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Solidaire d’Alger depuis Marseille

RASSEMBLEMENT CONTRE LE REGIME

Solidaire d’Alger depuis Marseille

Ce dimanche après-midi augure d’une ambiance très particulière dans la cité phocéenne. C’est le week-end du carnaval, le climat est doux et nombre de costumes originaux viennent colorer les rues du centre-ville.

Pourtant, il suffit d’arriver sur le Vieux Port et de passer les fourgons de CRS pour s’apercevoir que Marseille porte un deuxième visage. Celui moins joyeux de la communauté algérienne qui se réunit sous un ciel aussi nuageux que l’avenir des prochaines semaines.  « Nous rentrons en Algérie tous les étés depuis que je suis petite. J’aime ce pays comme si c’était le mien mais je donnerais tout pour ne plus avoir le cœur lourd dès que je sors de l’avion.

La pression est palpable, je n’ai jamais pu y envisager mes vacances avec légèreté et il est temps que cela s’arrête » explique Salma du haut de ses 15 ans.

Plus d’un millier de manifestants se retrouvent sous l’ombrière du Vieux-Port pour marcher jusqu’au consulat.

« On ne veut pas d’un cinquième mandat de Boutef mais à la limite Boutef, c’est un fossile. Ce n’est pas lui le problème. Le vrai problème est que l’Algérie est un pays avec un potentiel immense et qu’on ne peut décemment plus le laisser se gâcher comme c’est le cas depuis des décennies. A l’époque coloniale, les Français l’avaient compris mais le FLN a tout gâché comme un gosse de bourge qui a hérité d’une fortune et qui l’a dilapidé sans aucune conscience», analyse Karim, étudiant en 3e année de physique.

Son ami Julien est venu en soutien. « C’était une évidence ».

De nombreux drapeaux algériens, des drapeaux kabyles, des pancartes en français ou en arabe, des 5 barrés : les symboles ne sont pas ceux du Carnaval dont on entend encore fortement les percussions. A 100 mètres des touristes achètent des bibelots sur le marché provençal.

Lorsque le cortège quitte le Vieux Port et s’enfonce dans les rues, Marseille retrouve son ambiance festive rapidement. Cruel constat : si l’atmosphère du cortège est bienveillante et familiale, tout le monde se rend bien compte qu’il va falloir s’étoffer. Plus de 180 000 algériens vivent dans la région mais seul un millier d’entre eux sont présents. Sur les smartphones, la place de la République noire de monde circule sur les réseaux sociaux.

On se surprend à rêver d’un regroupement marseillais de la même ampleur.

Dimanche prochain Inch’Allah.

 

Auteur
Zina Mebkhout

 




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