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Rassemblement pour la Kabylie : Déclaration politique à l’occasion de la nouvelle année 2021

TRIBUNE

Rassemblement pour la Kabylie : Déclaration politique à l’occasion de la nouvelle année 2021

Le Rassemblement pour la Kabylie a rendu publique la déclaration politique suivante à l’occasion du nouvel an. 

L’année 2020 restera, sans doute, dans les annales celle qui a bouleversé nos vies dans le monde suite à la pandémie de la Covid 19. Le deuil a frappé plusieurs milliers de familles et beaucoup de visages qui nous sont familiers ne sont plus de ce monde. Le corps soignant a été celui qui a payé le plus lourd tribut, qu’il trouve ici notre reconnaissance et l’expression de notre hommage à la mémoire de toutes les victimes.

Par ailleurs, la baisse draconienne de l’activité économique a accentué la pauvreté et beaucoup d’entreprises et commerces ont fait faillite. Nombre de tragédies sociales ont été heureusement en partie atténuées par l’esprit de solidarité ancestrale qui a prévalu à cet effet. 

C’est dans ce contexte très difficile que le pouvoir s’est surtout attelé à la sauvegarde du système alors que le peuple n’a pas cessé d’exprimer depuis février 2019 un besoin de changement radical en engageant une dynamique populaire unitaire et pacifique pour une « Algérie libre et démocratique ». Afin de parvenir à cet objectif, toutes les voix de la contestation se sont accordées sur la nécessité d’aller vers une véritable Transition Démocratique.

En réponse, le pouvoir miné par une terrible lutte de clans, dans un déni total des réalités et un cynisme politique rare, a décidé d’exploiter la suspension du mouvement populaire pour mener une politique de répression d’une ampleur inédite contre les militants et les journalistes par une instrumentalisation éhontée de l’appareil judiciaire  en violation de toutes les lois de protection des droits humains, qu’elles soient nationales ou internationales ratifiées par l’Algérie. 

Même si le discours haineux et brutal de l’ex-chef d’état-major, Ahmed Gaid Salah, a disparu, même si l’inquisition contre les porteurs du drapeau amazigh n’est pas à l’ordre du jour, même si les voyous engagés dans l’opération  » zéro kabyle » ont été mis en veilleuse, le pouvoir algérien est resté sur la même ligne : l’exercice du pouvoir ne relève pas pour lui de la souveraineté populaire mais d’une gestion patrimoniale du pays.

Le déni de l’héritage du congrès de la Soummam avec la primauté du politique sur le militaire reste le nœud gordien de la crise qu’aucune élection ne peut régler. Les “élections présidentielles ” du 12 décembre 2019 et “le référendum constitutionnel” du 01er novembre 2020 en sont deux exemples édifiants.

Toutes les forces politiques et sociales de l’opposition se doivent de converger vers la construction d’une alternative au système et non rechercher une alternative dans le système. Il y va de la sauvegarde du mouvement populaire mais aussi de l’intégrité du pays au vu des considérations géopolitiques actuelles.

Prisonnier de ses propres contradictions et son obstination à se maintenir, au risque même de mettre la Nation en danger, le pouvoir s’avère sans cap et sans riposte face aux manœuvres de certains Etats et monarchies érigés en puissances régionales grâce aux pétro dollars. Et, plus grave, au lieu de prendre acte de ces intrigues et de se projeter dans notre espace naturel africain et méditerranéen il continue de s’accrocher pitoyablement à une Ligue arabe factice et sans intérêt de laquelle il faut immédiatement se retirer.

Il devient donc légitime de considérer que toute participation aux élections, telles que fixées dans l’agenda du pouvoir, constitue, comme celles qui l’ont précédées, une abdication politique et une participation à la légitimation et “normalisation “ du système.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, c’est la classe politique adhérente à cette démarche qui perdra en premier lieu le peu de crédibilité qu’elle a pu sauvegarder, pour une partie d’entre elle, jusqu’à aujourd’hui.

Pour le RPK, porteur du projet autonomiste kabyle, le refus de cette démarche électorale est double: pas d’élection sans Transition démocratique et pas d’élection sans refondation de l’Etat-national. La démocratie majoritaire, dans une société traversée par une forte diversité communautaire, n’est pour les minorités qu’un système de domination et toute élection à l’ombre d’un système autoritaire militarisé n’est qu’une illusion. 

