Dans un communiqué officiel mis sur son site internet le 31 décembre 2020, Sonatrach déclare que « sur le plan financier et malgré les conséquences négatives de la crise sanitaire provoquée par la Covid-19, Sonatrach escompte clôturer l’exercice 2020 avec un résultat bénéficiaire qu’elle  considère comme le fruit des efforts consentis par l’ensemble de ses collectifs et par l’entreprise à travers, notamment, la réduction des dépenses d’exploitation et d’investissement. » (01)

Or, lors de la dernière assemblée générale tenue le 29 décembre 2020, les chiffres qui circulent en disent autrement et semble-t-il le ministre des finances a passé un bon moment dans un débat sur la question d’une demande d’endettement qui avoisine 1 milliard de dollars.

Si l’on arrête dans le scénario le plus optimiste le montant des recettes à 21 milliards de dollars. Pourquoi optimiste ? Parce que durant le mois décembre les prix du baril du Sahara Blend se sont un peu redressés avec une moyenne qui dépasse les 50 dollars et il n’est pas descendu en dessous de 46 dollars durant tout le mois de décembre.

Rappelons que lors de l’entretien du PDG de Sonatrach sur le plateau de la chaîne privée Echourouk TV, il a situé les recettes de cette fin d’année entre 20 et 21 milliards de dollars. (02).

En matière de dépenses pour l’année 2020, plusieurs sources restent concordantes autour de l’équivalent en dollars de 9 milliards de dollars au titre d’une obligation fiscale envers l’État, 5,2 milliards de dollars pour l’investissement, pour l’exploitation près de 7,4 milliards de dollars (980 milliards de dinars) et la part qui revient aux associés autour de 1,5 milliard de dollars. La somme de tout cela dépasse les recettes et donc on ne voit pas où est ce bénéfice ?

Quand bien même, on compterait sur un rapport antérieur du type « take or pay » ou un fruit de contentieux, il est automatiquement pris en charge dans les calculs de recettes. Maintenant si on compte sur des dividendes ou des contributions des filiales du groupe, tout le monde sait qu’elles sont elles aussi à terre pour la simple raison que c’est la société mère qui leur donne du travail (forage, plateforme, sismique, opérations sur puits etc.)

Pourquoi ce n’est pas Alnaft qui annonce les découvertes ?

 On lit dans le même communiqué de Sonatrach « Ceci s’est notamment traduit par la réalisation de 18 nouvelles découvertes, avec un taux de succès nettement plus élevé qu’en 2019. » l’interrogation est pourquoi cette annonce est faite par Sonatrach si tard et pourquoi ces découvertes ne figurent pas sur le site d’Alnaft laquelle agence malgré la nomination d’un nouveau responsable avec des orientations précises du ministre de l’énergie qui réhabilite cette agence dans ses prérogatives son site est toujours bloqué à l’année 2016 (03) la pratique procédurale pour déclarer une découverte, il faut pour chacune d’elle un débit supérieur ou égal à 2m3  /heure par Drill System Test (DST). Ce débit est mesuré en surface sur duse 1⁄2 pour l’huile et 2000 m3 pour le gaz. Il faut souligner que ce critère ne tient pas compte de la taille de la découverte en termes de ressources.

Dans les 48 heures qui suivent ce DST, Sonatrach est tenue de transmettre à Alnaft une déclaration de découverte sous forme de note succincte contenant le nom du puits, le bloc, le permis, le réservoir, la profondeur, tout cela accompagné des résultats. Cet envoi sera suivi plus tard par un rapport détaillé de la découverte. C’est dans ce rapport qu’on mentionne les volumes préliminaires.

L’annonce publique de toute découverte notamment par communiqué de presse doit avoir l’aval d’Alnaft. Si cette procédure est respectée alors pourquoi Alnaft n’actualise pas les découvertes dans son site ?

Rabah Reghis

Renvois           

(01)-https://sonatrach.com/actualites/sonatrach-un-programme-dinvestissement-de-40-mds-dollars-sur-cinq-ans

(02)-https://www.facebook.com/EchorouknewsTV/videos/408320980368049

(03)-http://www.alnaft.gov.dz/indexf268.html?option=com_content&view=article&id=24&Itemid=273