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Rentrée universitaire : les réserves et propositions du CNESTO

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Rentrée universitaire : les réserves et propositions du CNESTO

Préambule

La décision unilatérale initiale de la tutelle de basculer, brutalement, d’un enseignement conçu pour être assuré exclusivement en présentiel, vers un « enseignement à distance », en invitant, voire en obligeant, les enseignants à mettre en ligne des e-documents sur les sites web des universités ou à les envoyer aux étudiants par e-mail, même si elle a trouvé justification dans le contexte sanitaire, caractérisé par la hantise d’être infecté et le prolongement indéfini du confinement, n’a pas manqué de provoquer des remous au sein de la communauté des enseignants qui n’ont pas pu s’empêcher d’y voir les dangers qu’elle fait planer sur le métier d’enseignant et les atteintes qu’elle était en passe de porter à la fois à l’éthique, à la réglementation en vigueur et à leurs intérêts (moraux et matériels) et à ceux des étudiants.

Toute la contestation suscitée par cette décision, est remontée de la base via les différents canaux qu’offre le CNESTO aux enseignants, pour prendre forme et retentir à travers la publication (page facebook, envois d’e-mails aux enseignants et courriers officiels aux Recteur et autres Responsables) de deux déclarations et de deux lettres ouvertes, l’une adressée à la fois au Recteur et aux membres du CSU de l’UMMTO et au Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, et l’autre à la communauté universitaire (enseignants, étudiants et ATS).

Il y était rappelé la définition même de l’enseignement et des règles  d’éthique et de déontologie y afférentes. L’enseignement, impliquant forcément la mise en présence d’un enseignant et d’un enseigné, ne se conçoit qu’en présentiel même sous cette forme qualifiée improprement « d’enseignement à distance ». En effet, dans l’enseignement dit « à distance », mis en place avant même que l’idée des nouvelles TIC ne germe dans les têtes de ceux qui les ont développées, des rencontres entre enseignants et enseignés sont organisées périodiquement. Ce qui en fait donc un enseignement présentiel par intermittence, qui n’a rien ou très peu à envier à l’enseignement présentiel en continu. 

Par contre, ce qui a été en fait initié par la tutelle et mis en place à travers toutes les universités algériennes relève plus du système d’autoapprentissage (l’autodidactique) que d’autre chose. L’enseignant a juste été impliqué pour tromper l’enseigné et pour mettre à sa disposition un fond documentaire qu’il n’était pas préparé ni capable de réunir par lui-même en très peu de temps. Ce système a été qualifié d’injuste car créant des inégalités et des disparités en introduisant un biais et une distorsion, rendant toute évaluation objective impossible et inconcevable. C’est cela que les enseignants de l’Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou ont dénoncé à travers le CNESTO.

Maintenant, si la tutelle voudrait s’investir pour le futur (non pas durant ce contexte de pandémie !) dans le développement d’un enseignement en présentiel par visioconférence, qu’elle pourrait appeler éventuellement « enseignement à distance » (EAD), elle devrait le faire en plus de l’enseignement présentiel classique et lui mettre tous les moyens humains et matériels nécessaires et le proposer en optionnel, comme elle l’a fait jadis avec l’UFC. Pour cela personne, même pas les enseignants, ne trouverait quoi que ce soit à redire.

Mais pour le moment, le secteur de l’enseignement supérieur et l’université, à l’instar de beaucoup de secteurs, accusent un retard d’un semestre pédagogique à rattraper. Cela ne peut s’envisager sans grignotage sur le temps pédagogique des années universitaires à venir. Ce retard doit impérativement être réparti sur au moins les deux prochaines années pour pouvoir éloigner le spectre du bradage de l’année universitaire en cours (2019/2020) et la perturbation des suivantes. La nécessaire prise en compte de la distanciation physique qu’impose la persistance de la pandémie  distend ce retard.

Cette distension pourrait toutefois être limitée si on réussissait à ajuster entre les gestes barrières (distanciation, port de masque…) et d’autres mesures (désinfection continue des mains et des surfaces,  mise en place de plans de circulation à sens unique…) d’une part, et des efforts d’allègement des programmes, notamment des redondances lorsqu’elles existent, et de condensation des enseignements en veillant toutefois à ce que cela ne se fasse pas  au détriment de l’assimilation et de la qualité de la formation. 

