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Réélire maintenant un président c’est reconduire la dictature militaro-FLN 

TRIBUNE

Réélire maintenant un président c’est reconduire la dictature militaro-FLN 

Le train du 19 juin 1965 qui a convoyé notre peuple, a été géré par les militaro-FLNnistes sous la stricte supervision de diverses « Hissabates », de ses gardiens (anciens moudjahidine, leurs fils et leurs ayants-droit, des hauts gradés des services de sécurité, des mouhafeds, des «drabkistes», des «kachiristes», des «portraitistes», les partis politiques de la coalition etc.) et plus tard leurs protégés apparatchiks, en vue d’une déportation forcée du peuple algérien, dans un premier temps, vers un collectivisme socialiste trempée dans l’idéologie de l’unicité : un pays, un pouvoir, une politique, un zaïm raïs, un peuple, un journal, une langue, une chaîne TV, un syndicat des travailleurs, une seule union des étudiants, un camp national de concentration (ISTN pour tous les algériens), accompagné d’une extermination de 200.000 civils, d’assassinats  d’opposants à l’intérieur et à l’étranger et enfin des évasions massives d’Algériens de tout bord par tous les moyens vers l’Occident. 

Dans un deuxième temps, en bonne intelligence avec les grandes puissances occidentales, un pillage sans précédent, fut organisé, dépossédant le peuple de toutes ses richesses.

Ce train après 57 années de course effrénée, a effectué un arrêt pour panne technique le 22 Février 2019. On vit alors les passagers, par millions y sortir, puis occuper les espaces et crier à la eissaba (la bande mafieuse): Vous nous avez trop longtemps trompé, humilié, abusé, maintenant dégagez tous ! 

Dans la situation présente, si le peuple accepte de participer à des élections présidentielles dans les conditions que prévoit actuellement la constitution, cela revient à élire un énième président dictateur. Cela revient, en définitive, après cette halte technique, au peuple de remonter dans le train pour une tragique destination. 

Aujourd’hui, deux alternatives se présentent au peuple:

La première, celle du pouvoir est d’aller aussi vite que possible vers des élections présidentielles et inviter ainsi, le peuple à rejoindre le train plombé suicidaire d’une dictature.

La deuxième : procéder à une révision préalable de la constitution qui à mon sens, n’aboutira jamais car le peuple est actuellement trop divisé.

Vous souhaitez peut-être savoir, entre l’une ou l’autre des alternatives où je me situe ?

Tout d’abord, je refuse totalement de remonter dans ce train de nos malheurs.

Ensuite, toute initiative de refonte des textes constitutionnels dans les circonstances actuelles nous demandera une génération entière. 

Si nous sommes sortis de la constitution par la grande porte, ce n’est pas pour y revenir par le vasistas. Faisons preuve d’audace et allons vers un point de non retour pour en finir avec l’ancienne RADP de 1965. 

Pour ma part, je suis favorable à la nomination d’un comité d’Etat de transition formé de personnalités représentatives du Hirak qui élira un président intérimaire pour deux années et d’un gouvernement de technocrates expérimentés non engagés dans le pouvoir ou dans les partis politiques, ni même d’anciens dirigeants. 

Ainsi, nous procédons déjà à l’exclusion des militaires du champ politique ainsi que toutes les anciennes figures sombres du pouvoir. 

Durant ces deux années, si nous faisons preuve d’initiative et d’innovation en la matière nous irons très vite vers des élections locales puis législatives pour asseoir une plateforme d’élus représentatifs de notre Hirak à l’échelle nationale. C’est à ce moment que la révision de la constitution devrait être engagée  avec une mouture simplifiée mais surtout une refonte fondamentale des pouvoirs entre l’exécutif, le judiciaire et le législatif d’une part et d’autre part une réduction drastique des pouvoirs du président dans la nouvelle République algérienne.

C’est à ce moment que l’élection présidentielle prendra tout son sens dans une république apaisée éloignée définitivement d’un régime présidentiel dictatorial.   

D’aucuns diront que cette approche est utopiste et complexe, d’autres penseront que durant ces 2 années, la république sera en danger. 

Et c’est bien là que je vois le rôle majeur de l’ANP qui devra s’engager à garantir cette transition fondamentale pour appliquer la volonté du peuple et garantir l’exercice de sa pleine souveraineté.

Après six mois d’un intense Hirak, les Algériens ont exprimé haut, fort et clair un désir de changement profond, radical et authentique du système en place. Tout ce que je vois à présent, est un louvoiement, des esquives et des tactiques visant à réanimer un système agonisant et aux abois qui engage un « replay » avec d’anciennes figures usées et qui refuse de céder les manettes des commandes et un reformatage la « Matrix » . 

En m’adressant à notre jeunesse, je leur exprime d’abord tout mon soutien mais aussi ma préoccupation de voir « un jeu de dupes » confisquer leur révolution du sourire.          

Je veux croire à votre lucidité, votre intelligence et votre détermination à prendre en main votre destin et construire votre Algérie nouvelle. 

Si vous refusez de remontez dans le train plombé, avec la grâce de Dieu, l’Holocauste planifié du peuple algérien ne se produira pas !

Lliès Goumiri

Auteur
Lliès Goumiri

 




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