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Retour sur le gaz de schiste en Algérie

DECRYPTAGE

Retour sur le gaz de schiste en Algérie

Pas d’embrouille, le gisement solaire ne s’achète pas, ne se vend pas et ne s’économise pas, il s’utilise, point final. En période de vache maigre qui correspond à l’après-pétrole ou à l’épuisement de l’ultime ressource énergétique, l’Algérie va se pencher sur le développement de  l’énergie solaire. Pour le moment la tendance est au gaz de schiste, « voyons donc cette politique»! 

Vivre dans le vice du gaz de schiste

L’exploitation de l’énergie fossile reste encore d’actualité et a préséance sur toutes autres formes d’énergie. Grâce aux hydrocarbures, une certaine catégorie d’algériens vit princièrement d’où cette démotivation pour les énergies renouvelables. Il faut reconnaître que  l’énergie solaire est propre, gratuite et infinie en revanche le gaz de schiste est redoutable, onéreux et non éternel. Pour ainsi dire, le solaire est incomparable au gaz de schiste. Ce dernier est enfoui dans les entrailles de la terre et accessible par forage non conventionnel. J’ouvre la parenthèse pour dire qu’il existe une étape critique avant  la fracturation hydraulique : la perforation du tubage horizontal. Pour ce faire, l’usage d’un explosif très brisant tel que le RDX ou l’uranium appauvri est envisageable, je ferme la parenthèse. Ce méchant projet de gaz de schiste est en train de faire son chemin, des puits pilotes sont déjà dans le paysage et ce, malgré l’absence de garantie contre les vices cachés de la fracturation hydraulique. Donner libre court au forage non conventionnel qui est techniquement immature, écologiquement compromettant et socialement insoutenable est une malheureuse aventure qui justifie l’opposition à ce péché environnemental.

À qui faut-il attribuer la paternité de l’industrie du gaz de schiste? 

La politique irrationnelle que suit l’Algérie va à l’encontre de l’esprit du développement durable par le fait d’épuiser les ressources énergétiques finies et de laisser à plus tard celles qui sont infinies. La préservation des énergies renouvelables et le recours aux énergies non conventionnelles n’est ni plus ni moins qu’une  débâcle de l’âme dirigeante qui va propulser l’Algérie vers l’incertitude. Selon les avis d’experts indépendants, l’industrie du gaz de schiste est un jeu qui n’en vaut pas la chandelle. L’idée de l’exploitation du gaz de schiste est née pour combler avant tout les besoins et desiderata des pays de la rive nord de l’Algérie. Cette industrie  a vu le jour en 2014 suite à un plan d’affaire qui va aboutir à une situation de «perdant-gagnant».

De toute évidence, la partie perdante est connue d’avance : l’état rentier qui ne cesse d’avouer son impuissance de vivre hors du secteur des hydrocarbures. Et enfin, ce n’est plus un secret pour personne, la paternité du projet de gaz de schiste est attribuée à Bouteflika. Ce dernier a accablé son pays car il s’est engagé dans cette voie sans débat ni consultation et en délicatesse avec la loi. En revanche, il jouit en plus de l’impunité, de la bienveillance! Pourquoi ce désir ardent pour le gaz de schiste versus cette démotivation pour les  énergies renouvelables? Tout bonnement parce que «la girouette du pouvoir n’est pas orientée au vrai vent de l’esprit mais, elle est restée calée par la rouille des vaines habitudes » comme disait Pierre Céserole.

Démagogie et contre-vérité 

M. Tebboune, c’est de la pure démagogie de dire que le gaz de schiste est un signe de grâce et de bénédiction, si l’on ne dit pas en même temps : pour avoir ce gaz il faut sacrifier entre autres, un élément vital à savoir l’eau des aquifères. Avec le temps, les Algériens sont d’avis que le potentiel d’hydrocarbures dont dispose le pays est une malédiction car il n’incite pas au développement et ne fait pas de l’Algérie un pays où il fait bon vivre et travailler.

Durant l’époque de Bouteflika les réservoirs d’hydrocarbures ont été siphonnés et tout ce qui est pourvu de valeur économique immédiate a été convoité mais les algériens sont restés sur leur faim. Bouteflika a été cruel envers l’Algérie, sa vulgaire politique du «pouvoir contre les ressources naturelles» a été adoptée pour se maintenir durant deux décennies.

Assurément, Bouteflika a voulu faire de l’Algérie un désert, il a fortement abusé de la raison d’état, au point de céder à un partenaire étranger (GMA Resources), sans le moindre sou, une mine d’or à Tamanrasset. Quand Sonatrach réaffirme sa volonté de développer les ressources non conventionnelles, il n’y a aucun soupçon de doute que nous sommes dans la mise en œuvre du redoutable programme de Bouteflika.

Le bénéfice du doute contre le fardeau de la preuve

Le fardeau de la preuve que l’industrie du gaz de schiste est sécuritaire, incombe à l’état algérien et non au peuple. À ce jour, le promoteur du gaz de schiste n’est pas en mesure  de convaincre le monde par une évaluation environnementale stratégique (ÉES) ou par une étude d’impact (EI). Il faut que l’état démontre hors de tout doute que les nappes d’eau ne seront pas contaminées et que les eaux techniques seront traitées par des moyens actifs et non par des moyens passifs comme l’évaporation. Il est légitime donc de s’alarmer face à ce projet nébuleux de gaz de schiste qui demeure un secret bien gardé. Pour faire court, l’algérien bien averti n’est pas prêt d’accorder le bénéfice de doute à celui qui ose lui tourner le dos et faire la sourde oreille.

Auteur
Djamel Gaham

 




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