Introduction

La persistance voire la recrudescence de la pandémie covid-19 dans notre pays, rendent la reprise des activités pédagogiques à l’université en général et à l’UMMTO en particulier, envisageable qu’à travers un plan mûrement réfléchi pour qu’il soit à même de concilier entre les nombreuses exigences exclusives qu’impose la conjoncture.

En effet, il s’agit de concilier :

  • entre l’indispensable distanciation physique et l’incontournable enseignement présentiel, 

  • entre l’alléchante idée de condensation et d’augmentation de la cadence des enseignements, d’une part, et le devoir de respect de la vitesse moyenne de leur assimilation par les étudiants, d’autre part,

  • entre l’idée tentante de réduction sélective des programmes et le devoir de respect d’un minimum qualitatif de la formation.   

  1. L’indispensable distanciation physique et l’incontournable présentiel

Il n’échappe à personne que l’enseignement suppose une relation et une interaction entre un enseignant et un enseigné. Cette relation et cette interaction, si elles sont réalisables et vérifiables instantanément en présentiel, deviennent problématiques en enseignement à distance. De plus, l’interaction est inévitable en présentiel et procède naturellement de la relation entre enseignant et enseigné : même lorsque l’enseigné n’interroge pas l’enseignant, ce dernier, à l’affût de la moindre réaction du premier, s’adapte et adapte son approche et son discours aux capacités d’assimilation de l’enseigné.

Par conséquent, on ne peut prétendre assurer de l’enseignement à distance si la technique mise en œuvre ne permet pas à la relation entre enseignant et enseigné d’être vérifiée à tout instant et à l’interaction entre eux de s’établir. Ainsi le dépôt de e-documents sur le web ou leur envoi par e-mail ne peuvent être considérés comme de l’enseignement même lorsqu’il est assorti du qualificatif « à-distance ». Par contre la visioconférence qui aurait pu satisfaire à cette exigence, ne peut être mise à l’œuvre dans les conditions de répartition actuelles des enseignants sur les étudiants, notamment dans certains paliers où l’on compte des centaines d’étudiants par enseignant. De plus les moyens matériels nécessaires disponibles ne sont pas suffisants pour répondre à toute la demande sans compter le manque voire l’absence de couverture internet dont souffrent nombre d’enseignants et d’étudiants. Quant à la télétransmission des enseignements à partir de l’université, si elle peut régler le problème de couverture internet, elle ne peut permettre à la relation et à l’interaction entre enseignant et enseigné de s’établir.

Tout compte fait, à distance, l’université et l’enseignant ne peuvent proposer et apporter qu’une assistance bibliographique à des étudiants en situation d’autodidacte. C’est pour cela que le présentiel est un incontournable. 

Par ailleurs, la persistance et la recrudescence de la pandémie covid-19, d’une part, et l’absence de traitement préventif de cette maladie, d’autre part, rendent la distanciation physique renforcée par le port de masque des impératifs tout aussi incontournables.

Néanmoins, il importe de tenir compte du fait que si l’OMS et les autorités sanitaires de tous les pays, dont le notre, recommandent le port de masque, c’est parce que celui-ci devrait assurer un minimum de protection. Et lorsqu’il est combiné avec un minimum de distanciation physique, la protection ne peut être que rehaussée à un niveau supérieur à même de permettre à certaines activités économiques et sociales, dont l’enseignement supérieur, de reprendre en toute sécurité. 

  1. Condensation et augmentation de la cadence des enseignements et respect de la vitesse moyenne de leur assimilation par les étudiants

La condensation des enseignements suppose une augmentation de la cadence de leur dispensation. Elle ne peut être envisagée que dans certaines limites de temps au-delà desquelles, elle ne pourrait se faire qu’au détriment de l’assimilation de ceux-ci par les étudiants. Et dans ces conditions on ne pourrait parler d’enseignement.

En effet, la charge de travail quotidien maximale à laquelle un étudiant peut être soumis est de 6H. Elle représente pour une semaine de six jours, un volume horaire hebdomadaire de 24H, et pour un semestre de 14 semaines, un volume horaire semestriel de 336 H. 

Par conséquent, cette mesure (c’est-à-dire la condensation des enseignements) ne peut être envisagée comme moyen de rattrapage du retard accusé pour les programmes qui occupent déjà l’étudiant à plein temps, c’est-à-dire, pendant 6H par jour et 6 jours par semaine. 

