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« Sortir du tourisme saisonnier » :  Houria Meddahi met en scène la nouvelle vision touristique nationale

Hôtel Tamgout

Hôtel Tamgout

En inspectant les chantiers de réhabilitation des établissements hôteliers de Yakouren, Tala Guilef dédiés au tourisme climatique, et l’hôtel  Amraoua, établissements de type urbain situé dans la ville de TiziOuzou,  Houria Meddahi, ministre du Tourisme et de l’Artisanat a décliné, sur le terrain, la stratégie nationale visant à rompre avec le tourisme strictement saisonnier et à promouvoir une offre diversifiée et durable.

Exit pour le tourisme saisonnier, cap sur le tourisme durable et intégré 

La visite effectuée jeudi 7 août par Houria Meddahi n’avait rien d’une simple tournée d’inspection. La ministre du Tourisme et de l’Artisanat, accompagnée des autorités civiles et militaires de la wilaya, a profité de ses haltes à Yakouren, Tala Guilef et au chef-lieu de wilaya pour illustrer ce que son département appelle désormais « la nouvelle vision touristique nationale ». Une approche qui entend mettre fin à la dépendance au « tourisme saisonnier » pour miser sur un tourisme climatique, culturel et écologique, valorisant les potentialités naturelles et patrimoniales propres à chaque région.

 « Tizi Ouzou dispose des potentialités et spécificités naturelles, historiques, ajoutées à sa culture ancestrale, qui encouragent ce transit vers un tourisme diversifié et varié », a affirmé la ministre, citée par El Watan.

Yakouren : la réouverture du Tamgout annoncée

Première étape de la visite : l’hôtel Tamgout, niché dans la forêt de Yakouren, en phase finale d’équipement après des travaux de réhabilitation. Sa réouverture, annoncée pour septembre, devrait donner un souffle nouveau à cette destination réputée pour ses espaces boisés et son air vivifiant.

Tala Guilef : montée en gamme de la station climatique

À plus de 1 600 m d’altitude, au cœur du Djurdjura, la station climatique de Tala Guilef affiche une ambition renouvelée. Deux nouveaux hôtels, El Arz Cosy ( ex hôtel village), (75 chambres) et El Arz Resort ( centre animé ) (30 chambres), viennent d’y ouvrir leurs portes, complétant l’offre de l’hôtel El Arz (100 chambres), inauguré en janvier 2024. Cette densification des infrastructures, couplée à un environnement naturel exceptionnel, pourrait transformer Tala Guilef en pôle touristique de référence, été comme hiver.

Hôtel Amraoua : un futur cinq étoiles au cœur de Tizi Ouzou

Dernière halte : le chantier de l’hôtel Amraoua, dont les travaux de réhabilitation et de modernisation furent depuis 2016. Avec un taux d’avancement de 65 %, ce projet vise la classification cinq étoiles. Sur plus de trois hectares, il proposera 298 lits, 130 chambres, 13 suites, des espaces sportifs et de loisirs, ainsi que trois chambres adaptées aux personnes à mobilité réduite. La ministre a exigé la livraison avant la fin de l’année, exhortant l’entreprise à renforcer ses effectifs et à adopter un travail en continu.

Vers un tourisme durable et compétitif

Au-delà des annonces et des visites protocolaires, le message de Houria Meddahi est clair : il s’agit de repositionner Tizi Ouzou dans une stratégie nationale où le tourisme ne se limite plus aux pics estivaux ou aux seules zones côtières ( tourisme balnéaire). La combinaison de stations climatiques, aux établissements dédiés au tourisme balnéaire, d’hôtels modernisés de type urbain et d’un patrimoine culturel riche doit permettre de séduire une clientèle nationale et internationale tout au long de l’année.

Cette orientation suppose toutefois que l’offre hôtelière soit complétée par des infrastructures de transport, des services de qualité et une promotion ciblée. Car si la réhabilitation et la création d’hôtels sont un signal fort, elles ne suffiront pas, à elles seules, à faire de la Kabylie un modèle de la « nouvelle vision » touristique prônée par Alger.

Quid de l’offre touristique à dimension sociale ?

Au-delà des annonces d’investissements et de montée en gamme, la question de l’accessibilité sociale du tourisme demeure. Héritage de l’époque de la gestion socialiste de l’économie, l’Algérie avait longtemps défendu un modèle de « tourisme pour tous » : un tourisme de masse, aux tarifs administrés, permettant à un large public d’accéder aux infrastructures touristiques. Aujourd’hui, la rentabilité prime sur la dimension sociale, et les grilles tarifaires en disent long.

À titre indicatif, au niveau de la station climatique de Tala Guilef, une nuitée en chambre simple est proposée à 16 000 DA, tout comme une chambre simple avec vue sur piscine ; la chambre double avec vue sur piscine s’affiche à 21 000 DA, la chambre simple avec vue sur forêt à 20 000 DA, la chambre double avec vue sur forêt à 23 000 DA, tandis qu’une suite et une chambre double haut de gamme atteignent chacune 30 000 DA. À de tels prix, difficile de parler d’un tourisme véritablement à la portée de toutes les bourses.

Samia Naït Iqbal

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