Ce jeudi 25 septembre 2025, le journal La Marseillaise et ses personnels appellent à un rassemblement devant le tribunal judiciaire de Marseille, au 6, rue Joseph-Autran (6e arrondissement). L’objectif : soutenir Léo Purguette, directeur de publication, et Tristan Arnaud, rédacteur, convoqués suite à une plainte en diffamation déposée par Alexandre Allégret-Pilot, député d’extrême droite du Gard.
La plainte vise deux articles publiés par le journal. Le premier concerne des tweets jugés outranciers de l’élu sur le réseau X, tandis que le second revient sur les révélations du quotidien Le Monde concernant sa validation de subventions publiques à une entreprise qui n’existait pas encore lorsqu’il était haut fonctionnaire à Bercy.
Pour les responsables du journal et de nombreux observateurs, cette action judiciaire semble relever moins d’une défense de l’honneur que d’une tentative d’intimidation à l’encontre d’une presse indépendante et critique.
Face à cette procédure, plusieurs partis et organisations de gauche – PS, PCF, EELV, Génération-s, Place publique, GRS et Mad Mars – ont publié un communiqué commun dénonçant « une tentative de faire taire la presse indépendante, de bâillonner la vérité et d’instaurer un climat de terreur ». Ils appellent la société civile à se mobiliser dès 9 h 30 devant le tribunal pour affirmer leur solidarité avec La Marseillaise et défendre le droit fondamental à l’information.
La Marseillaise, implanté de longue date dans le paysage médiatique marseillais et régional, est reconnu pour ses enquêtes locales et son journalisme engagé. Cette affaire met en lumière le rôle central des médias dans le contrôle des élus et la transparence des décisions publiques. À l’heure où les réseaux sociaux amplifient les propos des responsables politiques et où la désinformation se propage rapidement, la vigilance des journalistes et le soutien du public apparaissent essentiels pour garantir une information libre et fiable.
Pour Alexandre Allégret-Pilot, cette plainte vise à obtenir réparation pour des propos qu’il juge diffamatoires. Mais pour de nombreux observateurs et militants de la liberté de la presse, l’action judiciaire constitue surtout une pression politique visant à limiter la capacité des médias à enquêter et à publier des informations critiques sur les élus, en particulier ceux appartenant à l’extrême droite.
Le rassemblement prévu jeudi illustre également la solidarité interpartis et associative face à ce qu’ils perçoivent comme une menace directe à la liberté d’expression. Les citoyens, journalistes et militants sont invités à se mobiliser pour montrer qu’une attaque contre un média est en réalité une attaque contre l’ensemble de la société civile et le droit à l’information.
Alors que l’audience se tiendra ce jeudi, l’attention est centrée sur le tribunal et l’issue de cette affaire, qui pourrait avoir des répercussions sur la capacité des médias locaux à publier des enquêtes critiques sur des personnalités publiques. Au-delà du cas particulier de La Marseillaise, ce procès interroge sur l’équilibre entre la liberté de la presse et le droit à l’honneur des élus, ainsi que sur la manière dont la société protège ses institutions démocratiques face aux pressions politiques et judiciaires.
Le rendez-vous est fixé à 9 h 30, ce jeudi, devant le tribunal judiciaire de Marseille, pour une démonstration de solidarité et un soutien actif à la liberté de la presse.
Djamal Guettala