Elle pourrait l’être cependant mais alors dans une très modeste mesure dans les cas des programmes qui ne saturent pas déjà les étudiants. 

  1. Réduction sélective des programmes et minimum qualitatif de la formation

La réduction sélective des programmes ne peut se faire, de toute évidence, qu’au détriment de la qualité de la formation. Elle ne peut être envisagée que dans le respect d’un minimum qualitatif et dans un cadre de concertation au sein des équipes pédagogiques et en s’appuyant sur l’existence éventuelle de redondances dans les programmes.

Or, il pourrait y avoir des programmes qui ne soient pas susceptibles d’une telle réduction sélective. De plus le temps qui serait dégagé, les cas échéants, serait si insuffisant que cette approche ne puisse constituer à elle seule la solution au retard accusé.

  1. Critique du protocole cadre de reprise proposé par la tutelle

Le protocole cadre de reprise des activités universitaires en général et des activités pédagogiques en particulier, proposé par la tutelle, stipule expressément que la liberté et la responsabilité sont laissées aux chefs d’établissement d’organiser la reprise en tenant compte de leurs spécificités géographiques et architecturales mais pas en tenant compte des états d’avancement de leurs activités pédagogiques. Ce qui signifie qu’ils sont tous assujettis au respect des mêmes délais préalablement impartis à tous les établissements de manière uniforme.

Or les états d’avancement dans les activités pédagogiques des établissements à la date de leur cessation pour raison de confinement instauré en réponse à la progression de la pandémie, sont loin d’être uniformes. Déjà au sein d’un même établissement, il y a parfois de très grandes disparités. De plus les effectifs ne sont pas les mêmes et sont décisifs dans toute conception de plan de reprise.

Par ailleurs il est demandé aux établissements de convoquer les étudiants par palier pour un présentiel de deux semaines pour répondre à l’exigence de respect de la distanciation physique. Ce qui prendrait au minimum deux mois pour convoquer les quatre paliers (L1, L2, L3 et M1).

    1.  Convocation des étudiants par palier et la distanciation physique 

Cette directive vise la dispersion des effectifs dans l’espace pour répondre à l’exigence du respect de la distanciation physique. Mais pour qu’elle puisse atteindre son objectif, elle doit être accompagnée d’autres mesures. 

En effet la répartition actuelle des étudiants par enseignant est telle que, même si à l’extérieur des locaux pédagogiques la dispersion des effectifs est largement possible, à l’intérieur par contre, elle ne l’est pas.

A moins de faire appel à l’intranet (lorsqu’un réseau est disponible) pour pouvoir répartir les étudiants sur plusieurs locaux d’où ils suivront en temps réel les enseignements prodigués par leurs enseignants à partir d’autres locaux.

L’autre solution consisterait à, pour un même enseignement, répartir les étudiants sur plusieurs enseignants, lorsqu’aucun réseau d’intranet n’est disponible et l’effectif en enseignants est suffisant pour que cela ne puisse pas se faire au détriment de la qualité de leur dispensation des enseignements, de leurs santés et de leurs droits.  

    1. Convocation des étudiants pour deux semaines et exigences pédagogiques

Cette directive ne répond pas aux exigences pédagogiques puisqu’elle réduit le temps pédagogique d’une manière ne laissant aucune possibilité d’assimilation des enseignements par les étudiants et ne garantissant aucun minimum qualitatif.

En effet, compte tenu de la charge de travail quotidien maximale supportable par l’étudiant (6h), le volume horaire global maximal mis à la disposition des équipes de formation, en faisant travailler les étudiants 6H par jour mais pendant seulement deux semaines, est de 72h (6x6x2).

Or, dans un programme de formation il y a au minimum quatre matières : deux matières fondamentales, une matière de méthodologie et une matière transversale ou de découverte. Sachant que leurs volumes horaires de cours tournent autour de 45, 45, 30 et 22h respectivement, le volume horaire total nécessaire pour la réalisation normale des cours de ces trois matières serait de 142H (45+45+30+22). En ajoutant le volume horaire nécessaire à la réalisation des TD dont le minimum ne peut être inférieur à la moitié du volume horaire des cours, soit 71h (142/2), le volume horaire total nécessaire à la réalisation de ces trois matières serait de 213H (142+71).

