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​Régulation bancaire : la Banque d’Algérie durcit les contrôles sur les dépôts en espèces

Banque d'Algérie

La Banque d'Algérie. Crédit image : APS

La Banque d’Algérie poursuit le renforcement de son dispositif de contrôle des flux financiers. Dans une note récemment adressée aux banques et établissements financiers, l’autorité monétaire appelle à une vigilance accrue, en particulier sur les dépôts d’espèces effectués par les entreprises.

À travers cette instruction, la Banque centrale entend limiter les risques liés à la circulation de liquidités d’origine incertaine et améliorer la transparence des opérations bancaires. La démarche s’inscrit dans le cadre des efforts engagés pour lutter contre le blanchiment d’argent et les circuits financiers illégaux.

Les versements en espèces désormais strictement encadrés

L’un des principaux changements concerne l’alimentation des comptes professionnels. La Banque d’Algérie demande aux banques de privilégier les moyens de paiement traçables, tels que les virements, les chèques ou les paiements électroniques.

Les dépôts en espèces ne sont plus considérés comme une pratique courante pour les entreprises. Ils ne pourront être acceptés que dans des situations exceptionnelles, à condition que l’origine des fonds soit clairement expliquée et documentée. L’objectif est double : réduire la place de l’économie informelle et renforcer la traçabilité des flux financiers.

Une réforme confrontée aux réalités de l’informel

L’application de ces nouvelles règles pose toutefois la question de l’adhésion des acteurs économiques qui opèrent en dehors des circuits bancaires traditionnels. Longtemps habitués aux transactions en liquide, certains opérateurs pourraient voir dans ce durcissement un frein à leurs activités.

Deux risques se dégagent. D’une part, la réticence à fournir des justificatifs sur l’origine des fonds, perçue comme une remise en cause de pratiques bien ancrées. D’autre part, la tentation pour certains détenteurs de capitaux de conserver leurs liquidités hors du système bancaire afin d’éviter les contrôles.

Trouver le juste équilibre

Consciente de ces enjeux, la Banque d’Algérie insiste sur la nécessité de ne pas pénaliser les clients présentant un faible niveau de risque. Le renforcement des contrôles ne doit pas se faire au détriment de l’inclusion financière, ni décourager les opérateurs économiques souhaitant intégrer le circuit formel.

Pour le secteur bancaire, le défi consistera à appliquer ces nouvelles exigences avec discernement, afin de renforcer la confiance dans le système financier tout en accompagnant progressivement la transition vers des pratiques plus transparentes.

La rédaction

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