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Saïl Mohamed : la vie d’un libertaire en lutte 

PORTRAIT

Saïl Mohamed : la vie d’un libertaire en lutte 

«Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. », Ferdinand Foch 

En ces temps de crispations identitaires et de replis communautaires, d’obscurantisme islamique et de reflux de la combativité politique progressiste et d’étiolement de l’esprit révolutionnaire, il est de la plus haute importance de se tourner vers des personnalités algériennes exemplaires et emblématiques en matière d’engagement politique, pour se ressourcer aux plans du militantisme (la praxis) et de la conscience politique (la théorie), afin de renouer avec le projet d’émancipation social.

Et parmi les nombreux révolutionnaires que compte l’Algérie émerge une remarquable personnalité totalement méconnue du paysage politique algérien et ignoré de l’historiographie algérienne. Et pour cause ! Le pouvoir algérien a toujours éliminé de l’histoire, au sens propre et figuré, les authentiques révolutionnaires algériens.

Déserteur lors de la Première Guerre mondiale, engagé dans la colonne Durutti pour combattre le fascisme et défendre la révolution espagnole, Mohamed Saïl (1) était aussi un ardent militant contre le colonialisme et le capitalisme. Mohamed Saïl n’était pas homme du juste milieu et du compromis. C’était un révolutionnaire radical. Contre le capitalisme, tout comme contre le stalinisme et le fascisme, il était intransigeant. 

« Face à la canaille fasciste tremblant de frousse », dans l’organe Le Libertaire, il appelait à recourir à la grève générale insurrectionnelle, plutôt qu’à des meetings et des manifestations, qu’ils jugeaient inopérants et inefficaces.  Pour Mohamed Saïl « voter c’est capituler ». Seul l’incessant combat révolutionnaire est potentiellement émancipateur. 

Longtemps, Saïl Mohamed n’était connu que des historiens de l’anarchisme. Ignoré par l’histoire officielle algérienne, il a été pourtant un militant anticolonialiste de la première heure. Au reste, il s’est singularisé surtout par son combat internationaliste. Saïl Mohamed était un militant anarchiste, plus précisément communiste libertaire. Réputé pour son intransigeance, il est demeuré fidèle à ses convictions anarchistes libertaires jusqu’à sa mort, en 1953.

Certes, il a été un militant actif de l’anarchisme libertaire participant même à la guerre d’Espagne en 1936, mais il a également lutté infatigablement contre le colonialisme français, depuis la métropole où il s’était installé. Malheureusement, il est mort quelques mois avant l’insurrection de novembre 1954 qu’il appelait de ses vœux.

Nul doute qu’il aurait assurément pris part à la lutte pour l’indépendance, s’il était encore vivant à l’époque du déclenchement de la révolution algérienne. De surcroît, il n’est pas inutile de relever que, grâce à sa prodigieuse et perspicace intelligence, Mohamed Saïl avait décelé et mesuré, dès les années 1920, les dangers du stalinisme et de l’islamisme, au moment où ces deux hydres embryonnaires étaient encore dans leurs langes totalitaires, planétairement couvées, adulées et vénérées.

Dès la naissance du PCF, il avait manifesté sa méfiance à l’égard de ce parti communiste trop stalinisé à ses yeux libertaires, coupable « d’une soumission servile au gouvernement de Moscou, qui torture et emprisonne les meilleurs révolutionnaires dans les bagnes de Russie ». 

Le libertaire d’At Ouaghlis

Saïl Mohamed, de son nom complet Mohand Amezian Ben Ameziane Sail, est né le 14 octobre 1894 à Taourirt Beni Ouaghlis (Kabylie), en Algérie, et il est décédé en avril 1953 à Bobigny (France). Militant d’obédience libertaire communiste, engagé comme volontaire dans le groupe international de la colonne Durruti durant la Révolution espagnole, il était également un authentique militant révolutionnaire anticolonialiste. Jacques Prévert lui a dédié le poème Étranges étrangers (2). 