En tenant compte des e-documents mis à la disposition des étudiants sur internet ou qui leur ont été envoyés par e-mail, et en supposant que tous ont accès à l’internet et qu’ils sont suffisamment autodidacte, et qu’ils adhèrent au principe que toutes les matières des unités transversales et découvertes ne soient pas réalisées en présentiel, le volume horaire nécessaire à la réalisation des trois matières restantes (deux matières fondamentales et une de méthodologie) serait de 120 h (sans compter le volume horaire TP), nettement supérieur au volume horaire qui serait disponible (72 h) en faisant venir les étudiants pendant seulement deux semaines et en les faisant travailler au maximum de leurs capacités, c’est-à-dire 6h par jour et 6 jours par semaine.

La comptabilisation des e-documents mis sur la toile ou envoyés par e-mail dans le cas des matières fondamentales et de méthodologie, pourrait effectivement autoriser les enseignants à aller plus vite en condensant les programmes. Mais cela se ferait au risque d’une erreur didactique et pédagogique monumentale, qui est celui de considérer les étudiants autodidactes alors qu’ils ne le sont pas.

Quant à la réduction sélective des programmes, qui ne saurait, et ce dans le meilleur des cas, atteindre 30% du volume horaire nécessaire (pour ramener les 120 H de cours et TD à 72H seulement), elle ne doit être envisagée que dans le respect sacerdotal des règles éthiques et pédagogiques et ne doivent porter que sur les redondances. 

  1.  Propositions

Ce n’est pas tant le retard accusé qui rend toute conception d’un plan de reprise tenant compte de la sécurité sanitaire un jeu d’équilibres difficile à réaliser, mais l’assujettissement injustifié des établissements à un même délai pour le bouclage de l’année 2019/2020.

Cette démarche soulève la question de la signification donnée au mot sauvetage et celle de l’objet qui lui est assigné par les uns et les autres. S’il s’agit bien d’un vrai sauvetage de l’année 2019/2020 qui est recherché et non celui d’un calendrier, le volume horaire nécessaire aux enseignements et leur débit dont leur assimilation par les étudiants en dépend, doivent être pris en compte, puisque c’est tout ce temps qui représente l’objet et la cible de ce sauvetage.

Par conséquent, un plan de rattrapage qui ne prévoit pas de grignoter un peu sur l’année suivante (2020/2021) ne peut être qu’un plan de bradage de l’année précédente (2019/2020) déguisé en plan de sauvetage. En effet, le retard accusé correspond à un temps pédagogique (estimé ci-dessus à un minimum de 120H) perdu par suite du confinement adopté face à la pandémie. Il doit être forcément et inévitablement déduit de l’année suivante qui n’est pas encore entamée et qui garde ainsi toutes ses chances de se dérouler sans encombre.

5.1. Du respect de la distanciation physique

La recommandation de convoquer les étudiants par palier à l’effet de disperser les effectifs dans les espaces des établissements est sage, même si elle complique un peu la donne. 

En effet, si en dehors des locaux pédagogiques la dispersion des effectifs et par là le respect de la distanciation physique, sont possibles, à l’intérieur, cela n’est pas possible en raison de la répartition des enseignements sur les enseignants (un enseignement par enseignant) et des enseignants sur les étudiants (un enseignant par centaine d’étudiants).

Avec une telle répartition, et en absence de réseaux d’intranet et de l’insuffisance criarde des effectifs des enseignants, la dispersion des effectifs des étudiants et le respect de la distanciation physique à l’intérieur des locaux pédagogiques n’est pas possible même en faisant venir les étudiants par palier. A moins de multiplier l’effectif des enseignants en moyenne par quatre (4). Ce qui n’est pas techniquement réaliste et réalisable.

La solution ne peut pas venir non plus de l’installation de réseaux intranet. Le temps disponible d’ici le 23 août 2020, date fixée pour la reprise, ne couvre pas celui que nécessiteraient les travaux de cette réalisation.

La solution la plus avantageuse peut-être est celle de la réduction de la distance physique à respecter tout en la compensant par l’obligation de port de masque de préférence FFP2 notamment à l’intérieur des locaux.

Cette dernière solution a l’avantage de pouvoir penser à faire venir deux paliers par jour, un durant la matinée et un durant l’après midi, pour un volume horaire quotidien de 5H par palier (8H-13H pour le premier palier, 13h30-18h30 pour le second). Ce qui contribuerait à épargner plus de temps pédagogique impartis à l’année suivante (2020/2021). 

