Site icon Le Matin d'Algérie

Scandale Naïma Ababsa : racisme primaire ou dérive éphémère ? (Vidéo)

Polémique

Scandale Naïma Ababsa : racisme primaire ou dérive éphémère ? (Vidéo)

Tout part d’un selfie et d’un post Facebook malencontreux dans lesquels Naïma Ababsa fait part d’une gêne occasionnée par des claquements de chewing gums à bord d’un avion d’Air Algérie, lors de son voyage retour Paris-Alger du 4 janvier 2018. Un selfie accompagné d’un texte explicite : « Enfin de retour… mais wallah Air Algérie wellete air Ouagadougou.. Que desAfricains à bord…Je ne les déteste pas mais les claquements de chewingum c’est trooop… ».

Un selfie et un texte qui ont vite fait de déclencher un tollé de réprobations et de vindictes sur la toile !
Raciste, Naïma Ababsa ? Non, non et non ! tonne-t-elle, en essayant de se justifier, de façon bien maladroite, dans une vidéo postée ce jour, samedi 6 janvier (voir ci-bas). Une vidéo dans laquelle elle prend soin de s’afficher dans une tenue beaucoup plus convenable à la société dans laquelle elle évolue. Un accoutrement troqué contre la coquette tenue occidentale, dans laquelle elle s’affiche en casquette de petite jeunette en vogue, ceci dit en passant, qui lui sied à merveille, contrairement à l’artifice islamiste noirâtre de la dernière vidéo !

Nous ne nous serions certainement pas mêlés de cette affaire pour en donner notre angle de vision analytique si Naïma Ababsa ne faisait pas partie de ces chanteuses qui nous chantent et nous racontent une Algérie de fraternité, telle que nous l’avions toujours rêvée et, malgré tout, un petit peu vécu.

Il y a plus de 20 ans, une amie débarquait d’Alger avec la dernière cassette de Naïma dans son sac. La cassette en question contenait un titre magique, en termes de paroles et de musique : « li baghi ykssi mertou ». Un hommage sublime aux nombreuses tenues du terroir dans lequel Naïma passe en revue toute une panoplie d’airs musicaux adaptés à chaque région, avec une vocalité et des chœurs féminins des plus frémissants ! Un hymne rassembleur, dédié au vivre ensemble, subtilement construit sur des airs populaires et des clins d’œil à chaque région de nos terroirs, avec chacune ses marques spécifiques vestimentaires et musicales, y compris, bien évidemment celles de notre « petite » Kabylie ! 

Je me souviens avoir écouté cette cassette tout le long du trajet Paris-Lannion (petite ville sympathique de Bretagne) ! 5 à 6h d’écoute non-stop pendant lesquelles des vagues d’émotions subtiles défilaient en continu au fil des centaines de kms parcourus ! 

Comme tout le monde, le post de Naïma Ababsa nous surprend, car il remet en question toute cette sympathie et cette admiration cumulées à son endroit, il y a de cela plus de 20 ans ! Ce qui agace encore plus, c’est cette gaucherie d’explications de l’inexplicable contenus dans la dernière vidéo : « dja ittabou, a3mah » (en voulant le soigner, il l’a rendu aveugle !) diraient les algérois !

Non madame ! Avec tout le respect qui vous est dû, on ne cherche pas à expliquer l’inexplicable ! On s’excuse ! on demande pardon ! 

Vous savez madame, demander pardon pour une dérive incontrôlée ne vous diminuerait en rien, bien au contraire, cela vous grandirait ! Car, ce faisant, vous apposeriez une signature et un cachet d’une noblesse de cœur et d’une humilité en phase avec ce que transpire votre jolie voix ! Il ne nous appartient pas de vous dicter les mots exacts qu’il faudrait prononcer pour vous faire pardonner ! mais vous feriez preuve de cette grandeur d’âme qui manque tant à nos vedettes, sans parler de nos hommes politiques, en concoctant un message de quelques lignes, demandant pardon, avant tout à l’Afrique et aux africains que vous avez humiliés !

Comme dirait notre ami « Jiji », le poète discret de Paris « Le chant des femmes est plus grand que les femmes ! »
C’est pour cela qu’en ce qui nous concerne, ce scandale « Ababsien » vient de nous rajeunir de 20 ans ! car tout en transcrivant ce texte, une autre fenêtre laisse couler sur nos oreilles extatiques « li baghi ykssi mertou » en boucle !
 
Demander pardon Madame et reconnaître vos torts, et cette dérive malencontreuse que le commun de mortels aurait pu commettre dans un moment d’égarement incontrôlable, est la meilleure façon de mettre un terme à ce scandale qui ne ressemble ni à votre minois angélique (celui de la photo qui accompagne le post) ni à la tendresse que dégagent l’émotion de vos nombreux succès ! 

Bi-kouli ihtiram

Auteur
Kacem Madani

 




Quitter la version mobile