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Quel avenir pour l’Algérie ?

REGARD

Quel avenir pour l’Algérie ?

L’Etat policier bien en place en Algérie.

Que faut-il attendre dans un pays où l’on embastille et «humilie» les journalistes ? Peut-on construire une nation forte sans le quatrième pouvoir que représente les médias ? Que faut-il attendre de cette élite vieillissante qui a perdu, semble-t-il, toute sa raison, en s’attaquant à tous ceux qui portent la plume pour défendre les droits de leurs compatriotes, osent la critiquer, ou tentent d’ouvrir le débat sur les enjeux cruciaux du pays ? Puis, faut-il clore «hermétiquement» le «Système» de cette manière aussi théâtrale pour garantir la pérennité de celui-ci ?

Parler de transition démocratique dans ce climat-là, c’est comme s’imaginer dans le rôle de Don Quichotte qui, en croisant sur son passage un troupeau de moutons, croit qu’il combat avec sa célèbre Rossinante une armée de soldats pour la bonne cause ! Drôle de situation !

Après la tumultueuse purge des généraux, le grand capharnaüm provoqué au parlement, où l’esprit des lois a été piétiné, au vu et au su de tout le monde, par ceux-là mêmes qui légifèrent pour le peuple, vient maintenant le pire des scénarios : la chasse aux journalistes !

Où va-t-on comme ça mon Dieu ? comment espère-t-on apaiser les tensions sociales alors qu’on est en train d’attiser les feux de la discorde partout ? Comment veut-on aller d’un pas assuré vers les présidentielles prochaines alors qu’on brouille les ondes et complique davantage le jeu ?

Sincèrement, il y a péril en la demeure ! Et regarder ce dinar déprécié de 30% de sa valeur en seulement deux ans nous replongera, sans aucun doute, dans la paranoïa la plus totale. Entre un peuple qui n’arrive pas à comprendre ce qui se passe autour de lui et une pseudo-élite noyée dans ses délires et son orgueil narcissique, il ne reste peut-être que ce fameux «cadenas» pour fermer les institutions de l’Etat et surtout les bouches qui dérangent.

Or, rappelons-le bien, il n’est possible de maintenir la bonne santé d’une nation, qu’en permettant la libre circulation des idées, le débat contradictoire, la proposition des alternatives, l’autocritique et la critique… Fermer les voies à l’oxygène ne peut amener le corps que vers l’asphyxie et la mort.

Puis, ce sera bête de se croire « immunisé » contre la colère de l’opinion publique si l’on barre la route à l’expression de ses doléances et de ses aspirations. Où est l’issue? Cette question habite désormais chaque Algérie, quelle que soit son orientation idéologique.

Auteur
Kamal Guerroua

 




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