Il est extrêmement difficile de suivre le raisonnement des pays occidentaux qui fonde les relations internationales uniquement sur le système politique.
Ce raisonnement alterne le pouvoir de l’Etat incarné par les forces représentatives parce qu’il y a une réalité géopolitique des Etats qui dépasse les limites de ce même raisonnement. A tel point que depuis l’écroulement de l’union soviétique, l’Occident par l’intermédiaire de l’OTAN ne cesse d’élargir son espace dans presque toute l’Europe orientale.
Malgré la montée en puissance de la Chine, devenue selon la nouvelle doctrine américaine, l’ennemi numéro 1, les Russes, défaits au moment de la chute du mur de Berlin, ont assisté en impuissants à l’intégration des anciens pays du bloc soviétique (Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie, etc).
Aux termes d’un jeu politique subtile, en 2014, le régime pro-russe en place à Kiev a perdu la partie pour laisser place à une classe politique pro-occidentale. Vaille que vaille, les allégations russophiles et plus particulièrement ceux du Dombass n’ont fait qu’envenimer les relations entre les deux parties.
Or, la profondeur culturelle et historique entre l’Ukraine et la Russie est sans commune mesure avec la géographie de l’Europe pour que les pays occidentaux feignent ignorer le poids historique de la relation complexe qui lie les deux populations.
En faisant fi de la réalité géopolitique, les Occidentaux mettent toujours en avant leur modèle politique pour résoudre les antagonismes politiques.
Contrairement au président russe qui est une pure émanation de l’Etat profond, le président ukrainien a été élu démocratiquement. Même si l’élection de Valodymyr Zelensky, ancien comédien satirique, est une opération de charme politique qui est forcément contributive de l’Etat spectacle.
Bien avant, le président américain Donald Trump connu pour ses talk-show, la France s’est essayé négativement avec la candidature de Coluche à l’Etat spectacle. Or, pas plus que l’exportation de la démocratie par l’Occident n’est viable il est difficile d’admettre aujourd’hui que l’unilatéralisme idéologique prôné par ce même Occident ne s’impose de lui-même à des pays comme la Chine et la Russie qui sont régis respectivement par la tradition impériale et tsariste.
Quoiqu’il en soit l’issue de la guerre d’Ukraine, le cadre des relations internationales rigidifiées depuis la Seconde Guerre mondiale par les vainqueurs doivent évoluer pour laisser à une plus grande représentativité des Etats en commençant par ceux du BRICS.
Il n’en demeure pas moins que les pays occidentaux aussi vertueux qu’ils le soient pour défendre la démocratie marque le pas lorsqu’il s’agit d’agir favorablement au nom du même principe pour défendre certaines sociétés aspirantes à l’acquis démocratique.
Fatah Hamitouche