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RCD : le pouvoir navigue à vue, il n’a pas de cap

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Le secrétariat national du RCD a tenu sa réunion mensuelle ordinaire les 1er et 2 décembre 2023 à Alger. Un communiqué sanctionnant cette réunion a été publié dans la journée.

Étalée sur deux jours, cette session a permis aux membres du secrétariat national de faire un état des lieux profond sur le fonctionnement, le redéploiement organique, un point sur la situation des finances du parti et la question relative à la stratégie de communication du parti.

Cette conférence de l’exécutif a permis aussi de débattre de la situation politique générale du pays sur les plans interne et externe.

S’agissant des questions organiques, les secrétaires nationaux des départements de l’organisation, des adhésions et de l’animation des bureaux régionaux ont présenté un état des lieux de la situation qui a permis aux membres du secrétariat national de relever la nécessité de l’implication de tous les cadres et militants dans le travail de déploiement et de redéploiement organique du parti et d’aller à la traduction de l’immense potentiel de sympathie dont il jouit en dynamique d’adhésion organique effective pour affronter les échéances futures.

La mobilisation populaire formidable à Souk El Thenine à Béjaia la semaine précédente témoigne, si besoin est, de l’engouement que suscite le RCD et son projet ainsi que de la forte aspiration des Algériens au changement.

Le présent événement a été aussi une occasion pour le secrétariat national de s’incliner à la mémoire de feu Mouhoub Ait Maouche, une des icônes de l’opposition algériennes, auquel une délégation du parti a rendu un dernier hommage.

Revenant toujours à l’examen des questions internes, les secrétaires nationaux aux relations internationales, aux institutions et l’émigration et aux affaires nord-africaines ont présenté leurs programmes respectifs, dont la tenue du Congrès de l’émigration prévu au premier trimestre 2024.

Au plan politique, la situation reste dominée par l’ostracisme qui frappe notamment l’opposition : le pouvoir continue à faire de la répression et des restrictions des activités des partis un programme politique à une année d’une échéance cruciale pour le pays.

L’écran de fumée reste épais. Les décideurs semblent vouloir faire un simple rendez-vous pour perpétuer le statu quo et l’immobilisme. Le projet de loi sur les partis politiques révèle les intentions du pouvoir et ses velléités de régenter l’activité des partis.

Au registre des libertés publiques et du respect des droits de l’homme, le rapport de la mission spéciale aux droits de l’homme de l’ONU confirme les violations et les atteintes récurrentes aux droits fondamentaux des Algériens à l’exercice politique, la liberté d’expression et syndicale.

Au plan judiciaire, les condamnations des activistes et des journalistes continuent et les peines prononcées dans ce qui est désormais appelé l’affaire de Larbaa Nath Irathen confirment une instrumentalisation éhontée de la justice au profit du pouvoir politique. Le RCD réaffirme son exigence d’un procès transparent et équitable.

  • Le limogeage de l’ex-chef du gouvernement Aïmène Abderrahmane sans démettre son gouvernement renseigne sur la panique et l’impuissance d’un exécutif qui peine à trouver des solutions aux problèmes des Algériens.

Sur le plan économique, le décollage promis peine à se réaliser. D’annonces en annonces, la réalité contredit, chaque jour, les promesses et les chiffres avancés pour maquiller une panne totale.

Les climats des affaires et de l’investissement demeurent otages d’une administration bureaucratique et souvent corrompue, perpétuant la morosité ambiante : les pénuries cycliques des produits de consommation s’ajoutant à l’inflation galopante grèvent dangereusement le budget des Algériens. Les interventions intempestives de l’administration dans la sphère économique et commerciale pour juguler l’inflation s’avèrent impuissantes devant l’ampleur du bazar.

Le gouvernement de la « nouvelle Algérie » qui a fait de la restriction des importations son cheval de bataille au début du mandat de l’actuel chef de l’État, avec les dommages causés à l’économie et au pouvoir d’achat des populations, prend soudainement la direction opposée : le retour aux importations tout azimut. Une preuve de plus que le pouvoir navigue à vue et n’a aucun cap qui puisse sortir le pays de la houle du sous-développement.

Au plan international, l’actualité reste dominée par la guerre que mène l’armée colonialiste israélienne contre les populations civiles palestiniennes. La reprise des bombardements après une trêve humanitaire est de nature à compliquer davantage la recherche d’une solution conforme à l’intérêt des peuples de la région.

Alger, le 04 décembre 2023

Le Secrétariat national du RCD

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