Dimanche 6 juin 2021
Rachid Mesbahi : le virtuose du mandole
Rachid Mesbahi c’est, en premier lieu, l’incontournable duo avec Dahbia : «Zriɣţ mi-thruh». Mais c’est aussi les tubes «Ruḥ anef-iyi » ou encore « ɛuhdaɣ sabun tnac», une chanson reprise par L’orchestre National de Barbes, dans les années 1990.
Toutefois, son répertoire ne se limite pas à ces tubes. Citons encore « ayema ɛzizen », « ay afrouk », « tavraţ », « ay idurar », et bien d’autres, avec un autre duo remarquable avec Tafsut : « D kem id l-ɛemr-iw »
Biographie
Rachid Mesbahi est né en 1942, à la haute ville de Tizi Ouzou, au quartier « Houmt El Djemaa ». Il est le cadet d’une fratrie de quatre sœurs et deux frères.
Pour aider un tant soit peu son père afin de subvenir aux besoins de la famille, très jeune Rachid faisait des petits métiers, dont celui de cireur dans les rues et venelles de la ville, sans pour autant négliger sa véritable passion qu’est la musique. Chaque soir il grattait les fils d’un semblant de guitare faite à base d’une boite de lubrifiant en métal et d’un manche en bois.
Au fil du temps il finit par manier aisément presque tous les instruments de musique pour devenir par la suite un virtuose du mandole.
Adolescent, il quitta définitivement son pays pour s’installer à Paris et enfin devenir un musicien incontournable. Dans la capitale française, il fréquente nombre d’interprètes de la chanson Algérienne installés dans l’hexagone.
Le mandole fut son instrument de prédilection pour accompagner des sommités du chaabi et de la chanson kabyle, à l’image de Dahmane El Harrachi, Akli Yehiatene, Allaoua Zerrouki, Matoub Lounes et tant d’autres. Entre temps il compose et interprète ses propres œuvres qui resteront gravées dans les annales de la chanson kabyle.
Ruḥ Anef-iyi
Acimi id seqṣaḍ
Liḥala-w amek tella
Teẓṛiḍ ameɣbun yettɣaḍ
Yezga meskin d-gir ḥala
D’egmeṭwen i-ṣawaḍ
D-amuḍḍin mačči yeḥla
Ṛuḥ annef-iyi
Ah ṛuḥ annef-iyi
Ah ṛuḥ annef-iyi
Laɛtab n-zman iṭṭef-iyi
Ṛuḥ annef-iyi
Seg ass m-id lint w-allen-iw
Siwa ṭlam ideg d twaliɣ
Uggur-en deg brid-iw
Mi lḥiɣ aqqedim ɣliɣ
Ur k-aɛniɣ ay aḥala-w tettɣiḍ
Ṛuḥ annef-iyi
Ah ṛuḥ annef-iyi
Ah ṛuḥ annef-iyi
Laɛtab n-zman iṭṭef-iyi
Ṛuḥ annef-iyi
Aqli a ḥettebɣ usan
Wis-en acḥal id yeqqim-en
Tɣaḍ-iyi tafat yensan
Lfuṛṛuḥ uṛğiɣ ɣummen
Ig uɣn ṛuḥ ur n-uksan
Win mu ḥkiɣ ur d-itt amen
Ṛuḥ xḍu-yi
Ah ṛuḥ annef-iyi
Ah ṛuḥ annef-iyi
Laɛtab n-zman iṭṭef-iyi
Ṛuḥ annef-iyi
Va-t’en, laisse-moi tomber
Va-t’en, laisse-moi tomber
L’épreuve du temps me retient prisonnier
Va-t’en, laisse-moi tomber
Pourquoi cherches-tu
Dans quel état je suis
L’indigent fait de la peine tu le sais bien
Il est toujours en mauvaise posture
Ses larmes coulent à flots
Personne ne peut guérir ses blessures
Va-t’en, laisse-moi tomber
Va-t’en, laisse-moi tomber
L’épreuve du temps me retient prisonnier
Va-t’en, laisse-moi tomber
Depuis que mes yeux sont ouverts
Dans le noir je suis constamment plongé
Que de barrières sur mon chemin
Je trébuche dès mes premiers pas
Mon ami, mes tourments ne les envie pas
Si tu savais combien mon état fait de la peine
Va-t’en, laisse-moi tomber
Va-t’en, laisse-moi tomber
L’épreuve du temps me retient prisonnier
Va-t’en, laisse-moi tomber
Me voilà comptant les jours
Sans savoir combien il doit m’en rester
À la lumière éteinte je compatis
Les joies espérées sont voilées
À l’agonie, mon âme est forcée
Qui donc pourrait me croire si je lui racontait
Va-t’en, laisse-moi tomber
L’épreuve du temps me retient prisonnier
Va-t’en, laisse-moi tomber