Saïl Mohamed a fait ses études primaires en Algérie. Très jeune, il s’est établi en France. Dans un premier temps, il a exercé la profession de chauffeur mécanicien, ensuite le métier de réparateur de faïences. Pendant la Première Guerre mondiale, il est interné pour insoumission puis désertion. A sa libération, il s’installe dans la région parisienne et adhère à l’Union anarchiste.

En 1923, il fonde avec Slimane Kiouane le Comité de défense des indigènes algériens. Dès 1924, dans ses premiers articles, publiés dans Le Libertaire, La Voix Libertaire, il dénonce le colonialisme, le centenaire de la conquête de l’Algérie. En 1932, il devient le gérant de L’Éveil social et y publie plusieurs articles où il appelle les Algériens à s’organiser et à se révolter.

A la fin de l’année 1932, la publication de son article antimilitariste lui vaut des poursuites judiciaires. En 1934, au lendemain de la manifestation des ligues du 6 février 1934, il est arrêté pour possession d’armes prohibées (pistolets et grenades) et écope de quatre mois d’emprisonnement. A sa libération de prison, Saïl ne désarme pas et reprend son combat, ses activités militantes politiques. Il devient responsable de l’édition nord-africaine et tente de reconstruire le Groupe anarchiste des indigènes algériens. 

Au début de la guerre d’Espagne en 1936, alors âgé de 42 ans, Saïl s’engage dans le Groupe International de la colonne Durruti (CNT) créé par les anarchistes refusant de se fondre dans les Brigades internationales qu’ils considéraient contrôlées par les staliniens. Ses premières lettres du front ont été publiées dès octobre 1936 dans L’Espagne antifasciste. En novembre 1936, il est blessé au bras par une balle explosive près de Saragosse, à cent mètres des lignes franquistes. Un temps hospitalisé à Barcelone, il rentre en 1937 en France. Mutilé, il commence désormais à exercer le métier de réparateur de faïences. 

Au cours de l’année 1937, il participe à diverses manifestations : contre l’interdiction du PPA, contre la répression des manifestants tunisiens et pour le soutien de la révolution espagnole. Le 17 mars 1937, il participe au meeting organisé à la Mutualité par l’ensemble des organisations de la gauche révolutionnaire pour protester contre l’interdiction de l’Étoile nord-africaine (ENA) dirigée par Messali Hadj. En 1938, il est arrêté et condamné pour provocation de militaire, puis, en septembre 1938, pour avoir distribué des tracts contre la guerre ; il est condamné à 18 mois d’emprisonnement. 

En 1941, sous l’occupation, il est encore arrêté et interné dans le camp de Riom d’où il s’échappe. Dans la clandestinité, il se spécialise dans la fabrication de faux papiers. Dès la Libération, Saïl essaye de reformer des comités d’anarchistes algériens. Dans le même temps, il tient dans Le Libertaire une chronique de la situation en Algérie. En 1951, il est nommé responsable au sein de la commission syndicale aux questions nord-africaines. Dans ce cadre, il produit une série d’articles notamment sur « Le calvaire des indigènes algériens ». 

Mohamed Saïl meurt fin avril 1953. Au lendemain de sa mort, son journal lui a consacré un article d’hommage. Puis dans Le Libertaire n°390 du 20 mai 1954 : « Voici un an disparaissait notre camarade Mohamed Saïl, militant exemplaire. Quelques semaines avant sa mort, il collait encore le Lib à Aulnay. Nous lui disions de se reposer, nous le sentions faible. Il n’y avait rien à faire. Il voulait militer, il voulait se battre jusqu’au bout. Sa vie a été un éternel combat. Il a vécu notre idéal, il a été de toutes les actions. Il a payé durement. Pour notre idéal, il a passé onze années de son existence brève dans les prisons et les camps de la République. (…). Partout, à tout instant, il n’avait qu’un seul but : répandre autour de lui, les graines de la révolution. Il incarnait l’anarchisme social, le communisme libertaire, pour lui les deux termes étaient synonymes. Son combat était prolétarien et révolutionnaire. Il souffrait au plus profond de lui-même la vie injuste, la vie mauvaise imposée par les puissants de l’heure. Il souffrait surtout pour ses frères algériens, pour ses frères colonisés du monde. »

