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Situation internationale : recul des droits démocratiques sur fond d’instabilité et d’incertitudes

Cologne.

Image par WikiImages de Pixabay

A l’occasion de la tenue de la dernière session du Conseil national du RCD, j’ai abordé très succinctement les caractéristiques de la situation du monde. Je pense qu’il est utile de revenir sur le totalitarisme qui règne dans les relations inter-états, les conséquences sur chaque pays et le notre notamment.

Deux traits dominants peuvent synthétiser la situation internationale : l’instabilité et l’incertitude. La persistance des conflits et les tensions géopolitiques couplées au protectionnisme et à la montée des nationalismes les plus chauvins, en particulier, dans des pays en crise, est une réalité visible, j’allai écrire palpable pour tous. Cet environnement mondial est tellement volatile que les entreprises, les acteurs économiques et les populations sont, sans visibilité, plongés dans un océan d’incertitudes.

Déjà malmené, le droit international est assujetti à la force brute sous l’impulsion (le diktat ?) des États Unis de Donald Trump qui ont délivré le blanc-seing à Israel pour exterminer les populations palestiniennes, enfants et bébés compris. La députée israélienne Michal Waldiger ne déclarait-elle pas avec aplomb « Personne n’est innocent à Gaza. Oui les enfants doivent aussi être tués. Il n’y a pas d’autre solution». Si ce n’est pas un génocide il faudra réhabiliter de nombreux bourreaux condamnés à travers l’histoire.

Ce droit international foulé aux pieds au Proche Orient ne trouve pas grâce dans les autres conflits. En Ukraine le couple Trump-Poutine ne négocie pas la paix mais le partage des territoires utiles de l’Ukraine. Dans la foulée, le 05 décembre dernier, l’Administration américaine annonce retirer son parapluie de défense en Europe occidentale dans le même temps les USA se dotent d’un budget de défense record de prés de 1000 milliards de dollars (997). A titre indicatif la chine est a 314 milliards et la Russie 149 milliards. Le tournant vers la sphère l’indo-pacifique annoncé déjà par Obama se confirme avec une autre priorité, l’Amérique latine et la défense des intérêts économiques stratégiques américains à tous prix . Dans le dernier sommet sur la bonne gouvernance, la Chine et la Russie auront à gérer leurs zones d’influence respectives. Cela appelle à des bouleversements inédits que certains n’hésitent pas à nommer comme un moment de bascule .

Devant la décision des USA, l’Europe, à son tour, ne jure que par le réarmement. Ce cours «nationaliste » et protectionniste a des conséquences partout ,en particuliers, dans les pays démocratiques en crise, c’est la montée de l’extrême droite et la gestion des flux migratoires par le biais de la répression et la promulgation de lois et décrets qui dépouillent des millions de personnes de tout droit.

Disons un mot tout de même sur cette course aux armements. De tous les temps, la régénérescence du système capitaliste dans les moments de crise a été assuré par le couple destructions (guerres) et réarmement-reconstructions pour relancer la machine économique. Ce qui change c’est cette accélération brutale.

Pour notre malheur cette orientation mondiale n’est pas de nature à bousculer le confort de nos gouvernants installés depuis longtemps dans un autoritarisme aggravé par une politique liberticide depuis la mise au pas du Hirak. Au contraire, la pratique des concessions pour etre dans les bonnes grâces des puissants est une politique déjà bien huilée par le régime de Bouteflika. Par contre ce bouleversement dans le monde porte de véritables dangers pour notre pays car, présentement les seuls atouts dont nous disposons sont les richesses naturelles, objet de cette offensive des plus puissants et l’étendue de notre territoire ainsi que sa position, c’est aussi un motif de potentiels accros à l’avenir.

La dernière réunion qui a regroupé lundi 22 décembre dernier, le PDG de la Société nationale de recherche et d’exploitation minière (SONAREM) Réda Belhadj et le responsable du département commercial de l’ambassade des États Unis Debra K Martin sur l’exploitation les terres rares en Algérie n’est pas passé inaperçue pour ceux qui savent que les Américain courent pour rattraper leur retard sur la Chine dans le contrôle de telles ressources. Quatorze (14) ressources minières font parties des sujets de discussion, selon le communiqué final (lithium, or, soufre, plomb, zinc…..). Selon les experts japonais notre pays disposerait de 20% des réserves mondiales prouvées (100 milliards de tonnes). La disparition dans l’agenda américain de l’ouverture de discutions entre l’Algérie et le Maroc sous soixante jours (c’était au mois de septembre) d’ouvrir des discussions directes avant deux mois n’est pas fortuite surtout que la sur-communication marocaine pour en faire un sujet interne n’était pas du goût des dirigeants américains qui ont d’autre visées.

Il est peu probable que l’assainissement indispensable pour ouvrir un débat sur l’avenir du pays ait lieu. Au mieux nous assisterons, une fois encore, à des annonces sans lendemains car ce sont elles mêmes qui sont destinées à la consommation interne et externe.

Pour le reste la révision « technique » de la constitution peut attendre D’ici là, il y aura peut être d’autres dispositions « techniques » à introduire.

Bonne année et meilleurs vœux

Alger le 29 décembre 2025

Ouamar Saoudi
Ancien député d’Alger
Secrétaire National aux relations internationales du RCD

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