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Regard sur une grève à effet inverse !

DEBAT

Regard sur une grève à effet inverse !

Marches de protestation et grèves se mutliplient pour pousser le pouvoir à dégager.

L’Algérie connaît une situation inédite depuis l’indépendance suite à la décision du peuple de refuser un cinquième mandat de Bouteflika considéré d’ailleurs comme une provocation de plus.

L’entourage du président qui veut s’imposer par tous les moyens possibles, manœuvre pour se garantir une pérennité et éviter toute poursuite judiciaire.

La situation est au bord de l’explosion malgré les appels incessants à l’apaisement et au civisme. Après des marches extraordinairement réussies, et un déferlement populaires des plus  admirables, l’espoir de voir notre pays épanoui, rayonnant et opulent devient possible.

En effet, le peuple algérien exige un départ massif de toute l’équipe gouvernante avec  son système bâti sur la rente et la corruption. Lors des marches observées dans tout le territoire national, le peuple a prouvé sa maturité et a subjugué toutes les nations du monde de par son organisation, son union, et son pacifisme.

En guise d’une seconde initiative, des appels à la grève, tantôt anonymes, et tantôt signés par des activistes émaillent les réseaux sociaux, ce qui a créé une certaine psychose au sein de la population. Certains considèrent que la fermeture des magasins, des pharmacies, des stations d’approvisionnement en essence et gasoil ne nuit qu’au  pauvres citoyens, ils voient en cette mesure une manière de pénaliser beaucoup plus la société que le pouvoir.

Un fonctionnaire rencontré à Akbou a déclaré ceci : « On ne peut pas réussir notre révolte en se fiant à des appels anonymes publiés sur Facebook, ce mouvement doit être encadré par des gens sensés, aptes à gérer sans faute aucune, sinon ça va devenir de la pure anarchie ».

Tous les établissements scolaires sont fermés, ce qui a soulevé le courroux de quelques parents d’élèves qui voit aussi en cette grève un moyen pour saboter toutes les génération estudiantines selon un professeur qui déclare ceci en s’indignant : « Impliquer l’école dans cette lutte contre le 5ème mandat me semble être un geste criminel, l’enfant doit être loin de ces batailles, l’école est, dans tout les pays du monde, sacrée, ne faisons pas un pas en avant et trois autres en arrières, il y a des secteurs qui doivent rester intouchables. »

En s’informant du mouvement de la grève via les réseaux sociaux, c’est tout le monde qui se ruent vers les supérettes et les marchés pour s’approvisionner ce qui a permis à la spéculation de battre son plein avec une flambée des prix d’un taux de plus de 300 pour cent pour certains produits, un vieux en l’occurrence monsieur S. Aissa s’est posé la question suivante : « Est-ce que cette grève sert le peuple ou le pouvoir en place ? Moi, je vois que c’est le peuple qui subit les contrecoups d’une telle mesure prise par des gens qui n’ont pas calculé l’ampleur de ses dégâts sur l’ensemble des citoyens. » 

Des chaînes interminables sont remarquées devant les stations d’essence et les boulangeries ainsi que devant les magasins de l’alimentation et ce pour se ravitailler, un climat de stress émaille la ville d’Akbou, où la grève est suivie à cent pour cent.

Une grève qui pourrait affaiblir le souffle de cette juste et noble révolte et qui commence à porter les stigmates  d’une confusion. 

Auteur
Rachid Chekri

 




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