Voici ce qu’il leur disait (Lib. N°273) : « Toutes les plaines fertiles sont enlevées aux travailleurs et en récompense, le colon bourgeois « élu » octroie généreusement un salaire de famine et des journées de labeur de 10 à 14 heures. Gare aux fortes têtes ! Oser déclencher une grève revendicatrice avec occupation d’usine est puni non de prison, mais de la balle salutaire d’un CRS… au nom d’une civilisation bienfaisante ! De plus, en l’absence du présumé coupable, l’arrestation d’otage est coutumière. Voilà les exploits courants des colonialistes assassins, avides de carnage… Que tous reconnaissent que les travailleurs originaires des pays d’outre-mer, venant chercher en France un peu plus de bien-être et de liberté, sont vraiment des hommes braves qui méritent bien des égards. Malheureusement, au contact de leurs frères de misère de la métropole, qu’ils distinguent nettement des tueurs d’outre-mer, ils se heurtent souvent à l’incompréhension ou au dédain. D’où leur méfiance vis-à-vis des « roumis » (sans toutefois généraliser). (…) Oui ! Sachez, camarades, que les anarchistes sont vos réels amis qui ne vous demandent rien d’autre que d’être à leurs côtés, pour mener la lutte contre le capital, l’Etat et le colon, qui ne sont qu’un seul monstre, sous un même bonnet. » 

Et d’ajouter : « C’est un autre aspect de Mohamed Saïl : le désir de connaissances. Toute sa vie, il a travaillé pour se cultiver. Il avait été très peu à l’école mais en remontrait sur bien des points à ceux qui se piquent d’avoir de l’instruction. (…) En 1939, après une distribution de tracts contre la guerre, il était encore interné et commençait sa dixième année de prison. On perquisitionnait chez lui et on volait une partie de sa bibliothèque qu’il affectionnait particulièrement. » 

De toute évidence, Saïl Mohamed était doté d’une prodigieuse intelligence.  Il faisait preuve d’une grande perspicacité dans ses analyses. Quoique né à la fin du XIXe siècle, c’était un homme en avance sur son temps. A lire les quelques extraits de ses articles, on croirait qu’ils ont été rédigés à notre époque, en 2020, tant les enjeux politiques, économiques et géostratégiques intelligemment décrits et analysés sont toujours d’actualité. Les grands esprits et les révolutionnaires sont intemporels et immortels. Saïl Mohamed, en dépit de son faible niveau d’instruction scolaire, a publié de nombreux textes dans des périodiques anarchistes et libertaires. Il a beaucoup écrit. C’était un autodidacte. 

« Tous ensemble, nous édifierons un règne sans classes, […] où il n’existera ni maîtres ni valets, mais seulement des hommes égaux », a écrit Saïl Mohamed. « La République n’a rien à envier au fascisme : tous deux communient dans l’arbitraire et le désir de rabaisser. » (On croirait qu’il décrit les Républiques française et algériennes actuelles qui se sont illustrées par leur politique répressive, respectivement contre les Gilets jaunes et les activistes du Hirak). 

Très tôt, il a fustigé le colonialisme, notamment la conquête de l’Algérie : « L’histoire de toutes les colonisations nous l’apprendra sans conteste : elle se résume à un servage intensif ; c’est le vol, la piraterie, le viol qui l’accompagnent toujours ! » « Les indigènes soumis sont des enfants, de grands enfants qui vivaient librement et simplement, avec leurs traditions. Ils naissaient et mourraient hors des trompeuses complications des sociétés modernes. Et voilà que, sous prétexte de les coloniser, on les vole, on les pille, on les dépouille. »

