En ce moment, avec la concomitance des derniers événements politiques et sportifs, l’Algérien est clairement désorienté.
Les positions officielles de l’État vis-à-vis de ces voisins et la participation de l’équipe nationale en coupe arabe ont démontré que la nation algérienne n’est qu’un slogan partisan auquel une partie de ces citoyens s’accroche malgré tout.
La nation algérienne pour laquelle Abane Ramdane et Larbi Ben M’hidi se sont sacrifiés est prise en otage par un nationalisme arabo-musulman, une chimère des années 1970 qui refait surface dans un contexte où les nations de ce monde se lancent dans d’autres défis pour le bien de leurs citoyens.
Haïr le Maroc, faire d’Israël un ennemi éternel, accuser la France d’être responsable de nos malheurs, chérir la Palestine et mettre le Kabyle sur les bancs des accusés sont tous des projets prioritaires pour étouffer la volonté populaire initiée depuis le 22 février 2019. Tout tourne autour de cette mobilisation historique qu’il faudrait anéantir par tous les moyens coûte à exposer le pays à tous les dangers.
Donner 100 millions de dollars à l’Autorité palestinienne alors que les Algériens vivent dans la précarité, et demander aux Israéliens de cesser la répression contre les Palestiniens alors que plus de 300 Algériens pacifistes croupissent en prison sont deux faits flagrants et contradictoires que l’Histoire condamne et ironise.
Si c’est le prix à payer pour affirmer sa présence diplomatique, il serait intéressant de faire une étude des coûts pour savoir les conséquences d’un tel geste. Et de bien d’autres sans lendemains. Certains pays comme le Maroc ont opté pour une vision lointaine en investissant dans des relations du domaine de la technologie, des énergies renouvelables et sécuritaires.
Exploitation de la rente mémorielle et la question palestinienne sont de simples procédés pour tromper l’opinion et désorienter le citoyen des problèmes internes. Ces Algériens qui sont en prison pour des délits d’opinion sont presque oubliés dans une euphorie patriotique animée par quelques matchs de foot.
Pour ne pas rajouter de la tension, tous les ingrédients sont réunis pour mettre en danger l’existence de la nation algérienne. De l’ingérence diplomatique revancharde ou aléatoire et le reniement identitaire ont été largement exprimés par les médias du pouvoir et leur relais pour en faire des sujets de polémiques et de diversions.
Des faits inquiétants ont été relevés pendant la compétition arabe nous ont démontré que l’amour de la patrie n’est en fait qu’un sentiment circonstanciel variable. Des déclarations qui vont dans le sens du reniement identitaire que Rafik Saïfi a exprimé face à un journaliste. Être d’origine kabyle d’Alger et dire que je suis arabe, il y a vraiment un problème. Il n’est pas le seul à s’embarquer dans une aventure de reniement.
Des joueurs qui brandissent le drapeau palestinien sur les épaules et mettent le drapeau algérien comme une jupe, il y a de quoi se poser des questions. Sans remettre en cause la très bonne prestation pendant le tournoi de cette équipe composée de jeunes joueurs, mais être reçu à l’aéroport ou à la présidence avec des bandeaux sur le front comme des milices du Hamas ou de Hezbollah, il y a de quoi s’inquiéter. Si on peut qualifier ces manières d’agir de la trahison ou d’un manque de raison, mais aucun peuple au monde n’a hypothéqué sa nation au détriment d’une autre. Sans leur en vouloir, on peut bien imaginer qu’ils sont utilisés.
Malheureusement, ces comportements absurdes ont été encouragés et même assumés par ceux qui refusent de comprendre que l’Afrique du Nord est Amazigh. D’ailleurs, l’absence de l’emblème amazigh par les supporters algériens rentre dans la stratégie du pouvoir et de Gaid Salah. Pour l’Histoire, seuls les Marocains avaient brandi fièrement cet emblème.
Un minimum de dignité s’il vous plaît ! Engagé la nation algérienne dans une aventure arabe sans dire un mot, au moins le préciser pour l’honneur des Algériens et pour le respect des peuples autochtones est une manière de se soumettre et de se renier. Les vrais pays arabes le savent, l’Histoire et l’ADN sont implacables. Ils ironisent. Un des journalistes polémistes de l’Arabie saoudite ne s’est pas gêné de rappeler à l’opinion que les pays de l’Afrique du Nord sont « uniquement des invités » pour compléter les groupes.
Mais quand il s’agit de la France, alors on a été très loin dans notre Histoire pour lui répondre que l’Algérie existe depuis 2000 ans, et Jugurtha a défié Rome. La diplomatie algérienne change au gré du vent !
D’ailleurs pour le respect de l’humanité, cette compétition ne devrait pas avoir lieu, car elle a carrément encouragé l’effacement culturel et la colonisation arabe dans les pays de l’Afrique du Nord. À lire au point 4 des dispositions générales des statuts de la FIFA : « Non-discrimination, égalité et neutralité : Toute discrimination d’un pays, d’un pays, d’un individu ou d’un groupe de personnes pour des raisons de couleur de peau, d’origine ethnique… ». Tiens ! Cette dernière phrase met en évidence et contredit le caractère auquel la FIFA a accepté une telle compétition. Elle a répondu à un agenda politique élaboré sur une base ethnique.
En tous les cas, ce n’est pas la première fois que cette instance internationale fut accablée par sa gestion et pour la corruption. Même le choix d’organiser la coupe du monde au Qatar a fait l’objet d’une sombre affaire d’achat des voix. D’après une enquête publiée par Sunday Times, un journal britannique, et France football, la monarchie qatarie a distribué des chèques à la hauteur de 200 000 dollars à une trentaine de représentants d’associations de football africain. Malheureusement, c’est le maillon faible des organisations internationales.
Mahfoudh Messaoudene