Ainsi a décidé la justice : le verdict est reporté au 22 septembre Dans un nouveau développement de l’affaire qui a suscité une grande onde de choc, l’homme barbu apparu dans une vidéo en train d’agresser violemment une femme et son enfant mineur à Tlemouni a comparu aujourd’hui devant le tribunal de Sfisef, relevant de la wilaya de Sidi Bel Abbès.
La victime a déposé une plainte officielle et, après l’audition des deux parties par le procureur de la République, le dossier a été renvoyé à la section correctionnelle selon la procédure de comparution immédiate.
L’audience préliminaire s’est tenue ce soir et s’est conclue par la décision de libérer provisoirement l’accusé, laissé en liberté, en attendant le prononcé du jugement prévu pour le 22 septembre prochain. L’affaire a éclaté il y a quelques jours après la large diffusion sur Facebook d’une vidéo choquante montrant un homme barbu frappant une femme dans la rue, avant d’asséner un violent coup de tête à son fils mineur lorsqu’il a tenté de la défendre.
La scène a provoqué une vive indignation dans l’opinion publique et s’est transformée en sujet de débat national sur la violence dans l’espace public et la protection des femmes et des enfants.
Dès le premier jour de la diffusion de la vidéo, l’association oranaise La Radieuse, censée être à vocation sportive mais elle s’est toujours illustrée par son larbinisme pro-pouvoir, a tenté d’intervenir en organisant une séance de “réconciliation” entre la victime et l’agresseur, en accompagnant ce dernier jusqu’au domicile de la femme.
L’initiative a suscité une large réprobation de la part d’associations féministes et de défense des droits, qui l’ont considérée comme une tentative de pression sur la victime pour la forcer à pardonner, au lieu de laisser la justice suivre son cours normal. Ce soir, après la décision du tribunal, le président de l’association a déclaré que sa structure attendra le verdict “en toute confiance en la justice”, ajoutant qu’il espère l’intervention des imams et des notables religieux de Sidi Bel Abbès pour “mettre fin à la fitna de cette affaire”.
Mais cette déclaration n’a fait qu’amplifier la polémique, beaucoup estimant qu’il s’agissait d’une tentative de donner une dimension religieuse à une affaire purement pénale.
L’affaire n’est pas encore close et tous les regards se tournent vers l’audience du 22 septembre prochain qui déterminera la position finale de la justice.
Entre l’attente du verdict et les initiatives de réconciliation controversées, l’incident de Sidi Bel Abbès demeure une affaire d’opinion publique par excellence, mettant en lumière la question de la protection des femmes et des enfants et la confiance des citoyens envers les institutions judiciaires.
Youba Yakoub