«Quand le soldat arrive, au nom de la civilisation, il brûle, il massacre, emporte. Il affame les vieillards quand il ne les tue pas ; il prend les femmes pour son plaisir ; il s’intéresse aux enfants quand il ne les souille pas de sa bave soldatesque. » «Que nous a donc apporté cette France si généreuse dont les lâches et les imbéciles vont partout proclamant la grandeur d’âme ? » « La presque totalité de la population indigène vit dans la misère physique et morale la plus grande. » « Toute presse indigène est interdite, toute association vite dissoute. Il ne subsiste aucune possibilité de défense. Les indigènes sont astreints à un service militaire de deux ans (trois selon certains articles), alors que les fils d’Européens ne font plus que dix-huit mois ». 

En 1924, il publie dans Le Flambeau, journal libertaire (des Groupes libertaires d’Afrique du Nord), un réquisitoire contre la France coloniale, ces « pirates rapaces » et ces « canailles sanguinaires » qui asservissaient l’Algérie au nom de la civilisation. Dans de nombreux articles, il dénonce l’asservissement colonial : « L’ignorance, l’abrutissement dans lesquels vous nous maintenez pour mieux nous tenir sous votre joug, sous le régime de servitude et de trique ». 

«C’est notre sol natal que, de pères en fils, nous fécondons de notre labeur : vous êtes venus nous déposséder, nous voler nos biens et, sous prétexte de civilisation, vous nous obligez maintenant, pour ne pas mourir de faim, de trimer comme des forçats, pour votre profit, contre un salaire de famine », a-t-il écrit. Il fustige aussi le Code de l’indigénat : « Une honte pour une nation moderne. » Il ne cesse de solliciter la solidarité internationale pour inviter les bonnes consciences à lutter pour « la suppression de l’odieux régime de l’Indigénat qui consacre notre esclavage ». Il revendique le droit à la dignité et à la liberté pour le peuple algérien. Dans un de ces articles, il conclut son texte par cette proclamation prodromique : « Prenez garde, gouvernants, au réveil des esclaves ! »

Dans d’autres articles, il emploie fréquemment cette sentence visionnaire : « Prenez garde qu’un jour les parias en aient marre et qu’ils ne prennent les fusils ». Le 1er novembre 1954, ses frères révolutionnaires algériens prennent les fusils, autrement dit le Maquis, pour libérer le pays du jour colonial.  

En 1929, Saïl fustige dans La Voie libertaire « les folliculaires appointés des grands bourreurs de crânes [qui] proclameront, en de massives colonnes, les vertus civilisatrices de la France ». En 1931, lors de l’exposition coloniale internationale organisée à Paris, Mohamed Saïl est alors secrétaire du Comité de défense des Algériens contre les provocations du centenaire. Il proteste contre cette foire coloniale : « Que nous a donc apporté cette France si généreuse dont les lâches et les imbéciles vont partout proclamant la grandeur d’âme ? Interrogez un indigène, tâchez de gagner sa confiance. L’homme vous dira de suite la lamentable situation de ses frères et l’absolue carence de l’administration française devant les problèmes d’importance vitale. La presque totalité de la population indigène vit dans la misère physique et morale la plus grande. Cette misère s’étale largement.

Dans les villes d’Algérie, ce ne sont, la nuit venue, que gens déguenillés couchés sous les arcades, sur le sol. Dans les chantiers, les mines, les exploitations agricoles, les malheureux indigènes sont soumis à un travail exténuant pour des salaires leur permettant à peine de se mal nourrir. Commandés comme des chiens par de véritables brutes, ils n’ont pas même la possibilité de recourir à la grève, toute tentative en ce sens étant violemment brisée par l’emprisonnement et les tortures. N’ayant aucun des droits de citoyen français, soumis à l’odieux et barbare code de l’indigénat, les indigènes sont traînés devant des tribunaux répressifs spéciaux et condamnés à des peines très dures pour des peccadilles qui n’amèneraient, dans la métropole, qu’une simple admonestation. Toute presse indigène étant interdite, toute association étant vite dissoute, il ne subsiste, en Algérie, aucune possibilité de défense pour les malheureux indigènes spoliés et exploités avec la dernière crapulerie qui puisse exister. » 