Le projet d’un statut politique particulier de la Kabylie, exposé pour la première fois, en décembre 2014, sous forme d’un Manifeste est en train de gagner l’adhésion du plus grand nombre en Kabylie. Le travail pédagogique que nous avons engagé a apporté ses fruits, et aujourd’hui personne ne peut soutenir qu’il est possible d’envisager une perspective viable dans le cadre d’un système centralisé-jacobin.

La question de la diversité ethnoculturelle et linguistique en Algérie, comme dans toutes les nations multiculturelles, ne peut être, en effet, prise en charge qu’en adoptant un système régionalisé ou un système fédéral. La première des priorités pour le RPK reste la prise en main d’une gestion souveraine de l’école en Kabylie car c’est à travers l’école que nous pouvons assurer la pérennité et le développement de notre identité et de notre langue et permettre aussi la transmission d’un savoir résolument orienté vers la modernité.

En mettant chaque Algérien devant ses choix librement exprimés, l’appropriation de ce droit collectif nous éloignera, à coup sur, de certaines questions idéologiques insolubles. Hormis les missions régaliennes de l’État- la défense, la monnaie et la diplomatie-, si nous, en tant que Kabyles, nous n’avons rien à imposer aux autres Algériens, rien ne doit nous être imposé en retour. Le vivre ensemble se conjugue toujours dans l’acceptation et le respect de l’altérité.

Sur le plan économique, le RPK tire la sonnette d’alarme sur le niveau de désinvestissement en Kabylie. Même les assemblées de wilaya de la région ont tourné le dos aux préoccupations des citoyens en votant des budgets qui frisent le ridicule.

Ce qui se passe à l’ENIEM de Tizi-Ouzou et la briqueterie de Seddouk n’est que la conséquence d’une politique de désindustrialisation programmée.

Ces constats alarmants sur les droits politiques, sanitaires et socio-économiques montrent, plus que jamais, la nécessité de la tenue d’une Conférence Régionale de Kabylie. 2021 sera, si les conditions sanitaires évoluent comme nous le souhaitons, l’année de la concrétisation de la Conférence Régionale de Kabylie qui se fera sur la base du texte collectif du 26 octobre 2020, signé par plusieurs personnalités de la région. Ce rendez-vous sera certainement l’occasion de réaffirmer et de développer les axes politiques de cet appel pour lui donner un prolongement effectif sur le terrain des luttes.

Nous espérons que cette rencontre dans cette nouvelle année permettra de rétablir le débat démocratique loin de toutes les polémiques stériles, les anathèmes et les sujets qui veulent porter un coup malsain à l’unité du corps social en Kabylie.

La Conférence Régionale de Kabylie sera certainement le lieu de convergence de toutes les bonnes volontés et l’éveil d’une nouvelle dynamique tant sur le plan politique qu’organisationnel en mettant à profit le capital expérience accumulé par la Kabylie dans les différentes luttes qu’elle a engagées depuis 1962. Le RPK s’engage à y participer et à concourir à la réussite de cet événement. 

  • Protéger-vous du Covid-19 !

  • Yennayer Ameggaz! 

  • Hommage à tous ceux et à toutes celles qui se sont sacrifiés pour Tamazight !

P/Le bureau du RPK, réuni le 11/01/2021

Le Coordinateur, Hamou Boumedine

Déclaration en tamazight    

Ulɣu asertan i lmend useggas amaynut 2021

Aseggas n 2020 ad yeqqim, war anezgum, deg tlufa yesɛerqqen lğerra i tudert-nneɣ deg umaḍal xarsum mi d-yegla s unfafad n covid-19. Leḥzen d win yewten aṭas n luluf n twaculin, tuget gar wudmawen d twaculin yettwassennen gar-anneɣ muten ğğan-d ala lwaḥc deffir. Tafekka n tujya, d win ixelsen suma s tnefsit-is, ad  asen-nerr tajmilt muqren arnu ad nsuter reḥma ɣef tnefsiyin yemmuten gar-asen.

Tin akin, aɣelluy n leqdic deg uḥric n tdamsa d ayen yesṭuqten igellilen ɣef waya aṭas n tkebaniyin d tenzutin mendlen tiwura-nsen. Amḍan n tlufa tinmettiyin deg tama nsant s ruḥ n twizi d tdukli gar iɛeggalen akken tella d ansay ɣer leğdud.

