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RCD : 300 citoyens croupissent dans les prisons

Mohcine Bellabas

A l’occasion de la journée commémorant l’adoption de la déclaration des droits de l’homme, le Rassemblement pour la culture et la démocratie

La commémoration du 73ème anniversaire de l’adoption de la déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH) est marquée dans notre pays par une situation d’atteintes massives aux droits fondamentaux et aux libertés individuelles et collectives des Algériennes et des Algériens.
La loi fondamentale du pays et les conventions internationales, dument signées par l’Algérie et qui devraient protéger les citoyens des abus, sont tous les jours foulées aux pieds.

En mal de légitimité, le pouvoir choisit de gouverner par l’arbitraire, l’instauration de la peur et de la terreur.

Aucune voix discordante ne trouve grâce: militants politiques ou associatifs, activistes pacifiques, journalistes et simples citoyens subissent la traque d’une machine institutionnelle à fabriquer des accusations au mépris du droit.
La justice est réduite à un appareil qui assume d’entériner les désidératas de gouvernants du moment.
Trois cents (300) citoyens dont des femmes, des avocats, des journalistes, des responsables de partis politiques, collectifs ou associations, des étudiants… croupissent en prison pour leurs opinions. Depuis février 2019, plus de 7 000 personnes ont fait l’objet d’interpellations, 2500 d’entre eux de poursuites judiciaires et 790 placées sous mandat de dépôt.
La criminalisation de l’expression d’une simple opinion de l’activité politique pacifique est désormais affublée d’une prétendue base légale et ce à travers les dispositions liberticides de la dernière modification de l’article 87 bis du code pénal en date du 08 juin 2021 et du décret exécutif du 07 octobre 2021 fixant les modalités d’inscription et de radiation de la liste nationale des personnes et entités terroristes et des effets qui en découlent.
Désormais, l’action politique pacifique ayant pour objet l’accession au pouvoir ou le
changement du système de gouvernance est considérée comme un acte terroriste.
Au plan des droits socio-économiques, le chômage massif, la perte vertigineuse du pouvoir d’achat des salariés, la dégradation des services publics et la misère qui s’installe plongent les populations dans l’angoisse. La jeunesse est réduite à la débrouille en attendant la harga.
Le RCD, partie prenante des luttes pour l’avènement de la démocratie et de la souveraineté du peuple, dénonce et condamne cette régression qui bafoue les droits les plus élémentaires des citoyens. Il exige l’arrêt de cette campagne d’arrestations, de systématisation de la détention provisoire et de poursuites judiciaires à l’encontre de citoyennes et citoyens en raison de leurs opinions ou de leurs activités politiques pacifiques.
Il réitère sa demande de libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus d’opinion et politiques et à leur réhabilitation pleine et entière.
Alger, le 10 décembre 2021
Le RCD 
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