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Rachid Nekkaz renonce à être un héros

Rachid Nekkaz

Rachid Nekkaz en tant qu’opposant au régime algérien a eu le mérite d’affronter sur la terrain la réalité du système politique algérien alors que d’autres opposants ont adopté l’art de l’esquive en se réfugiant à l’étranger. 

Ils sont nombreux parmi ceux-là et surtout des personnalités du mouvement national algérien. Le plus sage parmi eux fut incontestablement feu président Mohamed Boudiaf qui a reconnu de l’exil, la popularité du défunt président Boumédiene.

Tout d’abord, nous compatissons aux malheurs qui arrivent à l’opposant Rachid Nekkaz et qu’il est tout à fait humain de demander la grâce du présidentielle. Loin s’en faut de dénoncer une quelconque lâcheté de l’homme mais tout au contraire, il est bien normal à travers l’épuisement du « combattant » de reconnaître l’échec du Hirak dont les causes sont multifactorielles.

Vraisemblablement, l’excessive ambition des leaders (zaâma) a été l’un des facteurs prépondérants dans l’effilochement de la marche du mouvement populaire.

Pris en tenaille entre un système politique rigide et une pléthorique opposition, l’opposant a certainement trop investi dans une société qui ne connaît pas bien du au fait qu’il est né en France. Bien des choses se seraient déroulées autrement s’il avait mesuré l’écart entre l’enthousiasme révolutionnaire et la trahison des chefs.

Comme Rachid Nekkaz n’est animé par aucune aigreur, il faut comprendre que la lettre adressée aux autorités algériennes est l’aboutissement d’une fin de parcours politique d’un « humain trop humain » selon l’expression de Nietzsche. En lieu et place du Surhomme, Rachid Nekkaz n’est pas le personnage incarné par Sid Ali Kouriet dans L’opium et le bâton. 

A l’inverse des images cultes de « Ali Mout Ouakaf », il ne veut pas mourir en héros. Et, c’est son droit absolu.

Fatah Hamitouche     

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