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Sonatrach : l’anecdote du « kiyass » n’a pas pu voiler les tensions qui y règnent

Ould Kaddour, ExxonMobil et la corruption

Sonatrach : l’anecdote du « kiyass » n’a pas pu voiler les tensions qui y règnent

Une dame visiblement au bout de nerfs et certainement harcelée par son responsable direct qu’elle nomme Ferhi surgit subitement avant le début de la conférence du PDG de la compagnie pour présenter le bilan de Sonatrach pour l’année 2017, criant et déposant un dossier sur la table contenant des preuves de corruption et se dit être témoin de pots-de-vin au seins de la compagnie.

Ce témoignage l’expose selon ses propres termes à de la violence, des insultes et surtout d’humiliations. Cette situation n’est pour autant anodine, mais montre le harcèlement dont fait l’objet de nombreux travailleuses et travailleurs qui tentent de dénoncer les abus dans ce mastodonte Oh ! combien nombreux. Il suffit uniquement de leur donner l’occasion.

Pourtant, le premier responsable, tout joyeux, raconte son anecdote dans un Hammam et s’est étonné d’entendre son « Kyass » profiter de l’occasion pour lui parler d’ExxonMobil. A ce moment même, il a prouvé son ignorance totale de l’importance que revêt cette entreprise pour les Algériens y compris les kiyass (masseur) comme par hasard. C’est justement ce rôle social que ce PDG ne veut pas en tenir compte dans sa stratégie pour conduire cette mamelle de l’économie nationale.

Sa traversée du désert lui a certainement fait oublier que tous les Algériens s’intéressent à l’activité de l’entreprise dont il vient d’avoir la charge et qu’ils ont un droit de regard sur tout ce qui s’y passe et c’est grâce à eux que Sonatrach est préservée de la privatisation. Marquer de la sorte sa préférence pour les compagnies pétrolières multinationales, le fait aussi oublier que l’entreprise qu’il gère est verrouillée statutairement et c’est grâce aux travailleurs justement et leur syndicat d’antan sous l’égide de son secrétaire général Abdelhak Benhamouda. Elle peut vendre ces actions qu’elle détient dans les autres compagnies mais dès qu’elle en achète, l’ensemble du paquet est inaliénable, incessible et insaisissable.

Il est vrai que les majors visent son ouverture et que le nouveau PDG par son discours leur donne de l’eau à la bouche mais il n’y pas que le Kiyass mais aussi l’armée par le biais de chef d’état major et vice ministre de la défense déclaré peser de tout son poids pour préserver les acquis du peuple. Sur le fond et là où les présents ont constaté que l’entreprise n’est certainement pas entre de bonnes mains c’est la justification des potentialités énormes de réserves des hydrocarbures sur la simple preuve de l’affluence des grandes compagnies pétrolières mondiales qui ont pris part, en avril dernier, à la 11ème édition des Journées scientifiques et techniques (JST) de Sonatrach qui s’est déroulée à Oran. Il précise en outre, à ce propos, la volonté de la compagnie norvégienne Statoil de revenir en Algérie, pendant que des négociations sont menées pour l’installation du major américain ExxonMobil dans le pays. Aucun chiffre de ces réserves n’a été avancé ni de la manière contractuelle dont elles comptent venir exploiter ces réserves.

Pour les 33 milliards de chiffre d’affaires qu’il savoure avec fierté, ce ne sont certainement pas le fait d’un effort intensif mais les prix du baril du Sahara blend sur lequel est indexé le million de BTU de gaz a gagné plus de 10 dollars en 2017 par rapport à 2016 passant de 47 dollars le baril à 57 pour s’établir en moyenne à 72 dollars les 4 premiers mois de 2018.

En dépit de cela, ce n’est malheureusement pas un cas favorable pour l’équilibre du budget pour l’année 2018. Le ministre des Finances a annoncé au députés que la réduction des dépenses budgétaires enregistrée à partir de 2016 et accélérée en 2017 avait fait redescendre le prix d’équilibre budgétaire, dans le cadre de la loi de finance 2017, à un niveau proche de 75 dollars sur la base de dépenses prévues de 6.800 milliards de dinars et d’un déficit annoncé un peu supérieur à 1.200 milliards de dinars. Donc ce n’est plus les 75 dollars le baril comme Ould Kaddour l’estime mais c’est un peu plus de 100 dollars.                                                                       
                                                                                            

Auteur
Rabah Reghis

 




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