Le leader du parti tunisien à influence islamiste Ennahdha Rached Ghannouchi s’est présenté mardi 19 juillet au pôle judiciaire de lutte antiterroriste. Alors qu’il était président du Parlement jusqu’à la dissolution de ce dernier par le chef de l’État tunisien le 25 juillet, il est soupçonné de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme.
Rached Ghannouchi est interrogé sur ses liens avec l’association caritative (NIMAA) Naama Tounes, proche du parti islamiste. Le cabinet de l’émir du Qatar lui aurait accordé des financements via cette association, soit des sommes qui auraient servi à financer le parti islamiste et à enrichir son chef. C’est dans le cadre cette enquête que les avoirs de Rached Ghannouchi ont été gelés le 7 juillet.
Rached Ghannouchi a été interrogé mardi 19 juillet à Tunis par le pôle antiterroriste, qui a décidé de le laisser en liberté, à quelques jours d’un référendum proposé par le président tunisien, Kaïs Saïed, dont Ennahda est la bête noire.
Lors de son entrée au siège du pôle antiterroriste, Rached Ghannouchi a levé la main vers le ciel, le V de la victoire dirigé vers ses partisans. Car une centaine de soutiens se pressaient devant le bâtiment, scandant son nom et brandissant des pancartes en arabe et en anglais sur lesquelles on pouvait lire : « arrêtez les procès politiques ».
Les accusations visant l’ex-président du Parlement ont émergé en février, lors d’une conférence de presse tenue par le comité de défense de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, deux dirigeants de gauche assassinés en Tunisie en 2013.
Depuis le début, Ennahdha et son chef rejettent toutes les accusations à leur encontre. L’ancien Premier ministre et dirigeant d’Ennahdha Hamadi Jbeli a été interpellé et libéré en juin, accusé lui aussi de blanchiment d’argent. Il doit être auditionné mercredi 20 juillet.
Mardi soir, Rached Ghannouchi se trouvait toujours au siège du pôle antiterroriste.
Rached Ghannouchi fait l’objet d’une deuxième enquête, celle sur l’assassinat de Chokri Belaïs et Mohamed Brahmi en 2013. Dans le cadre de cette enquête, il lui est interdit de quitter le territoire tunisien.
Avec RFI