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“Ratonnades” en série à Paris

 

“Le football c’est la guerre, avec les armes en moins”, Georges Orwell.

Des groupuscules d’extrême droite ont en fait la démonstration pendant les célébrations qui ont suivi la victoire de la France sur le Maroc dans la nuit du 14 au 15 décembre.

Les médias n’hésitent d’ailleurs pas à user d’un vocabulaire que l’on croyait appartenir à un passé pas très glorieux. Le terme ratonnade vient de faire une réapparition fracassante dans le vocabulaire politico-médiatique.

Pour rappel, l’expression vient du mot raton – très fortement péjoratif et raciste – apparu en 1937, qui désigne un Maghrébin en argot français.

Ainsi, la majorité des quotidiens se sont accordés pour dénoncer avec quasiment la même verve et des titres qui résument les expéditions punitives de l’extrême droite : “L’ultra-droite se manifeste violemment en marge de France-Maroc, la gauche dénonce des «ratonnades».

“De nombreux élus et personnalités politiques de gauche ont dénoncé des violences commises par des groupes rattachés à la galaxie de l’ultradroite en marge des festivités qui ont marqué la demi-finale de la Coupe du monde de football entre la France et Maroc, mercredi 14 décembre. Des membres de plusieurs groupuscules connus des autorités ont été interpellés dans plusieurs villes” lit-on dans l’édition du jeudi 15 décembre de Ouest France.

Ces groupuscules semblent s’être donné le mot pour organiser des rassemblements aussi bien à Paris, qu’à Lyon, Montpellier, Nice ou Strasbourg.

À Montpellier, un adolescent de 14 ans a été percuté à mort par un chauffard qui a pris la fuite avant d’être arrêté…une mort stupide, en marge d’un match de baballe à l’issue duquel vainqueurs et vaincus donnent l’impression de sortir d’un champ de bataille ! Les vaincus faisant profil bas, les vainqueurs festoyant à tout va.

Décidément, la race humaine ne sortira jamais de ces guéguerres infantiles …

Rappelons que sur les 38 personnes interpellées à Paris, le 14 décembre, 26 étaient toujours en garde à vue samedi matin, sept vont être jugées en comparution immédiate. Parmi elles un membre de l’ultra droite déjà jugé et condamné à un an de prison ferme. Il s’agit de Marc de Cacqueray-Valmenier, le leader des Zouaves Paris, groupuscule dissous en Conseil des ministres, déjà connu de la justice. Il est mis en examen pour des violences contre des militants de SOS Racisme lors d’un meeting d’Eric Zemmour à Villepinte le 5 décembre 2021 et a déjà été condamné à un an de prison ferme pour l’attaque d’un bar antifasciste parisien, en juin 2020.

Loin de la dictature tous azimuts pratiquée par un Etat de non droit en Algérie, il est quelque peu rassurant de voir que la justice française ne verse pas dans la dentelle pour juger les extrémismes de tous bords !

Ne serait-il pas temps que les politiques français dénoncent l’injustice flagrante qui règne à Alger au lieu de s’adonner à des effets d’annonce concernant l’octroi des visas aux Algériens ?  D’autant que la corrélation entre cette injustice et l’augmentation du nombre de demandes pour une bouffée d’oxygène chez « maman la France » ne souffre pas de la moindre ambiguïté !

Allez messieurs et mesdames les politiciens, un peu de courage bonté divine ! Combien d’injustices vous faut-il pour oser taper sur les doigts d’un pouvoir sans foi ni loi ?

Les Algériens étouffent ! Quand, qui pour desserrer cet étau maléfique cadenassé par une bande de hors la loi que « maman la France » protège « lla hia, lla hachma » (toute honte bue) ?

Kacem Madani

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