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Répression à Alger: le démenti de la DGSN et le choc des images

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Répression à Alger: le démenti de la DGSN et le choc des images

A Alger, samedi 7 mars. Photo de Bill Zehani

La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) s’st fendue d’un communiqué qui dément ce que nous avons rapporté ici comme au demeurant toutes les images et informations rendues publics sur les réseaux sociaux et certains confrères.

Pour la DGSN, il n’y a pas eu répression mais maintien de l’ordre. Le communiqué (le voir ci-dessous) parle de manifestation non autorisée qu’il était urgent de disperser pour ne pas déranger les commerçants, justifie-t-il. La DGSN oublie de rappeler que depuis un an, les manifestations ont lieu sans la moindre autorisation. Des manifestations que le président Tebboune en personne a saluées par leur pacifisme. Mieux, si une demande devait être déposée, elle ne sera jamais accordée comme le furent toutes les demandes d’organisation de rassemblements même dans des salles confinées, comme celle du PAF. Depuis plus d’un an, les Algériens manifestent tous les mardis, vendredis sans aucune autorisation. Ils sortent seuls, souverains, sans que personne ne les y invite. Pourquoi ce qui est toléré jusqu’à présent ne l’est plus ?

Mais passons sur la forme, le fond est autrement plus problématique. La même source dément toute forme de violence lors de cette manifestation. Soit. Que faire des images et vidéos qui montrent des policiers tabasser des manifestants ? Quel justificatif à ces jeunes manifestants en sang ? Se seraient-ils glissés lors de leur fuite ?
Quel argument opposer aux témoignages de ces journalistes présents ? Il ne suffit malheureusement pas de démentir une dérive pour qu’elle ne fût jamais ! 

Le communiqué pèche par l’imprécision. Il ne dit pas un mot sur le nombre de personnes interpellées. Où sont-elles ? Pourquoi ces Algériens sont toujours détenus ? Mieux encore, nous ignorons pour l’heure le nombre de personnes arrêtées et détenues dans le cadre des manifestations. Aucun chiffre n’a été avancé.

Nous aurions aimé que tout ce que la presse et les réseaux sociaux ont rapporté sur cette sombre journée du 7 mars à Alger ne fût que de l’imagination. Mais hélas…

Le rôle de la police est de protéger les citoyens, surtout quand ceux-ci manifestent pacifiquement pour un meilleur avenir du pays.

Aujourd’hui, 8 mars, journée internationale de la femme, des femmes mais aussi des hommes vont manifester sans autorisation. Faut-il s’attendre alors aux mêmes scènes qu’hier samedi ?

Auteur
Yacine K.

 




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