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Quel avenir pour le groupe Wagner en Afrique après la mort de Prigojine ?

Mercenaires de Wagner

Le patron de Wagner, Evguéni Prigojine, à l’origine d’une rébellion en juin contre le Kremlin, son adjoint, et huit autres passagers sont morts dans le crash d’un avion privé le 23 août 2023 au nord-ouest de Moscou, selon l’agence russe du transport aérien et un ministère.

Un décès annoncé qui pose la question de l’avenir du groupe paramilitaire en Afrique, bien implanté dans plusieurs pays du continent. Que fera Vladimir Poutine pour garder l’influence russe sur le continent africain ?

La décapitation de ce groupe de mercenaires pose la question du devenir en effet de ses opérations de soutien aux régimes militaires comme au Mali, au Burkina Faso, voire aussi en Libye ou alors en République Centrafrique.

L’histoire du groupe paramilitaire russe Wagner est, de fait, intimement liée à la personnalité d’Evgueni Prigojine, avec la loyauté qu’il y inspirait et surtout l’hyper structure financière qu’il avait montée, souligne notre correspondant au Tchad, Carol Valade, co-auteur avec Clément Di Roma du documentaire « Centrafrique: le soft power russe ».

Centrafrique, Mali, Libye, Syrie… Wagner, dont le Kremlin ne reconnaissait même pas l’existence jusqu’à fin 2022, s’est fait un nom en 10 ans comme le complice des régimes voulant se défaire de parrains occidentaux ou en quête de combattants discrets et impitoyables.

Mais les réseaux de Wagner sont profondément implantés aujourd’hui en Afrique. Ses hommes ont une bonne maîtrise du terrain et ils ont su se rendre indispensables, tant aux gouvernements, dont ils représentent en quelque sorte l’assurance-vie, qu’au Kremlin, dont ils assurent le rayonnement sur le continent à moindres frais.Wagner, en fait, c’est une marque qui désigne une myriade de sociétés opérant avec une grande autonomie. Ainsi, ces sociétés qui génèrent d’importants bénéfices et vont probablement continuer d’opérer, que ce soit sous l’autorité d’un autre commandant de Wagner ou d’une autre société militaire privée.

En attendant, au Mali, où la société paramilitaire Wagner a récemment renforcé ses effectifs, la mort de Prigojine a été un choc, d’après le correspondant régional de Rfi. Selon nos informations, dans des localités du sud et du centre du pays, les combattants de Wagner ont observé une minute de silence.

Mais, comme dans les allées du pouvoir, certains s’interrogeraient sur leur avenir. En principe, dans l’immédiat, il pourrait ne pas y avoir de grands bouleversements. Peut-être un changement de nom, s’interrogent certains.

Selon le département d’État américain, en échange de la présence de ses hommes sur le terrain, l’État malien verserait à la société Wagner environ 10 millions d’euros par mois. Tant que ce contrat sera respecté, il n’y aurait en principe pas de problème.

Au Mali, après la mort annoncée de Prigojine, le Kremlin pourrait rapidement reprendre les choses en main en présentant, par exemple, un nouvel interlocuteur au sein de Wagner au gouvernement malien. De leur côté, les autorités maliennes ont toujours affirmé qu’elles ne travaillaient pas avec la société paramilitaire mais avec des instructeurs russes.

Avec RFI

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