Quelque temps après, il publie une nouvelle diatribe dans le même journal contre « les caïds » (fonctionnaires algériens œuvrant pour l’Etat français), « la vieille aristocratie féodale et les représentants religieux algériens ». En mai 1925, il est incarcéré en Algérie pour avoir conspué dans un café kabyle « le régime des marabouts qui bernent les populations ».  « Sale clique des marabouts » (« N’attendez rien d’Allah, les cieux sont vides »).  

En tant qu’anarchiste (communiste libertaire) internationaliste, son combat anticolonialiste était étroitement lié à son engagement anticapitaliste. Le sort du peuple algérien colonisé était lié à celui des travailleurs français dominés et exploités. Pour Saïl Mohamed, le peuple français (les travailleurs et humbles français) ne sont pas coupables des ignominies coloniales. C’est pourquoi il appelait de ses vœux le peuple algérien colonisé et les masses françaises exploitées à unir leurs forces pour lutter respectivement contre le colonialisme et le capitalisme, pour renverser leurs maîtres. Le combat de Saïl se place par-delà les divisions communautaires, ethniques ou religieuses : « Les bourreaux, partout, sont de la même race », prêchait-il aux travailleurs algériens et français. » 

Dans les années 1930, dans son journal L’Eveil social, au moment où l’Association des Oulémas Musulmans Algériens et autres politiciens réformistes algériens prônaient, d’une part l’assimilation politique à la France (par la participation à la gestion des affaires indigènes et l’invitation de la population algérienne colonisée à s’intégrer dans la cité française avec le maintien du statut personnel, coranique, mesures avalisées par le congrès du 7 juin 1936. Lors de ce congrès, la représentation des Indigènes au Parlement occupe la première place dans les revendications politiques de ce comité. Ben Badis, entre autres, prônait l’assimilation : « On nous traite de destouriens, de wahabites alors que nous sommes et ne voulons être que des Français musulmans ». 

Le Congrès du 7 juin 1936 vote plusieurs motions, à commencer par « la seule politique musulmane en Algérie consiste dans l’octroi de tous les droits de cité aux Algériens musulmans avec la conservation de leur statut personnel ». Le deuxième point voté lors de ce congrès stipule : « Le rattachement pur et simple à la France, avec suppression des rouages spéciaux : Délégations financières, communes mixtes, gouvernement général ») ; et d’autre part l’assimilation culturelle à l’Orient (au détriment de l’identité et de la personnalité algériennes : c’est l’inauguration de l’ère de l’arabo-islamisme outrancièrement orientalisé), Mohamed Saïl, lui, exhortait le « peuple algérien, peuple esclave » à se lever, à se révolter contre la France coloniale. On décèle dès cette époque lointaine la différence entre la mentalité collaborationniste portée par les islamistes et les réformistes bourgeois, toujours favorable à tout ordre établi, et l’esprit révolutionnaire inscrit dans les gènes des premiers combattants algériens, résolument antisystème. 

Quelques années plus tard, traitant de la question de l’exil (l’expatriation en France), il s’oppose à l’émigration des Algériens. En effet, il évoque comme raison le déchirement du déracinement, l’éclatement des familles, la souffrance de l’exil, et surtout le traumatisme de l’exploitation patronale en métropole : « On se débrouille mieux lorsqu’on est chez soi, et en Afrique du Nord la solidarité jouerait à plein. » 

Mesloub Khider  

1– Mohamed SaïlL’étrange étranger. Ecrits d’un anarchiste kabyle, Éditeur Lux, 2020 

2– Le poème de Jacques Prévert « Étranges étrangers » peut être écouté sur YouTube : https://youtu.be/r0iuoPzkXg4 

 

Auteur
Mesloub Khider  

 




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