Le bureau exécutif de l’UCP observe avec consternation les décisions de justice rendues à l’encontre des détenus d’opinion et conteste la non-existence des détenus d’opinion en Algérie, selon les déclarations du chef de l’Etat lors son interview le 31/07/2022.
Depuis 2019, des centaines de citoyens ont bel et bien été emprisonnés pour leurs opinions et positions politiques. Nul ne peut contester cela. Actuellement plus de 250 détenus d’opinion croupissent encore dans les prisons algériennes. Cette pratique est une atteinte grave à la constitution et une épreuve extrêmement marquante pour le citoyen privé de sa liberté ainsi que sa famille, mais aussi pour l’ensemble du peuple algérien.
Parmi les détenus d’opinion, il y a des figures symboliques qui impactent l’ensemble des militants et la société. Nabil Mellah, El Hadi Lassouli et Rachid Nekkaz font partie de ces militants qui transcendent les clivages politiques.
Nabil Mellah fait partie des rares hommes d’affaires algériens qui n’avaient pas leurs langues dans la poche. Sur l’économie, le climat des affaires en Algérie, le DG de Merinal disait tout haut ce que ses pairs pensaient tout bas.
L’ambition affichée par les pouvoirs publics à travers l’adoption de la nouvelle relative à l’investissement est justement d’améliorer le climat des affaires en Algérie. Aucune amélioration ne peut être effective sans l’instauration de la confiance entre les investisseurs nationaux et étrangers d’un côté et l’Etat algérien de l’autre. Une telle condamnation à l’encontre d’un investisseur sérieux et crédible, connu pour ses positions et ses principes ne peut être qu’un mauvais signal et de nature à décourager les investissements dans notre pays.
Une condamnation sur la base d’un « dossier vide », selon les médias nationaux, pousse l’UCP à se demander quels étaient les motifs qui ont poussé à une telle décision judiciaire. Certains y voient une corrélation avec les positions exprimées publiquement par Nabil Mellah.
El Hadi Lassouli est un humaniste engagé auprès des familles des détenus d’opinion, il exerce un métier noble et nourrissant à savoir l’agriculture, en aucun cas sa place ne doit être en prison. L’injustice qu’il subit avec d’autres les amène à engager des grèves de la faim, dont l’UCP alerte du caractère dangereux pour ces détenus se trouvant sous la responsabilité de l’Etat. Là encore, l’instrumentalisation de la justice a pour effet de toucher au moral des militants et les empêcher de continuer leur lutte pacifique pour le changement de ce système.
Rachid Nekkaz, qui a purgé une peine de prison, se retrouve à nouveau privé de sa liberté. Son activisme et son attachement à la patrie ne sont plus à prouver. Le mettre en prison alors qu’il a fait état de sa maladie chronique est non seulement dangereux pour Rachid Nekkaz mais aussi pour le système judiciaire et carcéral de notre pays. Personne ne peut croire que le citoyen Nekkaz représente un danger pour notre nation.
L’UCP interpelle la justice et les plus hautes autorités du pays à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir une justice indépendante qui protège les droits et les libertés des citoyens. A ce propos, l’UCP relève les contradictions entre les annonces faites par le chef de l’Etat, à l’occasion du 60ème anniversaire de la fête de l’indépendance à travers le communiqué de la présidence, concernant les mesures d’apaisement au profit des détenus du Hirak et la négation d’existence des détenus d’opinion. Pis encore, ces derniers ont été discriminés par rapport aux détenus de droit commun qui ont bénéficié des mesures de grâces et de remises de peines. Ce qui constitue pour l’UCP un déni de justice et une atteinte au principe d’égalité des citoyens devant la loi.