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Soudan : l’ampleur des violences sexuelles est «stupéfiante», s’alarme l’ONU

Soudanaises

© UNHCR/Levon Sevunts Des femmes soudanaises ayant trouvé refuge dans le camp de réfugiés d’Aboutengue, dans l’est du Tchad.

Les viols, y compris collectifs, sont « généralisés » au Soudan après 18 mois de guerre civile, selon un rapport d’enquête de l’ONU publié mardi, qui met en majorité en cause les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).

« L’ampleur des violences sexuelles que nous avons constatées au Soudan est stupéfiante », a déclaré le président de la mission d’établissement des faits sur le Soudan, Mohamed Chande Othman, dans un communiqué. Les enfants ne sont pas épargnés par ces violences, tandis que les femmes et les filles sont enlevées à des fins d’esclavage sexuel, selon ce nouveau rapport.

« Les souffrances augmentent de jour en jour, avec près de 25 millions de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire », a dit M. Guterres aux membres du Conseil de sécurité, soulignant les conditions désastreuses que les civils endurent 18 mois après le début du conflit.

Il a décrit la situation comme une série de cauchemars incessants : « Des milliers de civils ont été tués et d’innombrables autres sont confrontés à des atrocités innommables, notamment des viols et des agressions sexuelles généralisés ».

Des massacres et des violences sexuelles ont également été signalés récemment dans l’État d’Aj Jazirah, a-t-il ajouté, avertissant que le conflit au Soudan pouvait déstabiliser l’ensemble de la région, affectant les pays voisins, du Sahel à la mer Rouge.

Déplacements, maladies, famine

Le Secrétaire général a également prévenu que des conditions de famine affectent les camps de déplacés du Nord-Darfour, laissant 750.000 personnes affamées.

Pendant ce temps, des millions d’autres personnes à travers le pays luttent pour se nourrir. Les épidémies, notamment de choléra, de paludisme et de dengue, se propagent rapidement en raison de l’effondrement du système de santé.

« Le Soudan connaît également la plus grande crise de déplacement au monde, avec plus de 11 millions de personnes ayant fui depuis avril de l’année dernière, dont près de trois millions sont passées dans les pays voisins », a-t-il déclaré, notant également que plusieurs centaines de milliers de personnes restent à la merci des conditions météorologiques extrêmes et des effets du changement climatique.

Des acteurs extérieurs jettent de l’huile sur le feu

Le chef de l’ONU a réitéré l’appel lancé par les Nations Unies aux Forces armées soudanaises et aux Forces de soutien rapide pour qu’elles cessent les combats et recherchent la paix par la négociation.

« Mais au lieu d’apaiser les tensions, elles intensifient l’action militaire. Pendant ce temps, des puissances extérieures jettent de l’huile sur le feu ».

La résolution 2736 du Conseil de sécurité, adoptée par le Conseil en juin, a envoyé un « signal fort », a déclaré M. Guterres, appelant à une « action sur le terrain ».

Le chef de l’ONU a mis en avant ses recommandations sur la protection des civils au Soudan, qu’il a présentées la semaine dernière, conformément à la résolution.

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