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Sommes-nous condamnés à tourner en rond ?

Enfance sous la colonisation

Combien d’années faut-il pour que les choses changent ? Combien de sacrifices faut-il consentir pour qu’on sorte du bourbier ? Combien de réformes faut-il entreprendre pour aller de l’avant ? De jour en jour, notre sort de « sous-développés » semble irrémédiablement scellé.

Je suis sidéré par le trop peu d’optimisme des miens. Je suis déchiré par le manque d’engouement de nos jeunes. Je suis terrassé par l’absence de rêve dans une société où le tabou a valeur de constante, où la religion sert de couverture à des âmes perverties, où la rente devient une richesse pour de gens sans culture de l’avoir. Suis-je un rêveur gagné par la folie ? Il est des fois des choses, chez nous, qui m’intriguent, qui me frustrent, qui me choquent, qui me rendent malade. Et cette image de la déliquescence me poursuit partout comme ma propre silhouette.

Rien que le fait de rentrer dans un consulat algérien à l’étranger, je tombe dans les vapes! C’est à la fois une sensation de perdition mêlée à de l’orphelinat. Disons, une impression d’apatride ! Et pourtant, rien ne me prédestine à un tel sort! Ni de près ni de loin! Pourquoi toute cette anarchie ? Pourquoi tout ce sentiment d’abandon? De moins-value dans la balance des valeurs « citoyennes »? C’est un secret de Polichinelle! L’origine du malaise est dans nos têtes! Et quand la tête est en panne, quoiqu’on fasse, on revient au point zéro.

Dans la théorie des jeux, cela s’appelle « le dilemme du prisonnier ». Un prisonnier restera toujours prisonnier s’il n’est pas libre dans sa tête.

Nelson Mandela a passé 27 ans en prison, et il est resté un homme libre, un homme digne et un homme de principes! Mais c’est quoi le secret? Eh bien, parce que dans son esprit, il a rejeté tous les schèmes de pensée de la servitude décrits par la Boétie! Un prisonnier doit s’affranchir de ses fers : il doit se libérer dans sa tête ; il doit se révolter pour changer sa condition.

Peu importent les obstacles, il doit passer à l’acte de sa libération. Sinon, toute sa vie sera servitude et régression…

Kamal Guerroua

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