5.2. Proposition de plan de rattrapage du retard accusé

5.2.1. Première proposition

Au lieu de convoquer chaque palier pour seulement deux semaines, soit un volume horaire global de 72H très en deçà du besoin minimal (120H de cours et TD), il faudrait les convoquer pour quatre semaines. Le temps qui serait alors disponible est de 144H. Il couvre non seulement le besoin minimal estimé ci-dessus pour un programme comprenant deux matières fondamentales et une matière de méthodologie, mais offre un peu plus de temps à ceux qui en auront besoin pour faire des TP, boucler des programmes et faire des évaluations.

Au total, ce plan nécessiterait quatre mois et s’étalerait du début septembre jusqu’à fin décembre évaluations comprises. L’année 2020/2021 commencerait en janvier et serait déroulerait suivant les mêmes modalités. Le bouclage du premier semestre interviendrait fin avril et celui du second semestre fin septembre. L’année 2021/2022 commencerait en octobre 2021 ou au plus tard en novembre. Une semaine de vacances en mai pourrait même être envisagée entre les premier et deuxième semestres de l’année 2020/2021. Ce plan a l’avantage de permettre une continuité des enseignements même en cas de persistance de la pandémie ou de survenue d’une deuxième vague comme il est de plus en plus admis.

5.2.2. Deuxième proposition

En généralisant le port du masque à l’extérieur des locaux pédagogiques comme à l’intérieur (notamment le masque FFP2, eu égard à leur étanchéité et leur efficacité démontrées en milieu hospitalier, dans les services Covid, notamment), il est possible de faire venir deux paliers par jour, un la matinée, de 8H à 13H, et un l’après midi, de 13H30 à 18H30, pour un volume horaire quotidien de 5H.

Au total, ce plan ne nécessiterait que deux mois et s’étalerait du début septembre jusqu’à la fin octobre et ne saurait aller au-delà de la fin novembre pour ceux qui sont très en retard. L’année 2020/2021 commencerait en novembre ou décembre et serait conduite suivant les mêmes modalités. Le bouclage du premier semestre de cette année interviendrait début mars et le second semestre début juillet. Deux semaines de vacances pourraient même être envisagées entre les deux semestres. L’année 2021/2022 commencerait en septembre et au plus tard en octobre 2021.

Conclusion

Le sauvetage d’une année ou d’un semestre d’enseignement, correspond à un rattrapage d’un temps  pédagogique perdu. Ce temps ne doit pas être en deçà d’un minimum estimé compte tenu de la suppression des redondances dans les programmes, d’une augmentation mesurée de la cadence de certains enseignements et en reléguant les autres à l’autodidactique.

Ce temps, nous l’avons estimé entre 120h et 144h. Il doit s’étaler impérativement, au vu de la nécessaire convocation des étudiants par palier pour motif de sécurité sanitaire et de la charge de travail maximale que peut supporter un étudiant par jour et par semaine (6H/jour et 6jours/semaine), sur trois mois et demi à quatre mois.

La concession sur la distanciation physique compensée par un port de masque (notamment le masque FFP2), pourrait permettre d’envisager la convocation de deux paliers par jour, un, la matinée, un autre, l’après midi pour une charge de travail de l’étudiant réduite à 5H/jour et 6jours/semaine. Cette mesure pourrait raccourcir de deux mois la durée d’exécution du plan de rattrapage.

Toutefois, parce que les efforts et les sacrifices que devront supporter les enseignants, les étudiants et les personnels ATS sont exceptionnels, et parce que des disparités existent entre les différentes facultés, voire départements de l’université, quel que soit le plan de sauvetage de l’année universitaire envisagé, il doit impérativement, pour réussir, remporter l’adhésion de toute la communauté universitaire. Pour y parvenir, nous suggérons de consacrer la première semaine de la reprise, à savoir du 23 au 27 aout 2020 aux réunions des équipes de formations pour d’éventuels allègements des programmes et répartition des volumes horaires et des enseignements,  et des comités pédagogiques pour l’adoption du plan de reprise adapté aux spécificités de la faculté ou du département.

Tizi-Ouzou, le 03/08/2020

P/ Le  CNESTO

 




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