Rien ne va plus entre Rabat et Paris. Outre le report de la visite d’Emmanuel Macron, la France n’a plus d’ambassadeur au Maroc. Cerise sur le gâteau : Rabat vient de remettre en place le président français.
Rabat dément les propos d’Emmanuel Macron et déclare que les relations franco-marocaines « ne sont ni bonnes ni amicales », rapporte, dans son édition d’aujourd’hui 3 mars 2023, le quotidien Le Figaro, citant l’agence française de presse AFP.
L’article ironise sur le caractère « glacial » de la réponse que les Marocains ont réservé à l’offre d’apaisement exprimée par Emmanuel Macron, en marge de son discours du 27 février dernier sur la politique africaine que compte déployer la France dans l’avenir. Ce discours était prononcé à la veille de sa tournée dans plusieurs pays du continent noir.
Le président français avait qualifié alors ses relations avec Mohammed VI d’ « amicales » et de « bonnes ».
Faux, ont répondu, hier, jeudi, les Marocains. « Les relations ne sont ni amicales ni bonnes, pas plus entre les deux gouvernements qu’entre le Palais royal et l’Élysée », rapporte Le Figaro qui reprend le déclaration faite par une source du gouvernement marocain à l’hebdomadaire Jeune Afrique.
Rabat fait ainsi montre de son mécontentement suite au vote par le Parlement européen d’une résolution condamnant les restrictions à la liberté de la presse au Maroc. Une résolution derrière laquelle se trouverait la France, selon les autorités marocaines.
Les allégations de corruption de parlementaires européens imputées au Maroc et condamnés par le parlement de l’Europe et les soupçons d’écoute téléphoniques via le logiciel espion israélien Pegasus sont aussi à l’origine du contentieux entre Rabat et Paris.
A ces griefs s’ajoute le ressentiment nourri par les Marocains à l’égard de la France à qui il est reproché de ne pas reconnaître la souveraineté du royaume alaouite sur le Sahara occidental. Pas seulement, le rapprochement de la France avec l’Algérie ne passe pas à Rabat.
Nous avons, en fait, tout un faisceau d’arguments qui éloignent, de jour en jour, toute possibilité d’apaisement entre les deux pays.
Du coup, conclut l’auteur de l’article publié par Le Figaro, le risque de l’annulation de la visite au Maroc inscrite dans l’agenda des visites officielles d’Emmanuel Macron a l’étranger.
Pendant ce temps, les relations franco-algériennes ne sont pas à leur meilleur niveau depuis l’affaire d’Amira Bouraoui. En effet, l’Algérie a rappelé son ambassadeur à Paris après la fuite de la militante Amira Bouraoui par la Tunisie avec l’intervention du consulat français à Tunis.
Samia Nait Iqbal