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Rouiched : le géant d’Ath-Djennad

Impérieuse culture du terroir

Rouiched : le géant d’Ath-Djennad

Pour oublier Tebboune, Chenegriha, l’APS, l’ENTV et toute la smala de Buster Keaton qui sévit au sommet, et qui ne sait pas ce que le mot rire veut dire (et c’est peut-être bien là que se dessine une frontière infranchissable entre ces tristounets et un peuple de nature joviale), nous vous proposons un peu de culture et d’humour.

S’il y un comédien pour lequel l’étiquette d’artiste accompli n’est pas une simple métaphore tant elle lui sied comme un gant, c’est bien Rouiched. Cinéma, théâtre, et chansonnette sont des domaines de prédilection dans lesquels il excellait et rayonnait du haut d’un charisme et d’un humour hors pairs.

Pour le commun des Algériens, Rouiched c’est avant tout son rôle de premier plan dans l’Opium et le bâton, le film qui l’a révélé au cinéma, et l’inclassable Hassen Terro. Mais la carrière de l’artiste est une longue suite de succès engloutis dans les méandres du temps et de l’oubli. 

Ce qui est moins connu du comédien c’est sans doute son répertoire de chansons humoristique, voire hilarantes, car avant de devenir l’artiste que l’on sait, Rouiched avait connu une période faste dans l’interprétation de textes cocasses.

Biographie 

De son vrai nom Ahmed Ayad, Rouiched est né le 28 avril 1921 à la Casbah d’Alger. Son père est originaire d’Ath Djennad dans la commune d’Azzefoun. Sa mère est native de Blida. Ce qui est méconnu du grand public, c’est sans doute le fait qu’il est le demi-frère de l’immense Hadj Mrizek. Comme quoi, le talent est souvent une affaire de génétique.    

Durant son adolescence, il fait mille petits métiers pour survivre. Self-made-man, il obtient son premier rôle dans une pièce de Abdelhamid Ababsa intitulée Estardjâ yâ assi (Reviens à toi Ô inconscient). Son interprétation sauve la pièce de l’échec. Il se lance alors dans la profession et devient animateur d’une troupe artistique. Il côtoie les grands noms de l’époque : Rachid Ksentini, Mustapha Badie, Nadjat Tounsi, Sid-Ali Fernandel, Mohamed Touri, Mustapha Kateb… Sa conception de l’art et du théâtre lui vaut les griefs de Mahieddine Bachetarzi.

Après l’indépendance, il fait partie de la troupe du Théâtre national algérien. Il obtient la consécration avec le film de Mohamed Lakhdar-Hamina Hassen Terro. Il poursuit sa carrière à la Télévision Algérienne où il joue dans de nombreux sketches et téléfilms jusqu’à sa disparition.

Rouiched s’en est allé sur la pointe des pieds, le 28 janvier 1999 (à l’âge de 77 ans), à El Biar.

Rappelons aussi qu’un hommage à titre posthume lui avait été rendu le 1er février 2015, au théâtre Kateb Yacine de Tizi-Ouzou.

Dans cette ambiance morose et de chasse aux sorcières qui sévit au pays, rien ne vaut une plongée dans l’univers de la chanson humoristique de Rouiched. 

Nous vous proposons un album complet avec des titres aussi exquis les uns que les autres. À savourer sans modération jusqu’au bout du cauchemar qui sévit au pays. 

K. M.

Auteur
Kacem Madani

 




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