelle consiste à voir le négatif partout et à mettre du sel sur les plaies dans des débats irraisonnablement fatalistes, continue à ce rythme et, de l’autre, ceux qui nient le fait accompli s’entêtent dans leur démarche de fuite en avant, on ne verra plus le bout du tunnel.
Les Algériens sont au courant d’une chose : le pays est en blocage et il conviendrait d’en débattre avec toute franchise et chercher des solutions d’urgence. Peut-on compter pour toujours sur la planche à billets, comme source de financement des projets vitaux ?
Va-t-on bientôt vers l’emprunt chez le FMI ? Puis, est-il possible de sauver le bateau en noyade, sans qu’on engage de vraies réformes structurelles ? Il va falloir qu’on éclaircisse les sujets et que les égoïsmes personnels et claniques cèdent le pas à la lucidité, car la nature du problème apparaît maintenant au grand jour, dans toute sa crudité. C’est pourquoi, la coquetterie intellectuelle de certains milieux thuriféraires et partisans du statu quo qui visent à sauver les apparences d’un système en déglingue n’a plus aucun sens.
Ceci est d’autant plus affligeant que, sous d’autres cieux, une jeune génération de leaders est arrivée à tenir les commandes de grands pays tels que le Canada et la France. Les enjeux sont énormes dans ce siècle de grands chamboulements et la jeunesse doit être associée au projet de l’édification d’une Algérie nouvelle.