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« Rafale Papers » : la justice française ouvre une enquête pour soupçons de corruption

EXPRESS

« Rafale Papers » : la justice française ouvre une enquête pour soupçons de corruption

La justice française ouvre une information judiciaire pour « corruption » et « favoritisme » sur la vente controversée des 36 avions Rafale à l’Inde en 2016 pour un montant de 7,8 milliards d’euros. Un dossier ultrasensible qui éclabousse notamment François Hollande et Emmanuel Macron.  

L’ONG anticorruption Sherpa avait déposé fin 2018 une première plainte classée sans suite en 2019. Mais suite à des nouveaux éléments révélés par Médiapart, le Parquet national financier (PNF) enquête dès à présent sur des soupçons de corruption sur ce contrat à plusieurs milliards d’euros.

 C’est un premier pas important vers la manifestation de la vérité dans un dossier qui présente déjà toutes les apparences d’un scandale d’État », ont réagi auprès de l’AFP les avocats de Sherpa, William Bourdon et Vincent Brengarth.

Fin 2018, Sherpa avait déposé une première plainte afin que le PNF enquête sur cette vente datant de septembre 2016 pour un montant de 7,8 milliards d’euros. L’ONG dénonçait en particulier le choix de Reliance, partenaire indien de Dassault dans cette vente et entreprise d’un homme d’affaires proche du Premier ministre indien Narendra Modi. Dassault avait remporté un appel d’offres en 2012 pour fournir 126 avions et négociait depuis avec l’avionneur indien Hindustan Aeronautics Ltd (HAL).

Dans le collimateur du parquet, ces étonnants accords de partenariat entre Dassault et le conglomérat Reliance de l’homme d’affaires indien Anil Ambani qui aboutissent en 2017 à la création de la coentreprise Dassault Reliance Aerospace.

Étonnant, d’abord parce que bien que le groupe indien Reliance devienne propriétaire de la coentreprise avec 51% des actions, c’est Dassault qui assure presque la totalité du financement :  159 millions d’euros, contre seulement 10 millions pour Reliance.

Ensuite, Reliance manquait totalement d’expérience aéronautique. Son seul atout était la proximité de son propriétaire Anil Ambani avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Mais l’affaire éclabousse également François Hollande. Juste avant qu’il signe, début 2016, l’ accord sur les Rafale avec le Premier ministre indien, Reliance avait financé pour 1,6 millions d’euros un film coproduit par Julie Gayet, la compagne de l’ancien chef de l’État.

Quant à Emmanuel Macron, à l’époque ministre de l’Économie, il aurait été impliqué dans un compromis fiscal qui a fait économiser 143 millions d’euros à une filiale française de Reliance.

Pour les avocats de Sherpa, cette affaire s’apparente de plus en plus à un scandale d’État.

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Avec RFI/AFP

 




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