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Recueillement interdit aux familles des victimes du printemps noir

 

Des familles de victimes du Printemps noir à Akbou ont été étonnées de se voir interdire l’accès au cimetière où reposent leurs enfants, à l’occasion du 21e anniversaire de leur mort. Leur crime ? Vouloir commémorer le martyr de leurs enfants.

Tôt le matin du 18 juin, le cimetière était encerclé par les forces de police et la porte du cimetière cadenassée d’Akbou. Les policiers auraient déclaré, selon la Laddh qui rapporte l’information, que le recueillement était interdit et qu’ils avaient reçu des instructions fermes dans ce sens.

Quelle est cette autorité qui a pris la décision d’empêcher des familles de se recueillir sur les tombes de leurs enfants ? Les morts font-ils donc toujours peur à ceux qui nous dirigent d’une main de fer ? C’est à le croire si l’on considère ce qui s’est passé à Akbou, dans la wilaya de Bgayet.

« Les familles des martyrs et les quelques citoyens venus les accompagner, la mort dans l’âme ont rebroussé chemin. aucun incident n’a été signalé », rapporte la Laddh.

La Laddh s’insurge contre « Cette interdiction de trop, choquante et injustifiée, une première depuis 2001, et qui, marque, selon elle, un précédent grave, un nouveau pas est désormais franchi dans cette escalade de la répression.

La Laddh dénonce: « Non à la répression, le pouvoir doit abandonner sa feuille de route du tout sécuritaire, il doit changer de cap et amorcer une ouverture politique et démocratique, cette situation est insupportable, suffoquante et dangereuse pour la stabilité et la cohésion nationales ».

Il y a une réalité : ceux qui tiennent le pouvoir craignent le passé, comme le présent. Il appréhende la mobilisation populaire. Et entend contrôler même les commémorations et l’émotion populaire qu’elles produisent. Cette interdiction fait penser à celle du dépôt de gerbe de fleurs par les enfants de chouhadas en 1985 sous Chadli Bendjedid. A l’époque des enfants de valeurs chouhadas, comme Ferhat Mehenni, Noureddine Aït Hamouda, Mokrane Aït Larbi ont été jeté en prison juste parce qu’ils avaient décidé de déposer des fleurs au cimetière des chouhadas de Tizi Ouzou le 5 juillet.

L.M.

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