Deg taluft-a waɛren nezzeh wid yeṭfen tamurt fursen tagnit iwakken ad seḥbiberren ɣef udabu, ɣas ulama agdud d win yebɣan abeddel deg furar 2019 ar ass-a, ifud tigduda d tlelli, yebɣa abeddel ɣef waẓar, imi d-yesuffeɣ ambawel aɣerfan yedduklen s talwit ɣef yiwen yeswi “Lezzayer tilelli tagdudant”. Iwakken ad sawḍen ɣer waya, akk leswat n yetsuɣun llan-d ɣef yiwen n rray, win n rḥil ɣer tedwilt n leɛḍil tagdudant. Tiririt ɣef waya, adabu d win yudin s umennuɣ muqren gar-asen, deg temḥqranit amatun n tidet deg taluft tasertant qlillen, yegzem-itt di rray ad ttyer ɣer yiɣil iwakken ad yessens taftilt n umussu aɣerfan, yewwi abrid n temḥqranit s wudem uzzig mgal imeɣnasen akked ineɣmasen s uselḥu n teɣdemt ɣer tama-nsen s utεeddi ɣef akk isuḍaf yeseḥbibiren ɣef izerfan n umdan , ama d tid n tɣelnawt neɣ tigraɣlannin yettwasinyin sɣur Lezzayer.

ɣas ulama asarag uqḥiḍ n win yellan d ixef ɣef tsudut n iserdasen, A.Gayd Salaḥ, d win iruḥen, ɣas ulama asexlaɛ d uḥebbus n wid irefden annay amaziɣ ur yelli deg tegnatin n yal ass, ɣas ulama tiruxsa id yellan deg temhalt n “ ulac aqbayli” d wid i wumi sensen taftilt, adabu n lezzayer d win yeqqimen deg yiwen ujerriḍ : aslḥu n tlufa n dula, ɣur-s netta d win ur nesɛi ara asseɣ d tmunnent taɣerfant d acu yesɛa-t d uselḥu n tgemmi n tmurt. tamḥeqranit n lwart n usqamu n Summam s usizwer asertan ɣef usedan ad yeqqim d tamukrist n tezɣent , ula yiwet n tefrant ma tezmer ad fru. “Tifranin n tselwit” n “12 duğember 2019” akked “ uferniman amendawi” n 01 wunbir  d sin imedyaten id yesebgannen aya.

Akked iɣallen isartannen d iɣermannen n tenmegla ilaq ad duklent ɣef lebni n tifrat berra i udabu maci d tin ubeddel sdaxel udabu. Anect-a yerza aseḥbiber n umussu aɣerfan arnu ɣur-s tadukli n tmurt s umuqqel ɣef tluft tagersartant tamirant. Tettwakref s iɛewiqqen-is d lebɣi-ines ad tkemmel, tezmer ulama ad teglu s tmurt ɣer umahi d yehwah, adabu d win ileḥun ur yeẓri sani , ur yesɛi tiririt mgal kra n tmura n tgeldiwin id yulin s lğehd n tamiwin s tawil n petro-dollars. Arnu ɣur-s, tin yetεeddan akk tilisa, gar ad dmen tigawt deg umhaz n isenfaren di reḥbat n tefriqt d yillel agrakal, simmel ttkemmillen lesqen iman-nsen ar Usqamu aεrab ur nesεi la lmaεna la lfayda seg ilaq a d-neffeɣ  selɛjlan.

ɣef waya attekki deg tefranin id yesewjed udabu akken yebɣa netta, yettuɣal d tanmegla i yiman s timad-is ur nesɛi azal di tsertit, d utteki ɣef usteɛref  s wudem “am waken kra ur d-yelli” gar ugdud d udabu.

Timental yecban aya, ttakkent-d yiwen unamek, wid yellan deg wanar aserti ma ttekkan ad sruḥen cwiṭ n liman d leqdar sɛan i sawḍen sḥbabren ar tura. I Ugraw i Tmurt Iqbayliyen “RPK”, win yettnaḍaḥen ɣef usenfar n “timanit taqbaylit” aɣunzu n tefranin yebḍa ɣef sin yeḥricen : ulac tifranin war tadwilt n leɛḍil tagdudant, arnu ulac tifranin ma ur tɛawed ara lebni n tmurt ɣef waẓar. Tagduda n tuget, deg tmetti anida tella tuget tadelsant d tmezrayant, tella ɣef tama tameẓyant ala d adabu n temheqranit id yeɣlin fell-as, arnu ɣur-s akk tifranin n ṭlam gar ifasen udabu aḥeqqar aserdasan d ayen yecban tikerkas.

