Dimanche 31 janvier 2021
Sonatrach devra cesser d’utiliser le Covid-19 comme alibi
De nombreux pays, dont l’Algérie, continuent d’attendre et de justifier leurs mauvaises performances économiques par la crise pandémique due au coronavirus pendant que d’autres foncent pour renouer avec la croissance et ils y sont arrivés.
On se cache derrière une reprise de l’activité de transport pour justifier en vain d’ailleurs une mévente en 2020 de l’un du pétrole le plus convoité par les raffineurs de part sa légèreté et son caractère moins polluant : le Sahara Blend.
On apprend, désormais dans une note parue le 29 janvier dernier dans la revue MEES(01) que la quantité de brut dit « Upper Zakum » d’Abou Dhabi pourtant moyennement acide, a doublé vers la Chine en 2020 qu’on croyait à genoux étant la première à être touchée par cette crise pandémique en décembre 2019. Les Emirats arabes unis (EAU) semblent profiter de cette crise plus que les autres qui continuent de pleurnicher dans leur coin.
Cette petite union née entre six Emirats (Abou Dhabi, Dubaï, Charjah, Oumm al Qaiwain, Fujaïrah et Ajman) à peine moins de 9 mois après la nationalisation des hydrocarbures en Algérie du 24 février 1971, vient en plus de rafler un contrat avec Sonatrach pour plusieurs millions de dollars pour l’aider à stimuler les puits de ses gisements existants et plus humiliant installer des sociétés de service pétroliers (cimentation, testing, instrumentation etc.), alors qu’à la naissance de cette union, Sonatrach qui disposait de toutes ces activités à travers les « AL » lui fournissait ses cadres formés à coup de devises pour l’assister dans sa démarche pétrolière et gazière de l’amont à la commercialisation.
Nombreux y sont restés sur place en oubliant celle qui les a nourri de ce savoir et savoir faire. Pourquoi humiliant ? Car ce minuscule Etat a défié l’Algérie en allumant la mèche du conflit maroco-sahraoui lors de l’attaque de Guerguerat. Le président Abdelmadjid Tebboune lui-même l’a pointé du doigt pour la normalisation de ses relations avec Israël sans compter ses provocations indirectes par son rôle joué dans le dossier libyen. (02)
En dépit des efforts diplomatiques de l’Algérie et de son assistance technique envers ces Emirats pratiquement depuis leur naissance, ils ont cessé de délivrer de nouveaux visas aux Algériens et aux citoyens de 12 pays à majorité musulmane, dont la Tunisie, l’Iran, la Syrie, la Somalie, l’Afghanistan, la Libye, le Yémen, le Kenya, l’Irak, le Liban, le Pakistan, et la Turquie (03), alors qu’une grande communauté d’Algériens y vivent encore.
Les « MoU » n’ont servi qu’à un effet d’annonce
Le 20 avril 2020, la Sonatrach a annoncé, la signature d’un protocole d’accord (Memorandum Of Understanding MoU) avec le groupe pétrolier américain ExxonMobil, dans le domaine de l’exploration et le développement des hydrocarbures. (04) ce dernier s’ajoute à plusieurs déjà signés avec le Géant Chevron, la société russe Zarubezhneft, celle turque Turkiye Petrolieri Anonim Ortakliôi (TPAO) et la liste est longue.
Pourtant ExxonMobil par exemple n’a pas attendu la fin de la pandémie pour entrer en offshore égyptien plus coûteux que ce que lui proposait l’Algérie. En effet, en plein coronavirus en févriers 2019, il a obtenu un autre bloc au Nord Est d’Amriya qui s’ajoute aux deux déjà acquis dans le même pays et cherche actuellement elle même des partenaires pour entamer les recherches d’exploration.
Selon MEES, (05), « la société d’État norvégienne Equinor et la société d’État qatarie QP sont les sociétés qui ont exprimé le plus d’intérêt. Exxon a également contacté BP et Petronas, qui détiennent des superficies adjacentes, mais la grande entreprise britannique et la société d’État Malaisienne ont rejeté les ouvertures de la grande entreprise américaine. »
La Chine, usine mondiale, a repris son rôle de locomotive
Ses performances économiques qualifiées par de nombreux analystes comme prometteuses ont été affichées ces derniers mois par la Chine en pleine pandémie de Covid-19 lui permettront certainement de reprendre son rôle de « locomotive » du monde. Le pays mise en tout cas sur de nouveaux relais de croissance pour continuer de peser sur la scène internationale.
Pourtant, le premier touché par le ravage de la pandémie et il en sera sans doute si l’on se réfère aux indicateurs macro- économiques, le premier à se réconcilier avec la croissance sur toute l’année 2020 et de mieux en mieux en 2021.En effet, selon le Fonds monétaire international (FMI) le Produit Intérieur Brut (PIB) chutera à titre d’exemple en France à -8,7% mais attendu en Chine à +1,9%. Ce pays ne s’est pas confiné en défensive en abdiquant au Covid-19 mais il est arrivé à accentuer ses parts de marché dans la sphère du commerce mondial avec près de 25% des exportations totales contre 20% avant cette pandémie.
Selon une étude élaborée par l’assureur-crédit Euler Hermès publiée le 19 octobre 2020, la Chine capte et sait profiter de l’augmentation de la demande justement en matière de biens médicaux et d’équipement de télétravail liés à cette crise pandémique.
Rien que sur le troisième trimestre de cette année, le PIB chinois a bondi de 4,9%, au moment où la plupart des grandes économies demeuraient plombées par la pandémie. (06)(07) Il n’y a pas que la chine mais elle est avec 21 autres nations dont la Turquie partenaire de grande envergure de l’Algérie(8)
Rabah Reghis
Renvois
(01)-https://www.mees.com/2021/1/29/corporate/adnocs-sour-crude-wins-over-buyers-in-china/c634a110-6245-11eb-ad2c-4d376cc07f95 (02)-https://parstoday.com/fr/news/africa-i91253-emirats_menacent_alg%C3%A9rie_riposte! (03)-https://www.visa-algerie.com/les-emirats-suspendent-la-delivrance-de-visas-a-13-pays-dont-lalgerie/ (04)-https://energies-media.com/algerie-protocole-accord-sonatrach-exxonmobil/#:~:text=Il%20porte%20sur%20l’exploration,et%20le%20d%C3%A9veloppement%20des%20hydrocarbures. (05)-https://www.mees.com/2021/1/29/oil-gas/exxon-looks-to-partner-up-in-egypt/23e45d60-6242-11eb-aebd-a76a0d7e1c7a
(06)-https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/07/16/la-croissance-chinoise-repart-tractee-par-l-investissement_6046367_3234.html?fbclid=IwAR3PL01UaF2QRVH4HhDFje1FyhNybMnROU5RGDMTJVCCCS0wRIJAtkyBCPo (07)-https://www.latribune.fr/economie/international/rare-pays-en-croissance-en-2020-la-chine-sera-t-elle-la-nouvelle-locomotive-economique-861297.html?fbclid=IwAR1Nau5RepGFJ2dwLj6CTmsHbMDrtW-RIQrprHJE6WTjA2DgToJt1RSHAPM