L’Algérie va nommer prochainement un ambassadeur en Espagne, mettant fin à plus de 19 mois de brouille diplomatique provoquée par le revirement de Madrid sur le dossier du Sahara occidental, a-t-on appris vendredi de source diplomatique.
Tout ça pour ça ! Alger, qui avait rappelé son ambassadeur le 19 mars 2022, a demandé le feu vert du gouvernement espagnol à la nomination de ce nouvel ambassadeur, qui devrait être accordé dans les prochaines semaines par le Conseil des ministres, a précisé cette source.
Selon le média en ligne espagnol El Confidencial, le nouvel ambassadeur algérien sera le diplomate Abdelfetah Daghmoum, ancien numéro deux de l’ambassade d’Algérie à Madrid et ex-ambassadeur algérien en Guinée. Pour autant, l’Espagne, du moins son chef de gouvernement, n’est pas revenu sur ses déclarations sur le Sahara occidental.
L’Algérie avait décidé de rappeler son ambassadeur pour protester contre le revirement de l’Espagne en faveur du plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, une ex-colonie espagnole que se disputent Rabat et les indépendantistes du Front Polisario.
Cette volte-face, qui a mis fin à la position historique de neutralité de Madrid sur ce dossier, a été décidée par le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez dans le cadre d’un rapprochement diplomatique avec Rabat.
Elle a provoqué la colère d’Alger, soutien historique du Polisario, qui a décidé en représailles de suspendre un traité d’amitié conclu en 2002 avec Madrid et de limiter les transactions commerciales avec l’Espagne, en gelant les opérations bancaires avec ce pays.
Cette décision a certes eu de lourdes conséquences pour les entreprises concernées, notamment dans le secteur de la céramique, dans l’agroalimentaire et dans le BTP, qui ont vu leurs projets gelés et leurs exportations chuter. Mais il est certain que les entreprises algériennes ont également souffert de cette énième brouille.
Alger va donc renvoyer un ambassadeur sans faire plier le chef de gouvernement Pedro Sanchez. Tout ça pour ça !
L.M./AFP