Amekkan n teqbayli d win id yettwaseknen i tikkelt tamenzut deg useggas n 2014, s wudem n usenfar anida tuget n iqbayliyen kecmen-d s ṭaqa ɣur-s. leqdic n usensgmi i nexdem yewwi-d lɣella-s. ass-a yiwen ur yezmir ad yeddu akked udabu neɣ ad as-yefk laman imi netta yebna-tt ɣef  ukatar n udabu n wammas (Jacobin). Tamsalt n tuget n rasadelsan akked tesnalest di Lezzayer, am waṭas n tmura tugtdlsannin, ur yezmir ad yelhu deg yal yiwet ala ma yexdem tasartit n tamwin neɣ win n fidiral. Tamenzut n tmezwura n RPK d tin n uselḥu amunnan n iɣerbazen deg tama n leqbayel, s uɣarbez i nezmer ad nesḥbiber ɣef uzekka n tmagit d umhaz n tutlay-nneɣ, tin daɣ ara yesurfen s usɛeddi n tussna ara iruḥen ɣer umhaz akken yedda umaḍal. S waya ad nessers yal azzayri deg lextyar-is, anect-a d aqader n tikti n yal yiwen arnu ɣur-s ad yesbɛed ɣef kra n tlufa n tnektiwin, d acu taluft n useḥbiber, tadrimt akked tsertit n lberrani, ma yella nekni s yiman-nneɣ d iqbayliyen ur nesɛi ara ayen ara neḥres izzayriyen-nniḍen akken d aɣ deg tama-nsen ur sɛin acu ad aɣ-ḥettmen. Tudert n ugraw yettwasefti dima s uqader uqebbul n yal yiwen.

Deg uḥric n tdamsa, RPK d win yewten ağewwaq n tugdi ɣef uswir n tkebaniyin deg tama n leqbayel, ulama d tijumaɛ n waɣiren n tamiwin d wid i dewweren aɛrur i wayen yettidir uneɣriman, s tefrant n texriḍt ur nesɛi azal. Ayen yuɣen ENIEM deg Tizi Wezzu d tkebanit n Lyağur di Sedduq (Bgayet) d lberhan n tsartit n uqceɛ n tkebaniyin yettwaheyyan acḥal aya.

Tilufa-ya iǧerḥen ɣef izerfan n tezdeg d tmentti-delsant id yettalin, yewweḍ-d lawan ad yili usarag n tamiwin n Teqbaylit. Aseggas 2021 ad yili, ma yella taswiɛt n unfafad d tin iwenɛen, ad yili d aseggas n lebni n usarag n tamiwin n leqbayel ara yettwaxdmen s uqadar n uḍris n ugraw n 26 tuber 2020, yettwastenyan s waṭas n yemdanen yettwasnen deg tama-ya. Ttiɛad-a ad yili d tagnit ad nesbgen amhaz n tneqḍin tisartanin iwakken ad as-nefk imal deg wanar n umennuɣ. Nettmenni d akken timlilit-a deg useggas-a amaynut ad t-surref ad yuɣal uskasi asertan agdudan ibeɛden ɣef akk timeslayin tiɛiqarin, imeslayen d isenfaren yebɣan ad efken tiɣrit ur nesɛi tezdeg i tdukli n tfekka tanmettit taqbaylit.

Asarag n tama taqbaylit, ad yili d amekkan n tdukli n akk tibɣessin d tenkra n umbawel amaynut ama deg uḥric asertan neɣ n tudsa s usrusu n wayen nesεa d tirmit deg wanar id yettwagemren sɣur taqbaylit deg waṭas n yimenuɣen i texdem deg useggas n 1962 ar ass-a. RPK d win iwejden ad yili di ttiɛad d lmendad n uwenneɛ n temlilit-a.

Seḥbibrem ɣef yiman-nwen deg Covid-19! 

Yennayer Ameggaz !

Tajemilt i widak yak yenḥaffen ɣef Tmaziɣt!

Lbiru yenejmeε ass: 11/01/2021

 Amessiwel s yisem n RPK

Ḥemmu At Wumdin.

 

 




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