Le député de la Somme François Ruffin a lancé ce samedi 28 juin à Paris son nouveau mouvement Debout !, déclinaison nationale de son micro-parti Picardie Debout !, avec l’intention de se structurer pour peser à gauche sur l’élection présidentielle de 2027.
Lancé en 2017, le petit parti de François Ruffin devenait, par son nom Picardie Debout !, presque antinomique avec les ambitions nationales de l’homme politique. « C’est l’Everest en tongs qu’on va plusieurs fois devoir monter », a prévenu ce samedi l’ancien député de La France insoumise, devant environ 200 militants et sympathisants. « Mais quand est-ce que ça a déjà été facile ? Quand est-ce que, pour la gauche, ça n’a pas été David contre Goliath ? », a-t-il interrogé.
Son créneau reste toujours le même : s’adresser à la France des classes populaires et moyennes, en dénonçant la mondialisation et les élites, pour regagner les anciens électeurs de gauche passés à l’extrême droite, notamment dans les zones périurbaines et rurales. « Il y a un ressort psychologique chez nos dirigeants, ils ont envie de faire souffrir le pays, ils ont envie de faire souffrir le peuple », a accusé le Picard.
« Quand on parle de peuple de gauche, on a quelque chose qui risque de devenir un oxymore. Le peuple, c’est l’arbitre de la nation. C’est comme l’arbitre au foot, même quand il a tort, il faut en comprendre ses raisons », a-t-il mis en garde. Et ce fervent soutien des Gilets Jaunes de souligner : « Quand le beau mot d’écologie devient le plus détesté du pays, il faut le noter. »
Plusieurs représentants de la gauche présents au lancement
Figure de l’union de la gauche, engagé dans un processus – encore à construire – de primaire pour la présidentielle de 2027, François Ruffin pouvait notamment compter samedi sur la présence du député socialiste Laurent Baumel, du député Alexis Corbière – également un ancien insoumis, qui siège actuellement avec les Écologistes à l’Assemblée – ou de l’ancien député communiste Sébastien Jumel.
En prenant soin de rappeler l’importance de la lutte contre le changement climatique ou pour les droits des personnes LGBTQ+ en ce jour de marche des fiertés, François Ruffin a aussi convoqué ses références en termes de mobilisations populaires : les manifestations contre Alain Juppé en 1995 ou la Révolution française, « acte de naissance de la gauche française ». Enfin, pour souligner l’importance de la démocratie directe, une de ces métaphores dont il raffole tant : « Faire l’amour une fois tous les cinq ans, ce n’est pas une vie sexuelle. Voter une fois tous les cinq ans, ce n’est pas une vie démocratique. »
RFI