On a tous appris à l’école que le nom Alger provenait de la francisation du terme arabe « Al-Djazaïr ».
D’ailleurs quand vous en cherchez l’origine sur google vous tombez sur les éléments suivants : « Le nom français de la ville d’Alger vient de l’arabe « Al djazaïr », « les îlots » qui protégeaient son port des vents du large, et que les Turcs relièrent à la terre ferme par une jetée en 1529″.
Or, ce n’est pas l’avis de notre historien du terroir, Youcef Zirem. En effet, dans son livre Histoire de Kabylie, Youcef nous apprend que le nom « Algérie » viendrait du mot « dzaïr », le nom de la ville d’Alger en arabe algérien, qui lui-même serait issu de « dziri » lequel dérive du fondateur de la ville, Bologhine Ibn Ziri (*).
D’ailleurs, voilà ce que dit le même google de Bologhine Ibn Ziri : « De son nom complet Abou al-Foutouh Sayf ad-Dawla Bologhin ibn Ziri As-Sanhaji est le fondateur de la dynastie berbère des Zirides. Il règne sur l’Ifriqiya de 972 jusque sa mort, en 984″.
Comment démêler le vrai du faux dans ces informations divergentes ? Si le nom Alger dérive de Ibn Ziri, pourquoi apprend-t-on autre chose à l’école ? Pourquoi cette obsession à vouloir tout relier à un épicentre éloigné de nos contrées ?
Cela est un détail de l’Histoire diront certains. Mais n’est-ce pas sur ces mêmes détails que l’on a rebaptisé Ath-Douala en Beni Douala, Assif Nath Aïssi en Oued Aïssi, Ath Yenni en Beni Yenni, et tutti quanti ?
Certes, nos dirigeants ne sont pas à une supercherie près, mais il est utile de remettre les points qui manquent à quelques i pour ne pas nous égarer et perpétuer notre rôle de dindons de la farce.
Kacem Madani
(*) Youcef Zirem, Histoire de Kabylie, le point de vue kabyle, eds Yoran, 2014, page 61.