Site icon Le Matin d'Algérie

Soudan : Abdallah Hamdok redevient Premier ministre

CRISE

Soudan : Abdallah Hamdok redevient Premier ministre

Au Soudan, le Premier ministre Abdallah Hamdok, écarté lors d’un coup d’État militaire le 25 octobre, a été rétabli dans ses fonctions suite à un accord signé formellement ce dimanche avec le général Abdel Fattah al-Burhane, à Khartoum. 

À peine sorti de sa résidence surveillée, Abdallah Hamdok s’est rendu au palais présidentiel pour une cérémonie de signature avec le général Abdel Fattah al-Burhan, auteur du coup d’État du 25 octobre. Cet accord le réinstalle donc dans ses fonctions dont il avait été déchu dans la foulée du putsch.

La cérémonie officielle a été retransmise en direct à la télévision, indique notre correspondante régionale, Florence Morice. Les deux hommes se sont exprimés l’un après l’autre. Ils se sont engagés à remettre le Soudan sur les rails de la transition démocratique, c’est-à-dire à revenir au partage de pouvoirs entre civils et militaires prévu par l’accord de transition de 2019. Cet accord prévoit également la libération des personnalités politiques arrêtées depuis le putsch.

Mobilisation massive

Pendant que se déroulait la cérémonie, des manifestants anti-putsch continuaient à arriver en nombre devant le palais présidentiel pour exprimer leur rejet de l’accord. « Pas de négociation avec les putschistes », c’était et cela reste leur slogan.

Pour eux, un retour à une transition civilo-militaire n’est envisageable qu’à condition que les généraux Abdel Fattah al-Burhan et Hemeti quittent leur fonction.

En début d’après-midi, la mobilisation s’annonçait ainsi massive à Khartoum, mais aussi dans le reste du pays. À Bahri, un quartier de la capitale où 13 personnes avaient été tuées par des forces de l’ordre lors d’une répression mercredi dernier, il n’y avait ce dimanche, étrangement, pas de présence policière. Une première depuis le 25 octobre, relève notre correspondant à Khartoum, Eliott Brachet.

« Pas de négociation »

Plus tôt ce matin, le Front pour la liberté et le changement (FFC), fer de lance de la composante civile du gouvernement déchu, ainsi que plusieurs partis politiques ont également publié des déclarations pour se dissocier clairement de l’accord signé ce midi. « Nous réaffirmons clairement qu’il n’y a pas de négociation, ni de partenariat » avec « les putschistes », affirme le FFC.

« Nous ne sommes pas intéressés par un accord avec cette junte brutale », a également réagi sur Twitter le Parti du congrès soudanais qui réclame que les auteurs du coup d’État soient traduits en justice pour la répression sanglante des manifestations organisées depuis le putsch. « Ils se moquent de nous », a également déclaré à RFI un cadre du Parti communiste soudanais.

Auteur
RFI

 




Quitter la version mobile